Mission Foch : Des Rafales Marine ont participé à un exercice de combat aérien avec des F-16I israéliens

samedi 29 février 2020

Les 10 et 11 Février 2020, notre armée se joignait à Israël et aux USA pour effectuer des manœuvres conjointes en Méditerranée...

Peu avant, sur RTL le 4 Février, le ministre des affaires étrangères essayait mollement de faire croire à une divergence de son gouvernement avec le "Deal du siècle" concocté par Trump et Netanyahou pour finaliser la colonisation de la Palestine.

Destiné à éviter à son Roi la vergogne de voir sa nudité dévoilée, son piteux nuage d’encre ne cache donc rien de l’impuissance ou de la connivence de notre monarque.

Soit il va falloir assumer la participation active de la France à la dernière entreprise de colonisation en cours. Soit il faudra avoir le courage de ne plus y contribuer.

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Dans son dernier compte-rendu hebdomadaire des opérations, l’État-major des armées [EMA] a notamment insisté sur la coopération de « haut niveau » entre la Marine nationale et l’US Navy, à l’occasion du déploiement en Méditerranée orientale du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle [TF 473] dans le cadre de la mission Foch.

Ainsi, le destroyer américain USS Ross a intégré l’escorte du porte-avions français pendant que des avions de patrouille maritime P-8 Poseidon de l’US Navy ont opéré en relation avec les frégates multimissions [FREMM] Auvergne et Bretagne.

Mais outre ces interactions avec la marine américaine, des Rafale M du groupe aérien embarqué [GAé] ont, de leur côté, participé à un exercice de combat aérien qui, ayant impliqué des F-16I « Soufa » de la Force aérienne israélienne [IAF], s’est déroulé les 10 et 11 février, au-dessus de la mer, à une distance de 50 à 100 nautiques [80 à 160 km] du porte-avions Charles de Gaulle.

Selon des explications données par un pilote isrélien au quotidien Times of Israel, cet exercice a consisté à des « combats aériens à trois contre trois », avec une équipe « bleu » tentant de faire échec à des attaques menées par une équipe « rouge ».

Sur son site Internet, l’IAF a précisé que deux Rafale M et quatre F-16I, appartenant au 107e Escadron, ont pris part à cet exercice, lequel a été coordonné par le 122e Escadron « Nahshon », doté de Gulfstream G550 EL/W-2085.

« Afin de pousser les deux pays à travailler ensemble, au lieu de voir chaque pays s’affronter, les deux équipes comprenaient des pilotes israéliens et français », a précisé Times of Israel. « Cela nous a permis de voler à la fois avec eux et contre eux, en essayant toutes les options », a expliqué un pilote israélien.

Cet exercice conjoint visait notamment à renforcer « la coopération entre la force aérienne israélienne et la Marine nationale » et à entraîner les pilotes de l’escadron 107 et les opérateurs de contrôle aérien de l’escadron 122, a souligné l’état-major israélien.
Source : Opex 360


Plan Trump : des effets déjà dévastateurs sur le terrain

Il y a un mois, Trump dévoilait devant Netanyahou, ravi de ce cadeau électoral, son plan pour la liquidation du peuple palestinien et de ses droits. Un plan condamné unanimement par toutes les composantes politiques et par la société palestinienne, par la Ligue arabe, par l’organisation de la Conférence islamique, et qui a fait l’objet de déclarations encore bien trop timides des États européens.

Un moment tenté de prononcer immédiatement l’annexion à Israël des colonies et de la Vallée du Jourdain, Netanyahou se serait rangé aux demandes des États-Unis d’attendre les élections du 2 mars.

Mais dans les faits, dès l’annonce du plan Trump, sa mise en œuvre a immédiatement démarré sur le terrain avec des effets dévastateurs. Des centaines d’hectares de terres agricoles palestiniennes ont été ravagés par l’armée israélienne pour permettre l’accélération des travaux de construction des routes réservées aux colons. Dans la vallée du Jourdain - destinée à l’annexion - des colons totalement décomplexés imposent leur loi à une population sans défense. Des maisons ont été détruites ainsi que des structures d’irrigation, des écoles. Les villes palestiniennes de Cisjordanie sont investies chaque jour par l’armée israélienne qui n’hésite pas, comme elle l’a fait à Jénine, à tirer mortellement y compris sur un policier palestinien à l’intérieur de son commissariat. Les jeunes sont la cible d’un harcèlement systématique, des femmes quel que soit leur âge sont interpellées, des enfants y compris très jeunes sont blessés ou arrêtés dans des conditions totalement révoltantes.

Des images qui - alors qu’elles ont fait la une en Israël - n’ont pas ému les grands médias européens montrent le nouvel usage que l’armée israélienne fait du bulldozer. Comme à Kafr Qadoum, village résistant de Cisjordanie, où l’on a vu un bulldozer fonçant dans les rues du village, projeter des blocs de rocher sur les personnes présentes, y compris des enfants. Un bulldozer toujours, dans un autre village, pour rapporter le cadavre d’un Palestinien qu’elle avait tué 10 jours plus tôt. Et c’est encore avec un bulldozer que cette armée, qui s’autoproclame l’armée la plus éthique du monde, est venue - comme on se débarrasse de la carcasse d’un animal - s’emparer d’un jeune combattant palestinien de Gaza qui gisait à terre : des faits insupportables et dénués de toute humanité.

Tout cela dans le silence assourdissant d’une communauté internationale qui feint de l’ignorer, à l’exception des condamnations de routine à la suite de l’annonce de milliers de nouvelles constructions destinées à ancrer sur le terrain l’annexion des colonies.

Est-ce que ce sont les liens entre l’armée française et l’armée israélienne, qui ont manœuvré ensemble du 10 au 11 février 2020, qui rend notre gouvernement si frileux ? Combien de temps la France va-t-elle encore collaborer avec une armée qui chaque jour fait preuve de plus de barbarie à l’encontre des Palestiniens ?

Le temps n’est plus à l’attentisme. Cinquante anciens ministres des Affaires étrangères des États de l’Union européenne viennent d’écrire à leurs homologues en exercice pour leur demander d’agir.

L’Association France Palestine solidarité en appelle solennellement au président de la République : « Nous sommes dans une situation nouvelle qui appelle des actes ; la France, avec les États européens qui en ont la volonté, doit prendre des initiatives ; elle doit cesser immédiatement toute coopération militaire avec Israël, et mettre sur la table du Conseil européen la suspension de l’accord d’association de l’Union européenne avec Israël en cas de mise en œuvre du plan d’annexion » a déclaré son président Bertrand Heilbronn.

Le Bureau national de l’AFPS, 28 février 2020

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