La démolition des maisons palestiniennes, l’autre arme de l’occupation

jeudi 11 novembre 2021

La démolition de centaines de maisons palestiniennes chaque année est, avec la spoliation des biens, une politique d’occupation aussi ancienne que la création d’Israël. Pour les Palestiniens, dont le droit à un logement décent n’est jamais assuré, la maison continue d’être, depuis la Nakba, le symbole même de leur dépossession.

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Le film Al-Makan (The Place) du jeune réalisateur palestinien Omar Rammal a enregistré des millions de vues à sa diffusion sur les réseaux sociaux au moment de la dernière attaque contre le quartier de Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est et l’agression qui s’en est suivie contre la bande de Gaza (mai 2021).

La vie intime des Palestiniens y est symboliquement figurée dans ce court film d’une minute trente. Une maison avec ses espaces personnels — la cuisine, la chambre à coucher, la salle de séjour, le jardin — se transforme en champ de bataille avec l’occupant. Tandis que ses habitants parlent de leur vie quotidienne et de leurs rêves, des personnages de colons israéliens s’affairent en arrière-plan : ils représentent les politiques de déracinement visibles et non visibles de l’occupation et de ses colons, menées pour s’emparer des maisons et en expulser ses habitants. Avec ce que cela comporte de menace pour leur vie et leur sécurité, d’arrachement à leur histoire, de vol et d’effacement de leurs souvenirs.

Le film dit d’une manière très sereine ce que le mot « maison » représente pour ses habitants. La mère évoque sa cuisine où elle prépare « à manger avec amour pour ses enfants », le fils parle du « salon où il joue avec ses amis », la fille de la maison de poupée offerte par ses parents et qui se trouve dans sa chambre ; et le père de son jardin à l’ombre de l’arbre hérité de son propre père.

Mais finalement, c’est le colonialisme qui est représenté lorsque ce père de famille palestinien est soulevé de terre par un groupe de colons — qui lui ont déjà pris ses biens un à un —, pour être jeté dehors. La maison devient une métaphore du pays où Israël pratique différentes formes de punitions individuelles et collectives. À travers ce ciblage des maisons palestiniennes, ce sont des opérations de déplacement de population, de judaïsation des lieux, des quartiers et des villes qui sont menées ; ce sont aussi des mesures punitives contre toute action militante palestinienne.

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