Coronavirus à Gaza. Pourquoi la Palestine est un des endroits les plus vulnérables face au virus ?

mercredi 25 mars 2020

Que se passera-t-il lorsque le virus se répandra dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et dans les camps de réfugiés ? Madki Thuhair, porte parole du ministre de la santé de Gaza a dit à Middle East Eye que « si le virus entre dans Gaza et s’y répand, ce sera hors de contrôle ». Le manque de moyens, ressources et personnels soignants est insuffisant et rendrait impossible la gestion d’une telle crise.

Le covid-19 est arrivé en Palestine au travers de deux palestiniens de retour du Pakistan, qui ont été mis en quarantaine, et ne sont pas rentrés en contact avec la population de Gaza. Alors que 529 cas ont été enregistrés en Israël, et 47 en Jordanie, la contagion est une bombe à retardement dont Israël est le principal responsable.

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La bande de Gaza, c’est un blocus permanent, de l’Etat d’Israël, une prison à ciel ouvert où deux millions de palestiniens vivent dans 360km2. Les palestiniens vivent dans des conditions désastreuses, les uns sur les autres. En Cisjordanie se sont plus de 500 000 personnes qui vivent dans des camps de réfugiés

A Gaza, les conditions de vie sont déplorables, pas d’eau potable, pas de travail, pannes électricité courantes, pas de perspectives pour les jeunes.

L’accès aux ressources naturelles de base est administré par Israël, qui surveille et usurpe également l’espace maritime palestinien, empêchant ainsi la pêche. Selon l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens au Moyen-Orient (UNRWA) plus de la moitié des habitants de Gaza sont en situation d’urgence alimentaire. Alors que l’OMS préconise qu’une bonne alimentation est la base de la survie en cas d’infection par le coronavirus, les gazaouis, qui sont privés de biens essentiels comme l’eau, sont en première ligne de la dangerosité du virus.

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Si cela ne semble pas suffisant, rappelons que les hôpitaux sont en ruines à cause des bombardements systématiques de l’armée israélienne sous prétexte qu’ils abritent des djihadistes. Les palestiniens sont privés de toit pour la plupart dans la bande de Gaza, et vivent dans des camps avec de très mauvaises conditions d’hygiène.

Dans les camps, la répression ne s’arrête pas, malgré l’Etat d’urgence décrété et la quarantaine. Les gazaouïs, surtout en Cisjordanie, se retrouvent confinés entre la faim, la peur et la répression des gendarmes israéliens. Sans toit au dessus de leurs têtes, sans ressources, la quarantaine est tragique dans les territoires palestiniens.

Sur les réseaux sociaux, une campagne fleurit, qui ironise le fait que le monde entier se retrouve confiné comme les palestiniens depuis 15 ans maintenant. Il ne s’agit pas de minimiser les dégâts du virus au niveau international mais de mettre en lumière le confinement forcé que subissent les gazaouïs. Ahmad Shameya, 25 ans, et habitant de Khan Younès livre à l’AFPS (association france palestine solidarité) : « On a un virus bien plus grand qui s’appelle l’occupation israélienne et le siège ». En effet, pas de trêve aux politiques coloniales en temps de Coronavirus. L’armée israélienne continue de réprimer les jeunes et les colons profitent de la situation pour entrer de nuit dans certains villages agricoles palestiniens et détruire leurs oliveraies, explique un Palestinien d’Hébron au journal La Izquierda Diario

« Si le virus entre à Gaza, ce sera comme lancer une bouteille de gaz dans une pièce fermée — tout le monde à l’intérieur le respirera » dit à Middle East Eye (MEE), Iman Hamed, une femme au foyer mère de six enfants. Elle explique que si le virus n’est pas nécessairement mortel dans le reste du monde, il le sera forcément à Gaza, où les moyens sont très faibles et ne permettront pas de sauver les palestiniens malades.

En effet, Gaza compte seulement 60 lits en soins intensifs, pour 2 millions d’habitants. Le système de santé est d’autant plus dégradé à cause du blocus imposé par Israël. L’Etat d’Israël qui opprime jour et nuit les palestiniens, a le contrôle sur la santé de tous les gazaouis. Le régime israélien a autorisé 200 tests, pour 2 millions d’habitants, très insuffisant, et criminel.

Il est nécessaire de mettre fin immédiatement aux politiques répressives, racistes et colonialistes de l’État d’Israël, d’encourager l’organisation des travailleurs dans tout le Moyen-Orient pour fournir des soins humanitaires et de santé de qualité aux réfugiés palestiniens car les palestiniens ne peuvent pas faire confiance aux autorités, qui les répriment nuit et jour.
Alba Nur

Source : site Révolution Permanente

Une pétition internationale à signer
et
une pétition nationale : Urgence humanitaire à GAZA : levée du BLOCUS ! #OpenGaza