Palestine : les femmes journalistes à l’assaut d’une société conservatrice

jeudi 4 février 2021

Depuis sa création, en 2005, Filastinyat, association partenaire du CCFD-Terre Solidaire, a fait de l’appui aux femmes journalistes palestiniennes son principal combat. Un moyen de promouvoir une autre vision dans les médias, principalement aux mains des hommes, mais aussi de faire bouger les lignes d’une société conservatrice.

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Journaliste depuis six ans à Gaza, Marah Elwadiya, n’est pas du genre à se laisser décontenancée. Sa vie de free-lance n’est pourtant pas un long fleuve tranquille : « Sur la dizaine de propositions d’articles et de vidéos que je fais aux médias avec lesquels je collabore, seul une à deux sont retenues chaque mois », soupire-t-elle. La concurrence sévère, l’est encore plus avec la crise de Covid-19 qui se double d’une crise économique. « Mais cela n’explique pas tout. C’est très difficile pour une femme de se battre dans cet environnement encore essentiellement masculin, ajoute-t-elle. Nous ne bénéficions pas, comme les hommes, de l’appui d’organisations professionnelles puissantes qui nous représenteraient. »

Pour Marah, comme pour nombre de femmes journalistes, les défis sont de taille : Ils sont d’abord financiers, car vendre deux productions par mois, ne suffit pas pour faire vivre une famille. Mais derrière cette volonté de se battre, il y a aussi une envie d’émancipation et un besoin de bousculer une société palestinienne encore très patriarcale.

« Dans les territoires palestiniens, la voix des femmes mais aussi des jeunes est très peu entendues. Quand il est question d’une femme, dans les médias, elle est toujours vue et traitée comme la mère, la fille, la sœur de héros masculins », confirme Wafa Abdel Rahman, qui en 2005, a créé l’association Filastinyat pour lutter contre cette représentation. « Au départ, nous avions fait tout un travail de sensibilisation auprès de la population à travers des ateliers de décryptage des médias. Mais rapidement, nous nous sommes rendu compte que cette approche n’était pas suffisante et qu’il fallait donner aux femmes elles-mêmes les moyens d’influencer l’opinion pour changer cette image. Nous sommes passées d’une position de chargées de plaidoyer à un rôle d’accompagnement des volontaires dans l’affirmation de leur capacité à prendre leur destin en main. »

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