Le Lobby pro israélien au sein de l’Union Européenne 1/3

mardi 24 août 2021

René Naba, 1 mars 2019

Vichy et la tétanie du débat public en France.

L’indignation suscitée par la profanation d’un cimetière juifs d’Alsace dans la foulée de l’émotion provoquée par l’agression verbale dont a été victime Alain Finkielkraut, le 16 Février 2019 à Paris, en marge de la manifestation des « Gilets Jaunes » a conduit un député de la majorité, membre de la République en Marche (LRM) Sylvain Maillard à réclamer la pénalisation de l’antisionisme.

Criminaliser l’anti sionisme ? Où va-t-on. Vers quelles dérives chauvines mènent-ils la France ces incendiaires électoralistes ?

L’honorable élu de la nation, plutôt que de se vautrer dans la fange de la démagogie, aurait dû s’interroger sur les raisons de l’agressivité certaine que focalise sur sa personne Alain Finkielkraut, de même que sur l’absence d’un « Mémorial de la Shoah » au Royaume Uni, un pays européen d’une importance comparable à la France. De la réponse à cette question, jamais enseignée dans les manuels d’histoire, il aurait compris une part des grands malheurs qui minent la France.

L’académicien, il est vrai, ne laisse pas indifférent. Théoricien de l’équipe de France de Foot « Black Black Black risée de l’Europe » mais néanmoins double champion du Monde, il est aussi l’un des inspirateurs d’Anders Behring Breivik, l’auteur du carnage d’Oslo, en juillet 2011, dans le prolongement de la convergence de l’extrême droite israélienne et Israël, matérialisée par le rapprochement entre Benyamin Netanyahu et Victor Orban (Hongrie).

Une imposture morale de l’alliance des descendants des victimes du génocide hitlérienne et les héritiers spirituels de leurs anciens bourreaux, matérialisée par le rapprochement entre Benyamin Netanyahu et Victor Orban (Hongrie).

Pas de « Mémorial de la Shoah » au Royaume Uni tout simplement car Londres a été la plateforme de la libération de l’Europe continentale du joug nazi, quand Vichy faisait office d’anti chambre des camps de la mort. Et pendant que la Royal Navy torpillait gaillardement le ravitaillement stratégique du III me Reich, la flotte française, piteusement, se sabordait à Toulon. Panache français qu’ils disent.

Pourquoi le Royaume Uni ? Tout simplement parce qu’il n’y eut ni rafle de Vel D’Hiv, ni port d’étoile jaune, ni Drancy, ni Guy Moquet, ni délation, ni déportation, ni collaboration. Le distingué Donald Trump dans son langage châtié a bien résumé la question en assurant, non sans raison, que « Sans nous (les Américains) à Paris on aurait parlé Allemand ». Vichy, une mèche à combustion lente dont la déflagration, 70 ans après, se fait sentir encore de nos jours.

Un état de fait dont pas un arabe ou musulman, ni le moindre basané n’en est responsable… De ce grand malheur qui ronge la France en une tache indélébile, une souillure morale absolue. L’antisémitisme en France, ses origines, ses causes, sa persistance, sont à rechercher ailleurs. En France même, pas au « sein » des mères des banlieues périphériques.

Le malheur des Arabes et des Musulmans est bien plus grave et plus profond. Il provient de l’aberration mentale de dirigeants ayant procédé au détournement de la religion musulmane au service de leurs anciens colonisateurs, au détriment des grandes puissances sans passif colonial avec eux (Chine, Russie), dont l’exemple le plus affligeant n’est autre que le prédicateur millionnaire du Qatar, Youssef Qaradawi.

Ah les contorsions doctrinales du thésard longue durée de François Burgat, Nabil Ennasri, l’ancien souffleur sur les braises islamistes, converti aux vertus de la dé-radicalisation, pour justifier l’injustifiable du Mufti de l’Otan, lors de la soutenance de sa thèse à l’Université d’Aix Marseille, en Novembre 2018.

Une instrumentalisation de la religion musulmane au détriment des intérêts à long terme du Monde arabe et musulman, suscitant une islamophobie généralisée au point de gommer les turpitudes occidentales.

Misère, frustration, errance, désespérance, déshérence, stigmatisation, criminalisation : Voilà ce que dans les familles arabes des zones périurbaines de France « on tète avec le lait de sa mère », avant le basculement vers la déviance et la violence au terme d’une vie brève mais dense de privation et répression.

Emmanuel Macron devant le CRF : un discours de puissants

La clause IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance) : une définition de la droite israélienne colonisatrice.

M. Emmanuel Macron, redoutant vraisemblablement une surenchère propulsée par les actes anti sémites, -en augmentation de 74 pour cent en France en 2018-, a voulu couper court à cette proposition visant à l’adoption d’une loi punissant l’antisionisme au même titre que l’antisémitisme. Sans doute en raison du fait que le couplage de l’antisémitisme et de l’antisionisme relève d’un amalgame hypocrite et dangereux sous tendant une volonté de museler toute critique d’Israël. De faire en sorte qu’Israël soit l’unique état au Monde soustrait à la critique.

« Je ne pense pas que pénaliser l’antisionisme soit une bonne solution. Je pense que ce que nous aurons à faire (…), c’est faire république, c’est-à-dire être ensemble. (…) Faire république, c’est éduquer, former », a déclaré le président français. Autrement dit faire de la pédagogie non de la démagogie en vue d’exacerber le chauvinisme des Français.

Puis se ravisant, le soir même, il effectuera un rétropédalage dont Jupiter en le secret et concédera à ses hôtes, lors du diner annuel du CRIF, mercredi 20 Février 2019, que la France allait adopter dans ses textes de référence une définition de l’antisémitisme élargie à l’antisionisme. « L’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme ».

« Depuis plusieurs années, et la situation s’est encore aggravée ces dernières semaines, notre pays – comme d’ailleurs l’ensemble de l’Europe et la quasi-totalité des démocraties occidentales – est confronté à une résurgence de l’antisémitisme sans doute inédite depuis la Seconde guerre mondiale », a-t-il fait valoir

La promotion d’une définition israélo-centrée de l’antisémitisme trouve son origine, au début de la décennie 2000, à travers les efforts d’un lobby de la droite colonialiste israélienne, le « Jerusalem Center for Public Affairs (JCPA) », qui souhaitait faire taire les critiques portées contre la politique israélienne, notamment en Europe. Devant l’échec de leur tentative auprès des organismes européens, les promoteurs de cette définition se sont alors tournés vers l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance), organisme intergouvernemental chargé de promouvoir la mémoire de l’holocauste, dont ce n’est pas la mission.

La définition elle-même est particulièrement floue. Sa rédaction laisse rêveur : « L’antisémitisme est une certaine perception des Juifs, qui peut s’exprimer par la haine envers les Juifs. Les manifestations rhétoriques et physiques de l’antisémitisme sont dirigées contre des personnes juives ou non-juives et/ou leur propriété, contre les institutions de la communauté juive ou les lieux religieux ».

Gageons que ce terme IHRA fera florès dans les propos des médiacrates en mal de légitimité. Et Motus sur les contradictions du disciple du philosophe Paul Ricœur qui entend lutter contre la montée de la xénophobie au sein de l’Union européenne, et, « en même temps » faire taire les critiques sur l’alliance du premier ministre ultra droitier israélien Benyamin Netanyahu avec les chefs de file du chauvinisme planétaire Victor Orban (Hongrie), Jaïr Bolsonaro (Brésil).

Sous couvert de lutte contre l’antisémitisme, le lobby pro israélien en France cherche en fait à discréditer toute expression de solidarité avec la lutte du peuple palestinien. En entérinant cette démarche, la France se rend, cette fois, complice d’un sociocide palestinien.

A deux mois des élections européennes, les premières de la mandature d’Emmanuel Macron, qui se dérouleront en Mai 2019, retour sur le révisionnisme historique opéré par les signataires du « Manifeste du Nouvel Antisémitisme » qui pensaient pouvoir ainsi troquer, en toute impunité, l’antisémitisme récurrent de la société française par une arabophobie et une islamophobie rance. Un dossier en trois volets portant sur « le lobby pro-israélien en France », 2eme volet : « le CRIF, chef d’orchestre du tapage médiatique », enfin, 3eme volet un sur « le lobby pro israélien en Europe ».

Un comportement impétueux

Lire la suite ICI.