La volonté d’autonomie face au lobby des semenciers se concrétise sous nos yeux à Gaza (phase 3)

vendredi 18 septembre 2020

Août 2020 : la Pépinière Solidaire livre ses premiers plants !

Inaugurée le 15 juillet, la pépinière solidaire de Khuza’a connaît un grand succès. Elle a livré ses premiers plants le 16 août et livre depuis sans discontinuer. Il est à présent de la responsabilité du mouvement de solidarité d’assurer sa pérennité. La souscription continue, c’est elle qui permet aux paysans de Gaza de vivre et de nourrir la population : nous vous appelons à y participer

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1) 15 juillet 2020, cérémonie d’ouverture

La cérémonie d’ouverture s’est tenue en présence du gouverneur de Khan Younis, du maire de Khuza’a, du mokhtar Abu Taïma, de la représentante de la Croix-Rouge, et des représentants gazaouis de l’UJFP et d’Humani’Terre.

Des officiels politiquement et socialement divers, à l’image de Gaza, et des paysans extrêmement concernés. Ils défendent leurs terres, leur source de vie : leur visage le dit clairement, ils ne céderont pas.

Entourant le gouverneur de Khan Younis, le maire de Khuza’a Abu Rook et le mokhtar Abu Taïma. De haute stature derrière eux, Mutassem Eleiwa, cheville ouvrière du projet Pépinière et correspondant de l’UJFP à Gaza.

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Que la fraternité des drapeaux décorant la tribune, et les vifs remerciements aux solidaires français exprimés par les deux personnalités engagées de longue lutte pour la défense du travail paysan dans la bande de Gaza, le maire de Khuza’a et le mokhtar Abu Taïma, soit une incitation morale aux autorités françaises présentes dans la région pour mieux prendre leur part dans la défense des Palestiniens !

Trois vidéos ont été réalisées autour de la cérémonie d’ouverture :
* l’une par l’équipe qui a conçu la pépinière

- les deux autres par le jeune cinéaste gazaoui Iyad Alastal.

Mokhtar Abu Taïma :

« Grâce au soutien solidaire de l’UJFP, nous avons pu construire un château d’eau et un réseau de canalisations qui dessert les paysans de la région de l’est de Khan Younès. De la même façon, nous venons de monter une pépinière solidaire, c’est la seule pépinière solidaire dans l’est de Khan Younès. Merci à tous les solidaires avec le peuple palestinien du monde entier. Je voudrais remercier en particulier les solidaires français qui ne faiblissent pas dans leur soutien aux droits des Palestiniens. »

Maire Abu Rook

(extraits de l’adresse en direction de l’Union Juive Française pour la Paix, et au-delà du mouvement de solidarité français)

« C’est en ma qualité de maire que je remercie l’Union Juive Française pour la Paix, pour les projets qu’elle a permis de réaliser dans notre village de Khuza’a, notamment celui du château d’eau et celui de la pépinière. Je m’adresse aux mouvements de solidarité avec le peuple palestinien, merci d’augmenter votre soutien aux paysans palestiniens, eux qui souffrent durement des mesures que nous imposent les Israéliens ... 70% des habitant du village de Khuza’a travaillent dans l’agriculture ; c’est leur première richesse, c’est elle qui leur permet de gagner leur vie. Malgré trois offensives militaires israéliennes, l’agriculture est la ressource principale qui fournit la subsistance de toute la région de Khan Younès ... Nous nous adressons à vous pour soutenir ces paysans, pour qu’ils puissent vivre et nous nourrir du travail de leurs terres. »

2) Le problème de l’eau douce

L’une des pires violations du droit international subies par la Palestine, et de façon particulièrement féroce par Gaza, la question de l’eau douce est au cœur du travail paysan : la première adresse aux solidaires français, relayée par leur mokhtar, des paysans de Khuza’a et Absan, a ainsi été le besoin d’un château d’eau, pour ne pas être dépendant d’une électricité aléatoire pour pomper l’eau d’irrigation de leurs champs.

Ce château d’eau financé dans un temps record grâce à l’appel de l’UJFP est fonctionnel depuis quatre ans, une centaine d’exploitations agricoles (un millier de personnes) y sont raccordées grâce au déploiement d’un réseau de canalisations jusqu’à proximité de la dangereuse barrière de séparation.

Cette stratégie s’appuie sur la qualité de la nappe phréatique dans cette lisière est de la bande de Gaza, bien meilleure que ce qui se passe plus à l’ouest, où la nappe est déjà largement envahie par l’eau de mer. Mais suffisante pour l’irrigation des champs de pleine terre, cette eau est encore trop chargée de sels pour les bébés-plantes, alors que l’arrosage est le besoin quotidien de la pépinière.

L’équipe pilotant le projet Pépinière, appuyée par les ingénieurs de la branche de Khan Younès du ministère de l’Agriculture, a décidé, après études et accord de la municipalité, de créer un raccordement à l’eau de la municipalité de Khuza’a, sachant qu’un volume d’eau du château d’eau devra être mélangé à deux volumes de l’eau de la municipalité pour convenir aux plants naissants.

Ces derniers travaux ont été menés la première semaine d’août.

3) Dimanche 16 août 2020 : les premiers jeunes plants sont livrés, prêts à être mis en pleine terre.

4) l’espoir pour le futur de la pépinière : être à la fois solidaire et viable

Les derniers mots reviennent à celui qui a porté tout au long le projet, notre ami et frère de lutte Abu Amir, Motasem Eleiwa, qui expliquait, le jour de l’inauguration :

« Nous avons insisté pour monter cette pépinière ici parce que cette zone est marginalisée. C’est aussi une zone frontalière dans laquelle les paysans ont été victimes de nombreuses violations et destructions israéliennes. Les paysans ici vivent dans une situation très précaire, c’est pour cela qu’ils ont besoin d’aide et de soutien. Quand nous avons commencé, nous n’avions pas imaginé à quel point les paysans désiraient un projet solidaire comme cette pépinière. Nous avons assuré le matériel « terre, semences, engrais et matière première » pour 6 mois, mais avec l’afflux de commandes des paysans, notre stock sera épuisé dans deux mois : en quatre jours, les paysans ont réservé presque 45 000 jeunes plantes. Ce qui distingue cette pépinière des autres, c’est qu’elle est solidaire. C’est à dire qu’elle est soutenue par les paysans et des associations dans le but d’aider les paysans. Ainsi, nous vendons aux agriculteurs des jeunes plants et des semences de très bonne qualité à un prix symbolique. Par ailleurs nous avons des agronomes qui visitent régulièrement les champs des agriculteurs pour suivre l’évolution de nos plants. »

Le projet Pépinière, mené solidairement par Humani’Terre et l’UJFP, est maintenant une réalité bien vivante. A nous tous, solidaires des droits des Palestiniens, de le soutenir jusqu’à ce qu’il s’enracine durablement.

Sarah, 23 août 2020

Pour la présentation complète du projet

L’UJFP appelle le mouvement de solidarité français avec la Palestine à renforcer la collecte de fonds pour la pépinière de Khuza’a et Abasan
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UJFP, 21 ter rue Voltaire, 75011, Paris
En écrivant « Khuza’a » au dos.

Source :UJFP