Bénévoles pour un projet de formation professionnelle dans les camps de réfugiés de Chatila et de Borj el Barajneh

mardi 4 octobre 2016

Après quelques mois de préparation (voir ci-dessous), notre projet de formation professionnelle a démarré sur le terrain le 22 septembre, avec l’arrivée à Beyrouth d’André, coordinateur du projet. Il a obtenu son visa sans difficulté à l’arrivée et a pu apporter deux valises d’outils.

Dès son arrivée, il a pris contact avec Najdeh pour mettre au point quelques questions logistiques, récupérer une partie des fonds nécessaires aux achats de matériaux et préciser la situation des centres de Najdeh à Chatila et à Borj el Barajneh (voir Nos partenaires dans les camps de réfugiés).

Comme nous n’avons pas, pour cette première phase du projet, de bénévoles pour les métiers pratiqués dans le centre de formation professionnelle de Borj el Barajneh, les bénévoles auprès de Najdeh travailleront surtout à Chatila. Les bénévoles auprès de Najdeh seront logés dans un appartement situé rue Raouass.

André a discuté des travaux dans des bâtiments de Najdeh qui pourraient être utilisés pour la formation de jeunes volontaires aux métiers du bâtiment (voir Les activités prévues).

André a ensuite rencontré Rêves de réfugiés. Sobhi et Tarek lui ont présenté les quatre premiers jeunes volontaires et proposé de reprendre la peinture de plusieurs salles de classe de l’école de Rêves de réfugiés, chantier non prévu initialement mais particulièrement opportun.

Comment et pourquoi participer ?
Vos dons, qui vont permettre la réalisation de chantiers tant à Chatila qu’à Borj el Barajneh, peuvent être adressés à :
AFPS Paris 14 ème-6ème
Maison des Associations du 14ème - Boîte 52
22 rue Deparcieux - 75014 Paris.

Les chèques doivent être libellés à l’ordre de « AFPS Paris 14-6 », en indiquant au verso « Projet Chatila » et en spécifiant lors de l’envoi « pour le Pot commun » ou pour tel ou tel chantier (centre psycho-social de Najdeh, logements).


Antoine Laurent, cinéaste qui retournera à Chatila pour suivre cette nouvelle phase des activités de Rêves de réfugiés, a réalisé un court-métrage sur les activités éducatives de l’association diffusé sur France 24 pour l’émission "Billet retour" :
http://medias.france24.com/fr/ptw/2016/06/14/NW897806-A-01-20160614.mp4


[**notre article du 26 août 2016*]

Appel à bénévoles pour projet de formation professionnelle dans les camps de réfugiés de Chatila et de Borj el Barajneh

L’AFPS plaide et agit pour le retour légitime des Palestiniens sur une terre dont ils ont été chassés. Devant le blocage de la situation diplomatique et politique, et le maintien des réfugiés depuis 1948, dans des camps qui devaient être provisoires, l’AFPS souhaite, à court terme, et sans aucunement remettre en cause le droit au Retour, alléger les conditions souvent inhumaines et indignes dans lesquelles ils se débattent en 2016, près de 70 ans après la Naqba.

Or les réfugiés palestiniens des camps de Chatila et de Borj el Barajneh, à Beyrouth, lancent un appel à bénévoles pour les accompagner dans leur double initiative.
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Projets.
Avec leur association Rêves de Réfugiés, ils ont commencé à réhabiliter des logements insalubres et des ruelles du camp de Chatila (en particulier réseaux électriques qui présentent d’importants risques d’électrocution) afin d’améliorer leurs conditions de vie, quel que soit leur futur (retour ou enlisement pour encore longtemps). Et ils ont besoin de compagnons bénévoles connaissant les techniques et métiers du bâtiment pour mener à bien ces rénovations.

A l’occasion de ces chantiers de rénovation des bâtiments, de voirie et de réseaux, ils demandent qu’on les aide à se former professionnellement aux métiers de la vie de tous les jours. Cette formation professionnelle assurée par les bénévoles a pour but d’aider les jeunes Palestiniens à sortir du chômage, donc de la misère et de la dépendance aux organismes internationaux et à Israël (plus tard, nous envisagerons des activités analogues en Cisjordanie.

Dangers et insalubrité existent également au camp de Borj el Barajneh, où l’amélioration indispensable d’une école de 150 élèves a été identifiée avec Najdeh, association d’aide sociale aux femmes réfugiées palestiniennes. Cette association a également exprimé le souhait d’un appui à la formation professionnelle pour femmes.

Profil des bénévoles : professionnels du bâtiment (maçons, carreleurs, électriciens, plombiers, peintres, menuisiers, etc.) ou excellents bricoleurs, même retraités, passionnés de rénovation. Les bénévoles auront à former professionnellement les jeunes du camp à ces métiers de façon à leur permettre
d’entrer dans le marché du travail (au camp, au Liban ou à l’étranger) voire de se mettre à leur compte, et de gagner leur vie.

Les bénévoles peuvent être des adhérents de l’AFPS, des membres d’organisations partenaires, des sympathisants, des personnes voulant agir en faveur des Palestiniens, et toute personne, quel que soit son âge, voulant participer activement à ces chantiers, à ces formations professionnelles..

Est possible un séjour seul, en couple, ou à deux ou trois copains/copines, ce qui peut rendre le séjour très agréable et votre action à Chatila tout aussi efficace.

Pas seulement les hommes ! En parallèle aux chantiers qui formeront aux divers métiers du bâtiment, vous pourriez, mesdames qui possédez des connaissances professionnelles en divers domaines, les transmettre aux jeunes femmes des camps de Chatila et de Borj el Barajneh afin de les aider à sortir du chômage et de la misère. Venez en couple ou bien à deux ou trois copines et nous organiserons des
stages pour la formation professionnelle féminine dans les camps. Quelques souhaits de formation ont été exprimés : coiffure, manucure, esthétique, hygiène personnelle et collective, restauration, décoration, lutte contre la violence, soutien psychologique, etc. Ces activités seront menées principalement avec l’association Najdeh.

Opérations de formation professionnelle : Les opérations de formation professionnelle (travaux de réhabilitation de bâtiments et d’infrastructures, réseaux électriques, formation aux métiers féminins, etc.) seront définies conjointement avec les représentants des associations partenaires et avec le représentant de l’AFPS. Les matériaux et outillages nécessaires aux opérations seront fournis par l’AFPS
et les associations partenaires. La réussite de chaque opération fera l’objet d’une évaluation. Elle ne se limitera pas à la bonne réalisation des travaux envisagés mais privilégiera la réussite de la formation professionnelle.

Dates : entre la mi-septembre et la mi-novembre 2016, pour une première phase du projet.
Une semaine, deux semaines… La durée que vous pouvez et que vous voulez ! Nous organiserons les stages en fonction des disponibilités que vous nous aurez précisées. Profitez de cette souplesse pour vous engager !
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Une ruelle plongée dans le noir, même en plein jour
Organisation  : Le groupe local de l’AFPS Paris 14 ème -6 ème pilote cette action. Un militant français de l’AFPS sera présent à Chatila de la mi-septembre à la mi-novembre afin d’accueillir les bénévoles à leur arrivée à l’aéroport, les installer dans les hébergements proposés par l’association Najdeh, leur donner toutes les indications concernant leur séjour et leur implication, et leur assurer les meilleures conditions de séjour. Les coordonnées de ce permanent (adresse mail et téléphone) seront communiquées aux bénévoles à la suite de leur inscription.

Il est envisagé en principe que les volontaires organisent eux-mêmes et prennent en charge leur voyage.

Notre groupe local prendra en charge, si nécessaire, tout ou partie des frais de logement. Pour toute question ou suggestion relative au voyage et à l’hébergement, merci de nous contacter.

Présentation du contexte : Nous avons élaboré un cahier de présentation du Liban et de Beyrouth (historique et généralités), du camp de Chatila, de l’association locale à l’initiative des stages, des travaux à réaliser et des formations conjointes, des sites historiques et touristiques libanais à visiter hors des jours de travail (avant ou après la mission), des conditions de séjour (visa, argent, téléphone, avions,
hébergements, etc.). Ce cahier « Chatila Pratique » vous sera envoyé en fichier par mail sur simple demande.
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Pour vous inscrire

Envoyez-nous par mail un bref document mentionnant vos nom et prénoms, votre âge et vos coordonnées (adresse postale, adresse mail, téléphone) et présentant brièvement votre expérience professionnelle, vos compétences, techniques ou pédagogiques, en rapport avec le projet, les précisions que vous souhaiteriez donner sur vos motivations, en nous signalant les remarques ou interrogations
particulières que vous souhaiteriez formuler. Nous vous contacterons.

Contributions financières et diverses

Celles et ceux qui ne peuvent pas faire le voyage cet automne ou qui ne se sentiraient de vocation de formateurs bénévoles peuvent cependant participer au soutien aux réfugiés palestiniens et à nos partenaires, de multiples manières, en prenant des contacts utiles pour l’organisation et le développement du projet et pour le renforcement des partenariats, en diffusant l’appel à bénévoles et en recherchant des candidats, en participant aux diverses activités répondant à des demandes de nos partenaires, en se rendant sur place pour prendre connaissance de la situation des réfugiés et de l’action des associations partenaires, apporter un soutien aux équipes, et apprécier les réalisations du projet et l’impact des opérations de formation.

Ils peuvent aussi contribuer au financement des opérations de formation ou d’autres actions de solidarité qui seront proposées (parrainages en particulier). Un reçu fiscal correspondant sera envoyé.

Vous serez informés du déroulement des opérations et des résultats obtenus.

Contacts :
Groupe local AFPS Paris 14 ème -6 ème
Boîte 52 - Maison des Associations du 14 ème
22 rue Deparcieux - 75014 Paris
E-mail : afps.paris14.6@gmail.com
Gérard Larose, secrétaire : gerard.larose@wanadoo.fr
André Querré : querrebelen@yahoo.fr
Aladin Taktak : aetaktak@gmail.com

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BRÈVE PRÉSENTATION DES ASSOCIATIONS PARTENAIRES

NAJDEH compte 33 centres travaillant dans dix camps de réfugiés palestiniens dispersés sur le Liban et s’est résolument tourné vers la formation des femmes et des enfants. Les hommes ne voient comme solution que faire la guerre pour répondre à la guerre. Mais avec quels résultats ? Alors Najdeh a résolument opté pour la non-violence pour répondre à la guerre en attendant de façon active (et non
passive) le retour en Palestine. Mais une non-violence de combat, exigeante, de super-gagnantes sur le long terme. Il faut d’abord sortir les femmes et les enfants du climat de violence qui empoisonne les camps, puis leur apprendre leurs droits et les moyens légaux de les faire respecter. Et leur permettre de vivre leur indépendance grâce à des professions (coiffeuses, manucures, spécialistes de l’hygiène, réparatrices de téléphones portables et de télévisions, institutrices, etc.) qui les sortiront du chômage et de la dépendance. Avec ses écoles au centre des camps, ses salles de réunions claires, aérées et modernes, ses activités de formations professionnelles féminines, ses psychologues, sa gestion
professionnelle et rigoureuse de ses activités, Najdeh est le fer de lance de la lutte des réfugiés palestiniens au Liban : pour sortir aujourd’hui de la misère tout en préparant un Retour quand ce sera possible.
Une femme de caractère et de forte personnalité, Leila El Ali, dirige cet impressionnant réseau que nous avons décidé de soutenir par notre appel à bénévoles et par notre appel aux dons.

Site : www.association-najdeh.org
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L’association RÊVES DE REFUGIÉS est née à Chatila en 2011. Cette association de réfugiés palestiniens bénévoles agit de façon complémentaire aux activités de Najdeh. Constatant qu’ils ne maîtrisent ni la date ni les modalités du Retour mais qu’en attendant cet hypothétique Retour, il faut vivre au lieu de se laisser aller au désespoir et à la misère (violences subies et appels à la violence, radicalisation, drogues, criminalité, maladies liées aux conditions inhumaines de vie, tyrannie des petits chefs, manque d’hygiène, etc.), cinq jeunes gens de moins de 30 ans (financièrement aidés par un père de famille qui a tout compris et ne compte pas sa générosité, Mohamed Afifi) passent tous leur temps libre, au retour
de leurs journées de travail à Beyrouth, à faire l’école aux jeunes du camp, efficacement aidés par plusieurs dizaines de jeunes femmes bénévoles, dynamiques, compétentes et motivées. Puis, à côté de l’instruction scolaire et de l’éducation, ils se sont lancés dans la résolution pratique des besoins matériels les plus criants du camp, à commencer par la sécurisation des installations électriques, causes de trop nombreuses électrocutions. Mais aussi à former les jeunes hommes et femmes aux mêmes métiers que Najdeh a identifiés pour les aider à sortir du chômage. Mais également à rénover des pièces insalubres dans lesquelles s’entassent et croupissent des familles misérablement abandonnées, souvent des veuves chargées d’enfants. Remplacer la terre battue du sol humide par un carrelage, ouvrir une fenêtre, installer un coin toilette, passer un coup de badigeon, et voilà un taudis devenu habitable et des sourires qui illuminent des visages ! Tout cela pour moins de 1.500 ou 2.000 Euros, et tout en formant quelques jeunes à un des métiers de la vie de tous les jours qui leur permettront de sortir de l’oisiveté et du chômage donc de la misère.

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photos : Pascal Riché/Rue89