Sous le parking de la plage, les corps des martyrs de la Nakba

mardi 25 janvier 2022

L’affaire, une des premières taches, avec celle du tristement célèbre massacre de Deir Yassin (avril 1948) sur l’armée prétendant être « la plus morale du monde », avait déjà éclaté il y a vingt ans, avec le travail de recherche effectué par un thésard de l’Université de Haïfa, Théodore Katz. S’appuyant sur les témoignages de survivants, celui-ci avait établi la réalité du massacre de prisonniers désarmés, et son travail avait dans un premier temps couvert de lauriers.

JPEG - 141.7 ko La plage « Dor » aujourd’hui. Sous le parking, les corps d’un nombre indéterminé de victimes de la Nakba

Mais des anciens de la « Brigade Alexandroni » qui étaient à l’époque nettement moins âgés, avaient réussi à déclencher, avec l’appui d’une majorité de médias, de politiciens, et même de l’Université, avaient déclenché une campagne de terreur contre le chercheur, au point que sa thèse avait été annulée.

Dans la foulée, l’historien Ilan Pappé, qui avait défendu la validité scientifique des travaux de Katz, avait subi lui aussi une campagne de diffamation, qui devait l’amener à s’exiler.

Tous ceux-là, et les descendants des victimes palestiniennes de Tantura, sont maintenant vengés. Plusieurs des anciens ont accepté de se confesser, face à la caméra d’Alon Schwarz. Combien de victimes ? Les estimations varient, entre quelques dizaines et jusqu’à 200 adolescents, hommes et vieillards palestiniens sommairement exécutés après la conquête du village, à la mi-mai 1948. Il est tout cas certain qu’au moins que les cadavres d’une partie d’entre eux ont été jetés dans une fosse commune, qui se trouve encore sous le parking d’une plage très populaire, la « plage Dor », établie après que les survivants -femmes et enfants- de Tantura avaient été expulsés, et leurs habitations détruites par les conquérants.

L’ancien soldat Haim Levin raconte comment, à l’issue d’une courte bataille, lorsque les défenseurs du village s’étaient rendus aux troupes israéliennes, un des membres de son unité s’était approché d’un groupe de 15 à 20 prisonniers de guerre, et les avait exécutés un par un d’une balle dans la tête. Un autre soldat, Micha Vitkon, évoque la furie d’un officier qui assassinait sous ses yeux d’autres prisonniers. « C’est horrible à raconter. Il y en a qui ont ordonné à des prisonniers de se mettre dans un tonneau et qui ont ouvert le feu. Je me rappellerai toujours le sang dégoulinant du tonneau », dit un troisième.
L’expulsion des survivants, femmes et enfants de Tantura

« Oui, j’étais un assassin. Je ne faisais pas de prisonniers. Les Arabes qui se rendaient les bras levés, je leur tirais dessus. Combien ? Je n’ai pas compté. Tout ce dont je me souviens, c’est que j’avais un pistolet-mitrailleur et 250 balles dans les chargeurs, que j’ai utilisées », confesse encore l’ancien soldat Amitzur Cohen.

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