Si Salah s’était appelé Martin…

dimanche 13 février 2022

On aimerait vous donner des nouvelles réjouissantes de Salah Hamouri, malheureusement, l’acharnement des autorités israéliennes à son encontre n’a jamais cessé.

PNG - 536.1 ko Elsa Lefort, porte-parole et épouse de l’avocat franco-palestinien en Palestine Salah Hamouri. Photo : DR

Depuis vingt ans, elles tentent de détruire par tous les moyens cet avocat franco-palestinien, Français par sa mère, Palestinien par son père, aujourd’hui âgé de 36 ans (voir nos éditions), et qui a grandi à Jérusalem. D’abord en le jetant arbitrairement en prison à maintes reprises, puis en empêchant sa femme Elsa Lefort et ses deux enfants vivant en France de le rejoindre en Palestine.

Dernier épisode en date : après lui avoir retiré son statut de résident permanent de Jérusalem en octobre dernier, les autorités israéliennes viennent de lui suspendre son assurance maladie. Sa femme Elsa Lefort a accepté de répondre au Courrier de l’Atlas.
LCDL : Elsa Lefort, comment allez-vous ? Comment va votre mari ?

Elsa Lefort : On tente de garder le moral. Avons-nous le choix ? Et puis, vous savez : l’espoir est toujours là quand on sait qu’on fait face à une injustice. On se dit qu’un jour, la roue tournera. Salah a été arrêté pour la première fois à 16 ans. Vous vous rendez compte ? Depuis 20 ans, Israël tente de le briser.

Ces deux dernières années, j’ai vu mon mari 20 petits jours … En 7 ans, un an à peine… Mais je ne pleure pas sur mon sort. En l’épousant en 2014, je savais à quoi m’attendre, peut-être pas à tant d’acharnement, c’est vrai. Mais Salah continue à se battre. Il va continuer à soulever tous les leviers juridiques qui lui sont offerts pour faire valoir ses droits. Même si on sait que la justice israélienne n’est pas une justice « normale », comme on peut en trouver dans nos démocraties.

Salah ne reniera jamais ses convictions, et son engagement pour un Etat démocratique et binational sur le territoire de la Palestine historique reste intact.
Pourquoi les autorités israéliennes ont décidé de lui enlever son statut de résident permanent de Jérusalem ?

Cette décision inique a été prise sous l’égide d’un nouvel amendement à une loi israélienne, passée en 2018, qui stipule que la résidence peut être révoquée à la suite d’une « violation d’allégeance à l’Etat d’Israël ».

Je rappelle que Jérusalem est un territoire occupé depuis 1967, et que les personnes, comme mon mari, qui vivent sous occupation ne sont pas tenues d’être loyales envers la puissance occupante.
Où en êtes-vous justement dans vos démarches ?

En octobre dernier, la ministre israélienne de la Justice a annoncé que Salah allait être expulsé de Jérusalem à vie, qu’il allait perdre son statut de résident permanent. Il va donc déposer un recours devant la Cour suprême israélienne. En attendant la réponse, Salah est confiné à Kafr Aqab, un quartier arabe de Jérusalem mais qui se trouve du côté palestinien.

Salah ne peut donc pas aller travailler à Jérusalem, il est avocat. Il ne peut même pas non plus se rendre en Cisjordanie occupée où les check-points israéliens sont légions. Ses déplacements sont très limités dans un minuscule périmètre.
Que compte faire votre mari si ses recours n’aboutissent pas ?

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