ALLEMAGNE : APRÈS LES JUIFS, LES PALESTINIENS ?

mercredi 18 janvier 2023

L’Allemagne, le pays sans doute le plus vulnérable au monde à la propagande sioniste, vu son passé, est en train de concocter des mesures de répression surréalistes contre tout ce qui est de près ou de loin palestinien, ou défendant la cause palestinienne !

Un nouveau rapport publié par la Conférence allemande des ministres de l’Intérieur (IMK), concentrée sur « la prévention et l’intervention contre l’antisémitisme relatif à Israël » fait un total amalgame entre antisionisme et antisémitisme en se servant de la définition controversée de l’antisémitisme adoptée par International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA) sous la pression d’Israël.

Il englobe des suggestions comme celle d’insister auprès des écoles afin qu’elles proposent à leurs étudiants une vision plus positive d’Israël, et il taxe d’« antisémitisme » le dernier rapport d’Amnesty International sur l’apartheid israélien. Il suggère même d’interdire les cartes qui « remettent en question le droit à l’existence d’Israël »

Le rapport épingle aussi le mouvement BDS, en le qualifiant de dangereux et d’antisémite et en prétendant qu’il est composé « d’extrémistes étrangers, d’organisations terroristes islamistes et de groupes extrémistes de gauche » — reprenant ainsi les allégations du gouvernement israélien. « On peut également trouver des sympathisants de la campagne BDS sur la scène artistique et culturelle ainsi que dans la communauté scientifique », poursuit le rapport.

Le parlement allemand a déjà voté en 2019 une résolution qui frappe essentiellement d’interdit les organisations qui soutiennent le boycott en les empêchant d’avoir accès à l’argent et aux espaces publics. La résolution a donné aux universités, aux gouvernements nationaux et aux institutions publiques la possibilité de refuser aux Palestiniens le droit à la liberté d’expression et de rassemblement, souligne le magazine d’opposition israélien 972+.

L’IMK suggère également de « créer une nouvelle base juridique » afin d’être en mesure de criminaliser les activités contre Israël ou « de poursuivre pénalement le droit à l’existence des organisations pro-palestiniennes », y compris des réglementations juridiques contre les clubs et activités en faveur de la Palestine et ce, sous le prétexte d’« interdire les rassemblements antisémites ».

L’Allemagne est déjà engagée dans l’interdiction des rassemblements pro-palestiniens. Un peu plus tôt cette année, la police de Berlin a arrêté et emprisonné 170 personnes lors des manifestations de la Journée de la Nakba. Certaines de ces personnes n’avaient rien fait de plus que de brandir un drapeau palestinien ou de porter un keffieh. Toujours au nom de la lutte contre l’antisémitisme, la police de Berlin a également interdit une veillée autour de l’assassinat de Shireen Abu Akleh., rappelle l’avocate et journaliste palestino-américaine Hebh Jamal, basée en Allemagne

Le rôle de l’Allemagne dans le génocide des Juifs pendant la seconde guerre mondiale, l’amène à une curieuse censure d’un peuple qui n’a contribué en rien à ce génocide, ni à la longue persécution des Juifs par l’Europe.

Heureusement, ces interdictions sont difficiles à faire entrer dans la loi, souligne l’avocate,

En 2020, des dizaines d’intellectuels et d’artistes juifs d’Israël se sont également élevés contre ces mesures. Ils ont écrit au au gouvernement allemand pour lui demander de révoquer de son poste le commissaire fédéral à l’antisémitisme, Felix Klein, pour avoir « transformé l’antisémitisme en arme » contre les personnes critiques à l’égard d’Israël. « En tant que représentant officiel du gouvernement allemand, M. Klein sape l’exercice des libertés fondamentales – cela devrait profondément inquiéter votre gouvernement, si l’on considère son engagement envers les principes démocratiques et le pouvoir de la loi », disait la lettre.

Le racisme anti-palestinien que diffuse le gouvernement allemand dans la société allemande suscite heureusement des réactions dans le monde entier.

Pas plus tard que cette semaine, l’Université de Toronto, au Canada, a annoncé qu’elle n’adopterait pas la définition de l’antisémitisme de l’International Holocaust Remembrance Alliance (IHRA), citant la liberté académique et la liberté d’expression !

Allemagne : Après les Juifs, les Palestiniens ?
CAPJPO-EuroPalestine