Georges Ibrahim Abdallah, un homme en trop

jeudi 1er avril 2021

Demain 2 avril, Georges Ibrahim Abdallah aura 70 ans, dont 37 ans passés dans les prisons françaises. Ci dessous un article paru lors de la sortie d’un livre sur ce qu’on peut appeler une affaire.
Palestine13 a parlé de ce livre : http://www.assopalestine13.org/spip.php?article3000
Vous pouvez le commander à
Transit Librairie, 45 Bd de la Libération, 13001 Marseille
Téléphone : 04 13 04 02 60

L’Affaire Georges Ibrahim Abdallah, de Saïd Bouamama, vient de paraître aux éditions Premiers Matins de Novembre. L’importance de ce document dépasse les divergences qu’on peut avoir avec sa phraséologie anti-impérialiste. C’est pourquoi on en trouvera ci-après la préface. Elle est précédée d’un résumé de l’affaire largement inspiré d’un extrait de mon livre La Politique de la Peur (2011, Le Seuil/Non Conforme). A sa lecture quiconque refuse le despotisme sécuritaire des sociétés néo-libérales, devrait pouvoir se convaincre que le combat pour la libération du plus ancien prisonnier politique français depuis trois siècles est une tâche essentielle.
S.Q.

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En 1985-1986, une série d’attentats à la bombe touche Paris et la région parisienne, qui fera au total 15 morts et 324 blessés. Une revendication apparaît : un Comité de solidarité avec les prisonniers politiques arabes réclame la libération de trois hommes détenus en France : Anis Naccache, responsable du commando ayant tenté d’assassiner un ancien ministre du Chah, Varoudjan Garbidjian, membre de l’Armée secrète de libération de l’Arménie, dont le commando avait commis l’attentat d’Orly contre la Turkish Airlines (8 morts, 56 blessés), et Georges Ibrahim Abdallah, responsables des FARL, groupuscule chrétien libanais, marxiste et internationaliste.
Fort réduit, composé semble-t-il essentiellement par les membres de la famille du prisonnier, ce groupe avait enlevé en mars 1985, au Liban, Sidney Peyrolles, fils de l’écrivain Gilles Perrault et attaché culturel de la France, puis l’avait relâché huit jours plus tard en échange de la promesse officieuse de la libération d’Abdallah, détenu dans les prisons françaises parce qu’on avait trouvé à son domicile une arme ayant servi à tuer deux agents secrets, l’un des Etats-Unis, l’autre d’Israël.

Cependant, en raison de pressions israéliennes et étatsuniennes, et de la guerre entre services secrets français plus ou moins liés à ces deux Etats (les liens entre DST, ancêtre de la DGSI, et CIA, étant anciens), la promesse de libération n’avait pas été respectée. La campagne de bombes était donc présentée comme une revanche des FARL sous la signature du CSPPA. En 1986, les murs du métro de Paris se couvraient donc d’affiches de western du type Wanted, où figuraient les visages de plusieurs membres de la famille Abdallah. A travers les articles d’Edwy Plenel, informé par un responsable policier qui défendait la version des renseignements généraux, et d’autres porte-voix d’autres services de police, on imposa dans l’opinion l’idée que la famille Abdallah faisait la guerre à la France. On n’est pas près d’oublier cette carte de l’Europe et du Moyen-Orient publiée par Le Monde, chef d’œuvre de comique involontaire, qui « démontrait », avec abondance de petites flèches passant par Chypres et quelques villes d’Europe, que les frères Abdallah, qu’on avait vus tel jour à telle heure au Liban pouvaient quand même avoir eu le temps de venir en hâte déposer une bombe devant le magasin Tati de la rue de Rennes, pour retourner au Liban une fois leur forfait accompli.

Au lendemain de l’attentat chez Tati, France Soir titrait : « Un témoin a reconnu, parmi 130 photos, Emile Ibrahim Abdallah. Au plus fort des explosions, Philippe Tesson, du Quotidien de Paris, avait évoqué les avantages d’une justice sommaire, tandis que Claude Sarraute, dans Le Monde, suggérait de « faire parler » Abdallah.

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