La Cour suprême israélienne a toujours été un outil pour la colonisation

vendredi 31 mars 2023

Les manifestations anti-gouvernementales ont réuni des centaines de milliers de personnes, dans tout Israël, et on se demande maintenant comment ce mouvement va affecter, ou peut-être même conforter la lutte plus large contre l’occupation militaire israélienne et l’apartheid en Palestine.

JPEG - 63.9 ko 14 mars 2023 - des femmes palestiniennes manifestent à Gaza en soutien aux prisonniers détenus dans les prisons coloniales israéliennes. Début mars, les prisonniers palestiniens ont annoncé un plan d’action pour protester contre le traitement cruel qu’ils subissent depuis la nomination d’Itamar Ben Gvir au poste de ministre israélien de la sécurité nationale - Photo : Mohammed Zaanoun / Activestills

Par Ramzy Baroud

Les médias pro-palestiniens ont partagé, avec un enthousiasme évident, les déclarations de célébrités hollywoodiennes, comme Mark Ruffalo, sur la nécessité de « sanctionner le nouveau gouvernement de droite dure du (Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu ».

Netanyahu, qui se trouve au cœur de la controverse actuelle et des manifestations de masse, a eu du mal à trouver un pilote pour l’avion qui l’a emmené à Rome le 9 mars pour une rencontre de trois jours avec le gouvernement italien.

L’accueil réservé au dirigeant israélien en Italie a été tout aussi froid. L’interprète italienne, Olga Dalia Padoa, aurait refusé de traduire le discours de Netanyahu, prévu le 9 mars dans une synagogue de Rome.

On peut comprendre la nécessité d’utiliser stratégiquement la rébellion contre le gouvernement d’extrême droite de Netanyahu pour mettre en lumière la prétention d’Israël à se présenter mensongèrement comme une véritable démocratie, et même « la seule démocratie du Moyen-Orient ».

Toutefois, il faut aussi veiller à ne pas exonérer les institutions israéliennes intrinsèquement racistes qui sont en place depuis des décennies, bien avant l’arrivée au pouvoir de Netanyahou.

Le Premier ministre israélien est empêtré dans des affaires de corruption depuis des années. Bien qu’il soit resté populaire, Netanyahu a perdu sa place à la tête de la politique israélienne en juin 2021, à l’issue de trois élections âprement disputées.

Pourtant, il est revenu le 29 décembre 2022, cette fois avec des personnages encore plus corrompus – même selon la définition israélienne – tels que Aryeh Deri, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir, ces deux derniers occupant respectivement les postes de ministre des finances et de ministre de la sécurité nationale.

Chacun de ces personnages avait une raison différente de rejoindre la coalition. Le programme de Smotrich et Ben Gvir allait de l’annexion des colonies illégales de Cisjordanie à l’expulsion des politiciens arabes considérés comme « déloyaux » à l’égard de l’État.

Netanyahu, bien qu’idéologue de droite, est davantage préoccupé par ses ambitions personnelles : conserver le pouvoir le plus longtemps possible, tout en se protégeant, lui et sa famille, des problèmes juridiques. Il veut simplement éviter la prison.

Pour ce faire, il doit également satisfaire les sinistres exigences de ses alliés, qui ont reçu carte blanche pour déchaîner la violence de l’armée et des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie occupée, comme cela a été le cas à Huwara, Naplouse, Jénine et ailleurs.

Mais le gouvernement de Netanyahu, le plus stable depuis des années, a des objectifs plus ambitieux que de simplement « rayer » les villes palestiniennes de la carte. Il veut modifier le système judiciaire qui lui permettrait de transformer la société israélienne elle-même.

La réforme permettrait au gouvernement de présider aux nominations judiciaires, ce qui restreindrait le pouvoir de contrôle de la Cour suprême israélienne.

Les manifestations en Israël n’ont pas grand-chose à voir avec l’occupation israélienne et l’apartheid, ni avec les droits des Palestiniens. Elles sont menées par d’anciens dirigeants israéliens, tels que l’ancien Premier ministre Ehud Barak, l’ancienne ministre Tzipi Livni et l’ancien Premier ministre et chef de l’opposition, Yair Lapid.

Pendant la période où Naftali Bennett et Yair Lapid étaient au pouvoir, entre juin 2021 et décembre 2022, des centaines de Palestiniens ont été tués en Cisjordanie.

L’année 2022 a été décrite par le coordinateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, comme la plus « meurtrière » en Cisjordanie depuis 2005. Pendant cette période, les colonies juives illégales se sont rapidement développées, tandis que Gaza était régulièrement bombardée.

Pourtant, la société israélienne n’a pas demandé de comptes au gouvernement Bennett-Lapid pour ses actions sanglantes et illégales en Palestine.

La Cour suprême israélienne, qui a approuvé la plupart des actions du gouvernement en Palestine occupée, n’a pas non plus été contestée, ou très peu, pour avoir certifié l’apartheid et validé la prétendue légalité des colonies juives, toutes illégales au regard du droit international.

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