Israel ordonne la démolition d’une nouvelle école palestinienne

lundi 2 novembre 2020

Un tribunal israélien a ordonné la démolition d’une école en Cisjordanie occupée, parce qu’elle n’avait pas reçu de permis de construire.

La nouvelle école de Ras al-Tenneen, qui accueille déjà une cinquantaine d’élèves du primaire, et qui est gérée par le ministère palestinien de l’éducation, se trouve dans la « zone C », depuis les fameux accords d’Oslo en 1995, et donc sous la juridiction totale d’Israël, comme 60 % de la Cisjordanie occupée.

La construction de cette école, qui dessert les villages voisins de Kafr Malik et d’al-Mughayyer villages, a été financée par la France, la Finlande, l’Italie, le Luxembourg, l’Irlande, l’Espagne, le Royaume-Uni et la Suède.

Le premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a bien fait appel aux gouvernements de ces pays pour empêcher la démolition de l’école, mais on attend encore leurs réactions…

En attendant, des militants ont commencé à se regrouper autour de l’école pour empêcher qu’elle soit rasée, indique Abdullah Abu Rahma, militant palestiniens.

Un nombre important d’enfants palestiniens qui se trouvent dans ces zones voient leurs chances d’éducation menacées, car Israël y refuse systématiquement les permis de construire des écoles . Un grand nombre d’entre eux étudient donc dans des structures précaires telles que des caravanes et des terrains de jeux, et se retrouvent à la rue quand Israël les fait démolir.

JPEG - 52.2 ko Une enseignante fait classe en plein air près de la colonie juive de Maale Adumim, dans le village bédouin d’Al-Eizariya, à l’Est de Jerusalem. [Ammar Awad / Reuters]

Les dirigeants israéliens voient d’un mauvais oeil que les enfants palestiniens puissent s’instruire, et visent régulièrement les écoles. En 2014 à Gaza, ils en ont fait détruire 24 par leur armée, qui a également tué 15 Palestiniens qui s’étaient réfugiés dans une école des Nations Unies pendant les bombardements israéliens.

En février 2018, le bureau de l’ONU pour les affaires humanitaires (OCHA) avait dénombré 45 écoles palestiniennes confrontées à un risque de démolition par les autorités palestiniennes.

Rien que pour cette année 2020, Israël a déjà fait détruire plus de 500 structures en Cisjordanie et à Gaza, a indiqué l’OCHA fin septembre, dont des centaines en Cisjordanie (134 à Jérusalem Est) au prétexte d’absence de permis de construire. La place a vite été prise par des colons.

Au cours des 4 dernières semaines, 22 immeubles ont été démolis, jetant plus de 50 familles à la rue, indique-t-on de même source.

Et dans 8 cas au moins, ce sont les familles palestiniennes elles-mêmes qui ont dû procéder à la destruction de leurs biens, pour échapper aux lourdes amendes imposées, par-dessus le marché, aux Palestiniens dans ce genre de situation.

Source : VPalestine
(Traduit par CAPJPO-EuroPalestine)