La mort de Shireen Abu Akleh et les fantômes de la deuxième Intifada

jeudi 2 juin 2022

La journaliste star de la chaîne Al Jazeera a été tuée le 11 mai 2022 à deux pas du camp de réfugiés palestiniens de Jénine, en Cisjordanie occupée. Pourquoi était-elle en reportage, ce matin-là, à cet endroit-là ? Que faisaient à proximité les militaires israéliens ? Mediapart a enquêté sur les circonstances du décès de Shireen Abu Akleh, des plus immédiates aux plus historiques.

Le jour de sa mort, la journaliste était venue couvrir une nouvelle opération de l’armée israélienne dans le camp de réfugiés, une ville dans la ville qu’elle arpentait depuis le début de sa carrière. À 51 ans, Al Jazeera et sa formidable force de frappe l’avaient rendue célèbre. Sitôt son décès connu, la chaîne qatarie accuse les autorités israéliennes de l’avoir visée de sang-froid. Entre les deux acteurs, il existe un lourd passif.

Ces derniers temps, alors que les attaques palestiniennes sont plus nombreuses, la pression de l’État hébreu s’est accentuée sur le camp, visé par de fréquentes opérations de l’armée israélienne.

Vers 6 h 30, des coups de feu claquent autour du groupe formé par Shireen Abu Akleh, mortellement touchée, une collègue et deux confrères. Ces derniers ne doutent pas un instant avoir été visés par les militaires israéliens. Les investigations au sein de l’armée sont toujours en cours. Mais il n’y aura pas d’enquête criminelle : Tsahal déclare que ses soldats ont affirmé n’avoir pas visé intentionnellement la reporter.



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