La paix selon Netanyahou ou le viol du droit international comme préalable

samedi 28 novembre 2015

A la faveur de l’onde de choc provoquée par les attentats de Paris et du chaos syrien, B. Netanyahou, qui ne recule devant aucune énormité, a évoqué devant B. Obama la nécessité pour les Etats-Unis de reconnaître la « souveraineté israélienne » sur le plateau du Golan.

GIF - 119.8 ko carte "Armée de Défense d’Israël"
et
GIF - 188.3 ko la carte de atlas-historique.net

Ressentie pour ce qu’elle est, à savoir une provocation à l’égard de tous les pays de la région, elle s’est accompagnée, dans la presse israélienne, de plusieurs prises de position dans le même sens. La plus remarquable en matière de filouterie ou de gangstérisme sémantique est sans doute celle de Zvi Hauser, ancien secrétaire du cabinet du Premier ministre, appelant à «  mener un dialogue constructif avec la communauté internationale quant à la modification des frontières au Moyen-Orient  » depuis 1967, la reconnaissance de la souveraineté israélienne sur le Golan devant servir « l’intérêt général en stabilisant la région ».

On croit rêver. Mais oui, on est bien en effet au cœur du cauchemar proche-oriental et on peut compter sur l’inventivité des dirigeants israéliens pour tenter d’y imposer leur novlangue et occulter les destructions de villages et l’expulsion de la majorité de la population syrienne après 1967.

Ils demandent tout simplement qu’on leur reconnaisse le doit de violer la Charte des Nations Unies qui postule l’inadmissibilité des conquêtes par la force.

Même attitude, avec d’autres mots mais avec la même arrogance, quand B. Netanyahou propose à John Kerry d’assouplir les mesures entravant la vie des Palestiniens de Cisjordanie… en échange de la reconnaissance du droit d’Israël à étendre les « blocs de colonies » !

L’occupation et la colonisation étant ce qu’elles sont, la situation en Palestine occupée et en Israël reste dramatiquement tendue : depuis début octobre quelque 120 morts, victimes pour plus des 5/6 d’entre eux des tirs israéliens, 12000 Palestiniens blessés dont 3000 par balles réelles. Les manifestations se poursuivent en étant réprimées avec la même violence, quant aux attaques au couteau, réelles ou imaginaires, elles se soldent toujours par de pures et simples exécutions extra judiciaires.

On est installé là dans une logique de domination et d’écrasement de l’autre qui ne peut mener qu’au chaos.

La France va-t-elle continuer longtemps à détourner les regards, à laisser sans réagir proférer de telles énormités et à s’exonérer de toute intervention politique sur la Palestine aux Nations Unies ?

POUR EN SAVOIR PLUS

un article sur le site canadien "mondialisation.ca"

Plateau du Golan : Israël lance l’exploitation du pétrole syrien

Israël se lance dans une nouvelle provocation et pas des moindres, puisque l’État hébreux a décidé d’exploiter le pétrole qui se trouve sur le Golan. Il s’agit là d’une énième démonstration de barbarie et d’arrogance de la part d’Israël. Non content d’affamer et d’usurper un peuple, voilà que décision est prise d’exploiter des ressources qui ne sont pas siennes. Le caractère choquant d’une telle décision provient de deux facteurs.
JPEG - 46.6 ko source europe-israel.org
D’une part, le territoire dont nous parlons n’est pas un territoire Palestinien mais Syrien. Le deuxième élément, c’est le mutisme des médias sur une telle décision arbitraire.

Les faits

A la veille de la visite officielle de Barack Obama en Israël, le ministre israélien de l’Énergie et de l’Eau, Uzi Landau, a en effet concédé une licence à la firme Genie Energy. Cette entreprise est partiellement détenue par Lord Jacob Rothschild et Rupert Murdoch qui s’est notamment rendu encore plus célèbre lors du fameux scandale des écoutes téléphoniques dans les médias anglais. L’ancien vice-président des États-Unis, Dick Cheney siège par ailleurs au sein du Conseil stratégique de cette société. Ce projet d’exploitation est dirigé par le général Effi Eitam.
En 1990, une court martiale avait bloqué sa promotion après qu’il eut donné l’ordre à ses soldats de casser les os d’un Palestinien de 21 ans. Que du beau monde donc dans cette affaire et bien sûr cela ne saurait nous étonner : l’histoire se déroule mais nous connaissons toujours les principaux protagonistes.

Quelques notions

Le plateau du Golan a été annexé en 1967 après la Guerre de Six Jours. Il s’agit d’un territoire Syrien qu’Israël a confisqué arbitrairement et il faut dire avec force que l’Etat Hébreux a toujours mené cette stratégie d’expansion et l’Histoire témoigne de cette évidence puisqu’en réalité il n’y avait aucune raison légitime à cette guerre comme l’affirme le chef de l’aviation Israélienne qui allait devenir alors Président : « Nous avons leurré Nasser dans le piège du Sinaï ».

Elle s’inscrit plutôt dans la politique d’agression fondamentale d’Israël. L’enjeu de cette stratégie à l’époque est non seulement politique, mais aussi économique. Il s’agissait de contrôler les ressources en eau et d’affaiblir l’ancien président d’Egypte Nasser qui incarnait un potentiel début d’unité au sein des pays arabes. Aujourd’hui, le débat est le même quant à l’exploitation des ressources du Golan « l’histoire se répète » comme disait Ibn Khaldoun. Précisons que l’existence de ces colonies est en elle même une violation du droit international dénoncée par la Court internationale de Justice. On imagine donc que l’exploitation économique des ressources s’y situant soit illégale. Preuve en est qu’Israël ne se souciepas du droit et que celle-ci ne comprend que la force comme mode d’expression et de légitimation.

Répercussions

Ce choix s’inscrit dans un contexte explosif à deux égards. D’abord, parce qu’on imagine difficilement que cette décision va faciliter le processus de paix avec les Palestiniens. Tout se passe comme si Israël souhaitait au contraire volontairement retarder la paix. Le second élément, c’est la situation en Syrie. Quand les guerres deviennent trop compliquées, nous dit Michel Collon « prenez une carte du monde représentant les ressources pétrolières et prenez en une autre représentant les guerres dans le monde. Vous verrez que celles-ci correspondent souvent ».

Ainsi, Israël s’est attelé dans un premier temps à bombarder des cibles en Syrie le mois dernier et poursuit en décidant arbitrairement d’exploiter le pétrole du territoire Syrien occupé. Il s’agit bien ici d’une volonté d’affaiblir et de décrédibiliser un pays souverain.
La source originale de cet article est katibin.fr-Copyright © Katibin, katibin.fr, 2013

un article du Monde (12.11.2012)
Le Golan, un plateau stratégique
A qui appartient le plateau du Golan ?

Le plateau syrien du Golan (1 154 km carrés) a été conquis en 1967 au cours de la guerre qui avait opposé l’Etat juif à l’Egypte, la Jordanie et la Syrie (guerre dite des " Six Jours " en Israël). Il a été l’objet de violents combats six ans plus tard lors de la guerre de 1973 (guerre de Kippour en Israël) qui n’ont pratiquement pas fait bouger les lignes. La zone occupée par Israël et la Syrie sont séparées par une zone démilitarisée surveillée par les Nations unies depuis 1974. Le Golan a été annexé unilatéralement par les vainqueurs en 1981. Cette annexion n’a jamais été reconnue au niveau international et a même été condamnée par une résolution des Nations unies en décembre de la même année.
JPEG - 25.9 ko Des soldats israéliens, le 4 novembre 2012, sur les hauteurs du plateau du Golan, près de la frontière israélo-syrienne. REUTERS/NIR ELIAS

Dans la revue pour l’histoire du CNRS :
Le Golan au cœur de la géopolitique d’Israël
http://histoire-cnrs.revues.org/8242