« Comment l’occupation nuit non seulement aux Palestiniens, mais aussi à la planète »

mercredi 24 novembre 2021

Par Amira Hass

Des constructions inutiles, un double réseau routier, des trajets rallongés par des postes de contrôle et de l’asphalte au détriment des espaces ouverts : la politique d’Israël en Cisjordanie et à Gaza a un prix vert Le pollueur n°1 dans les territoires palestiniens occupés est le contrôle même qu’Israël exerce sur la terre et l’entreprise de colonisation.

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Ce n’est pas une citation textuelle, mais c’est l’esprit de ce que le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a déclaré lors du sommet environnemental COP26 à Glasgow la semaine dernière. Sa présence a à peine gagné une mention dans les médias mondiaux, et encore moins dans les médias israéliens, démontrant une fois de plus à quel point la question palestinienne est devenue marginale dans l’agenda mondial. Mais cela ne fait pas moins de mal à l’environnement.

De nombreuses études et articles sur les conditions environnementales dans la bande de Gaza et en Cisjordanie établissent un lien avec la politique israélienne. Il s’agit notamment d’un article détaillé de l’ONU de 2020, de rapports de l’organisation juridique palestinienne Al-Haq au fil des ans et d’un article publié par le groupe de réflexion pan-palestinien Al-Shabaka en 2019 (« Le changement climatique, l’occupation et une Palestine vulnérable » ). Pourtant, il est difficile de quantifier la contribution totale au réchauffement climatique par les actions du gouvernement israélien et des civils dans les territoires conquis en 1967.
0 de Jérusalem en Cisjordanie.Crédit : Ohad Zwigenberg

Le rapport du contrôleur de l’État sur l’échec d’Israël à réduire les émissions de gaz à effet de serre ne mentionne même pas les territoires. Il ne discute pas non plus de la projection effrayante de l’ONU faite en 2012, selon laquelle la bande de Gaza deviendrait inhabitable d’ici 2020 si Israël ne change pas fondamentalement sa politique envers cette enclave. Près de deux ans se sont écoulés depuis le « délai » fixé par l’ONU, et rien de substantiel n’a changé. L’ONU a dû sous-estimer l’énorme aptitude des Gazaouis à la résilience. Pourtant, une phrase clé du rapport du contrôleur met en lumière l’ignorance israélienne de la contribution de l’occupation à la pollution locale et mondiale. Il se lit comme suit : « Dans une situation de conflit ou de conflit potentiel entre les principaux objectifs des ministères du gouvernement et l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les ministères accordent la priorité à la promotion des objectifs au cœur de leur compétence ministérielle par rapport à la réduction des émissions – sauf au Ministère de la protection de l’environnement…”

De plus, des milliers de mètres carrés en Cisjordanie sont recouverts d’asphalte ne servant à rien à des fins civiles : des « routes de sécurité » autour des colonies, au détriment des pâturages et des terres agricoles palestiniennes, et des routes pavées le long de la barrière de séparation tordue, exclusivement pour l’utilisation de véhicules militaires. En plus de cela, des arbres sont déracinés, des terres agricoles sont détruites et l’accès aux terres agricoles en Cisjordanie et dans la bande de Gaza est refusé, en raison de la violence des colons et dans l’intérêt de l’expansion des colonies et de leurs infrastructures.

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