Le CRIF, l’antisémitisme, Ipsos : l’arroseur arrosé

jeudi 4 mars 2021

Par Dominique Vidal

Pour le CRIF, qui ne cesse de culpabiliser les Français en les dépeignant comme un peuple antisémite et inconscient de l’être, surtout lorsqu’ils sont très à gauche, voilà un démenti cinglant. D’autant qu’il provient d’une enquête réalisée par Ipsos à… sa demande. N’en déplaise à Francis Kalifat, l’écrasante majorité de nos concitoyens est décidée à combattre fermement TOUS les racismes.

Première leçon de l’enquête (1) : contrairement à la propagande antifrançaise d’un Habib Meyer, nos concitoyens sont conscients de la réalité de l’antisémitisme. Ils sont 54 % à estimer que c’est « un phénomène répandu » et 20% « très répandu » - 56% ajoutent « plus répandu » qu’il y a dix ans (38% « un peu » et 18% « beaucoup »). Sensibles aux Valades et aux Vallsades, 82% ajoutent chez les « musulmans », 72% les « personnes issues de l’immigration » et 52% les « jeunes », etc.

Politiquement, par contre, les sondés pensent que l’antisémitisme est « assez » ou « très répandu » parmi les électeurs des partis « très à gauche » (30% et 8%), de « gauche » ou « écologistes » (17% et 4%), « centristes » (23% et 3%), de « droite » (29% et 7%), tous nettement moins cités que les partis « très à droite » (35% et 37%).

Particulièrement frappant : 69% des sondés ont entendu (spontanément) parler de l’affaire Ilan Halimi - mais 54% seulement des moins de 35 ans, dont la plupart, faut-il le rappeler, étaient très jeunes quand le drame s’est produit… il y a 16 ans.

Deuxième leçon importante : 88% des sondés pensent que « la lutte contre l’antisémitisme doit être pour les pouvoirs publics un sujet important mais non prioritaire (55%) ou prioritaire (33%) ».

Troisième leçon : 53% estiment que l’antisémitisme « a globalement les mêmes ressorts que les autres formes de haines racistes ». Seuls 30% évoquent - définition étonnamment sollicitée - « une forme de haine spécifique, notamment du fait de la Shoah et de l’idée selon laquelle les juifs formeraient une puissance occulte souhaitant la domination mondiale ».

Quatrième leçon : la notion d’antisionisme reste très confuse. Parmi les sondés, 38% « ne savent pas vraiment » ce que c’est, 43% pensent que c’est « le fait de vouloir la disparition de l’État d’Israël » et 19% « le fait de critiquer la politique menée par les gouvernements israéliens successifs ».

Écho de la campagne de propagande du CRIF et de ses « intellectuels organiques », comme on disait autrefois, ces résultats créent néanmoins une gêne chez Francis Kalifat, le président betari (2) du CRIF qui, en conclusion d’un bref entretien avec Brice Teinturier d’Ipsos (3), se sent obligé de préciser :

« La critique de la politique d’un État quel qu’il soit, État d’Israël compris, ne peut être en aucun cas empêchée et ne peut être en aucun cas de l’antisémitisme. Ça, il faut que ce soit clair pour tout le monde. Ce qui est de l’antisémitisme, c’est la négation de l’État d’Israël, sa délégitimation comme cela pourrait l’être pour n’importe quel autre État. » Bon sang, mais c’est bien sûr, comme aurait dit le commissaire Bourrel dans « Les Cinq dernières minutes ».

Cette autocritique tardive s’explique : en réponse à la dernière question de l’enquête, 83% des sondés affirment qu’« il est possible de critiquer Israël sans être antisémite ». Ajoutons que 61% pensent que « beaucoup de personnes antisémites tentent de rendre leurs idées acceptables en s’en prenant à Israël plutôt qu’aux Juifs ». On trouve même 36% de sondés pour estimer qu’« il est possible de vouloir la disparition d’Israël sans être antisémite »…

CQFD.

Notes :

PS : Et si l’on organisait le même type d’enquête sur l’« islamo-gauchisme », histoire de déconstruire les mensonges diffamatoires d’Emmanuel, de Gérald, de Frédérique, de Jean-Michel. et de leurs plumitifs ?

(1) Newsletter du CRIF, 22 février 2021.

(2) Le Betar, mouvement sioniste dit « révisionniste », se situait à l’extrême droite du sionisme. Il était notamment soutenu politiquement et matériellement par Benito Mussolini, qui confia en 1935 au futur grand rabbin de Rome : « Pour que le sionisme réussisse, il vous faut un État juif, avec un drapeau juif et une langue juive. La personne qui comprend vraiment cela, c’est votre fasciste, Jabotinsky » (Cité par Lenni Brenner, Zionism in the Age of the Dictators. Croom Helm, Londres et Canberra, 1983).

(3) Idem.