Israël-Palestine : un si sombre espoir

jeudi 4 novembre 2021

L’universitaire David Shulman est un des fondateurs de Ta‛ayush, mouvement pour la paix qui réunit Israéliens et Palestiniens. Un si sombre espoir, qui paraît au Seuil dans « La Librairie du XXIe siècle », raconte cet engagement. Mediapart publie la préface de son éditeur, Maurice Olender.

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Professeur émérite d’études indiennes et de religion comparée à l’Université hébraïque de Jérusalem, historien, poète et écrivain, David Shulman est un spécialiste mondialement reconnu des littératures et des mythes du sud de l’Inde. Au tournant du millénaire, peu après la deuxième intifada, il créa, avec des amis palestiniens et israéliens, un mouvement de protestation civile pour la paix inspiré de la tradition de non-violence de Gandhi et Martin Luther King. Délibérément, ils choisirent de nommer leur mouvement d’un mot arabe, Ta‛ayush, qui signifie « coextistence » et vient de ta’ayasha, soit « vivre ensemble ».

Au Seuil, en librairie le 4 novembre, 22 euros. Au Seuil, en librairie le 4 novembre, 22 euros.
En 2006, la collection « La Librairie du XXIe siècle » des éditions du Seuil, fondée et dirigée par l’historien Maurice Olender, faisait connaître au public français le combat de Ta‛ayush en publiant un premier récit de David Shulman, Journal d’un combat pour la paix. Israël-Palestine 2002-2005. Quinze ans après, avec Un si sombre espoir. Sur les collines du sud d’Hébron, paraît aux mêmes éditions la suite de ce récit, rendant compte de la décennie 2007-2017. En contribuant à sa traduction, Mediapart a volontiers soutenu cette entreprise. Car, à l’enseigne du désespoir, David Shulman y délivre paradoxalement un formidable message d’espoir. Voici un livre qui fait du bien, donnant envie de résister et, ainsi, de déjouer l’inéluctable.

C’est ce que souligne Maurice Olender dans sa préface que nous publions en avant-première (le livre est en librairie à partir du 4 novembre).

« Un jour, ce conflit trouvera sa résolution, mais aujourd’hui il y a beaucoup à faire. La réalité quotidienne est pratiquement insupportable. Je ne pouvais plus la tolérer en restant assis à mon bureau. Je me sens responsable des atrocités commises, en mon nom, par la moitié israélienne de l’histoire. Laissons les Palestiniens prendre leurs responsabilités face à celles que l’on commet en leur nom. De notre côté, il y a l’entreprise, toujours en cours, des colonies, installées sur une terre annexée dans l’intention manifeste de rendre malaisé tout compromis. Et cette forme de violence, qui a fait des ravages dans tous les Territoires – et nous oblige à faire face à une sorte d’État dément et rapace de colons et de soldats de l’autre côté de la Ligne verte –, s’accompagne d’une violence aussi inacceptable du cœur et de l’esprit : l’égoïsme borne et autosatisfait du nationalisme moderne. »

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