France-Palestine : la tisseuse de liens (portrait)

dimanche 22 août 2021

Plus de cinquante ans après avoir découvert la Palestine, Françoise Guyot a fait de cette terre sa seconde patrie. Portrait d’une bénévole du CCFD-Terre Solidaire devenue, au fil des ans, une avocate infatigable des « réfugiés de l’intérieur » qui se battent pour le respect de leurs droits.

JPEG - 29.4 ko Rawan Bisharat de Sadaka reut avec Françoise Guyot.

L’heure, en ce mois de mai, n’est pas encore venue de prendre son bâton de pèlerin, si ce n’est pour parcourir les chemins de randonnée sillonnant le massif de La Chartreuse que Françoise connaît par cœur…

Mais, comme la nature qui s’éveille au printemps après un hiver rendu interminable par la pandémie, elle est déjà prête à faire ses bagages. « Si tout va bien, nous devrions par­tir en septembre », explique-t-elle, le sourire aux lèvres.

Là-bas, le petit groupe qu’elle accompagnera sera accueilli à bras ouverts par ses amis palestiniens dont elle est aujourd’hui une des porte-voix des plus actives. Un compagnonnage mû par l’idée que « l’injustice et le mal ne triomphe­ront pas », poursuit Françoise qui a développé depuis sa retraite en 2008, des « voyages solidaires » sur les terres de Palestine.

Auparavant, durant trente ans, elle a été l’une des chevilles ouvrières du service d’hospitalisation à domicile du CHU de Grenoble où elle a exercé ses dons de « tisseuse de liens ».

Voyage initiatique pour plus de 500 bénévoles

Son objectif en Palestine ? Faire vivre une expérience unique aux plus de 500 bénévoles qui sont allés à la rencontre d’un peuple meurtri par l’occupation israélienne. Son droit au retour sur la terre de ses ancêtres est bafoué, et il est en butte aux colons qui construisent pierre par pierre leur plan d’encerclement.

Pour Françoise, la découverte de cette réalité a commencé, en 1965, quand elle a posé pour la première fois le pied en Terre sainte. « Au départ, avec une amie, nous étions enthousiastes à l’idée d’aller au pays des kibboutz, se souvient-elle. Nous avons rejoint un groupe de pèlerins. »

Leur périple débute à Nazareth et se poursuit jusqu’à Jérusalem où se produit le choc. « Un jeune homme nous regardait avec insistance. Il nous a simplement dit “ I am a palestinian”, et tout à coup, tout a basculé. Depuis le début du voyage, jamais nous n’avions entendu parler de la Palestine. »

De ce jour est né le désir de comprendre pourquoi ces hommes et ces femmes n’avaient pas le droit d’avoir un État à eux. Une quête de sens qui n’a jamais cessé de tirailler Françoise. Installée à Grenoble, elle retrouve au tournant des années 1980, des militants engagés dans une association franco-palestinienne et renoue les liens avec ses questionnements.

Avec son mari, elle partage cette volonté de dépasser l’accumulation de connaissances pour les confronter, sur le terrain, à la vraie vie. Au gré des séjours sur place se dessine une trajectoire allant de l’étonnement à l’écoute des personnes rencontrées, en passant par la colère quand les balles sifflent lors de la première et plus encore lors de la seconde Intifada.

Ni devant ni derrière, à côté des Palestiniens

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