Un partisan du génocide en passe d’accéder à la direction du mémorial de l’Holocauste en Israël

vendredi 13 novembre 2020

Effie Eitam a été désigné pour diriger Yad Vashem, le mémorial de l’Holocauste à Jérusalem. Mais, ce n’est pas encore tout à fait décidé. L’instrumentalisation par Israël de l’Holocauste pour justifier les crimes contre les Palestiniens deviendrait bien plus difficile avec un directeur de Yad Vashem aussi sincère dans sa haine ethnique des Palestiniens.

Ali Abunimah, 29 octobre 2020

Le général israélien Effie Eitam ne mâche pas ses mots à propos des Palestiniens.
« Ce sont des créatures qui sont venues des profondeurs des ténèbres », avait-il expliqué à Jeffrey Goldberg, du New Yorker, en 2004.
« Nous allons devoir les tuer tous », avait-il dit, avant d’ajouter cette remarque charitable :
« Je ne veux pas dire tous les Palestiniens, mais ceux qui ont le mal dans leur esprit. Pas seulement du sang sur leurs mains, mais le mal dans leur esprit. »

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Eitam a été désigné pour diriger Yad Vashem, le mémorial de l’Holocauste à Jérusalem vers lequel est acheminé pour ainsi dire chaque dirigeant étranger en visite en Israël, afin qu’on le prenne en photo sur les lieux.
Ce n’est pas encore tout à fait décidé. On dit que le ministre israélien de l’enseignement supérieur Ze’ev Elkin a désigné Eitam et un officiel israélien a fait savoir à Associated Press que le Premier ministre Benjamin Netanyahou soutenait cette désignation.
C’est au gouvernement israélien qu’il incombera de prendre la décision finale.
Toutefois, des voix devant normalement avoir un certain poids sont défavorables à Eitam.

« Ce n’est pas quelqu’un qui considère tous les gens comme des égaux, ce qui est pourtant un critère de base pour toute personne dirigeant une institution comme Yad Vashem », a déclaré dans le quotidien Haaretz Shraga Milstein, 87 ans, président de l’Association israélienne des survivants de Bergen-Belsen.
C’est vraiment le moins qu’on puisse dire.

« Comme nous le savons, l’Holocauste n’a pas débuté avec les chambres à gaz », a ajouté Milstein. « Il a débuté par la différenciation entre les personnes et le fait de considérer certaines personnes comme non égales aux autres. »

Des ordres meurtriers

Les opinions génocidaires d’Eitam à propos des Palestiniens telles qu’elles ont été exprimées à l’adresse de Goldberg en 2004 n’ont rien d’une aberration.
En 2009, The Electronic Intifada a publié un répertoire reprenant certains des actes et déclarations les plus violents et haineux d‘Eitam – au moment où il faisait une tournée aux États-Unis en tant qu’« envoyé spécial » de Netanyahou.

De cette liste horrible, certaines choses ressortent particulièrement.
Au cours de la première intifada, Eitam a été impliqué dans le meurtre d’un jeune Palestinien dans la bande de Gaza occupée.
Plusieurs officiers supérieurs ont été accusés d’avoir ordonné à leurs hommes de briser les bras et les jambes des jeunes Palestiniens. Une partie de leur défense a consisté à dire qu’ils n’avaient fait que suivre les ordres du ministre israélien de la Défense Yitzhak Rabin et de leur commandant Effie Eitam.
En 1988, Eitam – dont le nom à l’époque était Effie Fein – commandait la tristement célèbre brigade Givati à Gaza.
Comme l’a rapporté The Jerusalem Post le 9 mai 1994, à propos de l’incident de 1988, « sur la radio de l’armée, on a entendu Eitam ordonner à ses troupes d’utiliser des bâtons pour briser les os » de deux protestaires palestiniens. L’un d’eux, Ayyad Aqel, âgé de 21, en était mort.

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