Les forces israéliennes détruisent le hameau de onze familles avec 41 enfants

dimanche 15 novembre 2020

Par Akram Al-Waara, – KHIRBET HUMSA, Cisjordanie occupée

Au soir du mercredi 4 novembre, une pluie froide tombait sur les villes et villages palestiniens de Cisjordanie occupée, tandis que la première tempête de l’hiver balayait la région.

Pendant que des centaines de milliers de Palestiniens en Cisjordanie se mettaient à l’abri des éléments chez eux, onze familles du nord de la vallée du Jourdain ont dû dormir à la belle étoile, avec juste une bâche pour se couvrir.
Quelques heures avant que le front froid n’atteigne la Cisjordanie, les forces israéliennes avaient démoli le hameau bédouin de Khirbet Humsa, qui abrite 74 palestiniens, dont 41 enfants (l’un d’eux âgé de 3 mois seulement).

« Nous étions sur le point de déjeuner lorsque des bulldozers sont arrivés soudainement, à 11 h. Des jeeps militaires et des soldats nous ont encerclés », rapporte à Middle East Eye Aisha Abu Awad (56 ans), qui berce sa petite fille de 3 mois, Hadeel.
L’enfant gémit tandis qu’un vent froid transperce leur tente de fortune érigée à la hâte la nuit précédente pour les protéger de la pluie.

JPEG - 276.6 ko Des enfants palestiniens jouent à côté de leurs maisons rasées dans le village bédouin de Khirbet Humsa, le 4 novembre (MEE/Akram el-Waara)

« Puis ils nous ont dit d’évacuer avant de commencer à mettre toutes nos possessions à l’extérieur », raconte t-elle, ajoutant que les jeeps militaires étaient arrivées avec un bus d’ouvriers de l’Administration civile israélienne, une entité responsable de l’application des politiques du gouvernement israélien (notamment les démolitions de maisons) en Cisjordanie occupée.

Alors que les soldats armés et que les ouvriers de l’Administration civile sortaient leurs effets personnels du logement de sa famille, sur le sol du sommet d’une colline, Aisha Abu Awad confie s’être sentie « humiliée ».

« Nous nous tenions là en pleurant sous la pluie, mais que pouvions-nous faire ? », s’interroge-t-elle, indiquant avoir regardé les bulldozers détruire son habitation, l’enclos du bétail de sa famille et leurs réserves d’eau.

Le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh a accusé Israël d’avoir fait coïncider cette démolition avec le jour des élections aux États-Unis, profitant du fait que l’attention du monde était tournée ailleurs.

« Alors que l’attention est tournée vers les élections américaines, Israël a choisi ce soir pour commettre un autre crime/le couvrir : démolir 70 structures palestiniennes, dont des habitations », a-t-il tweeté.

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