LE PHENOMENE GAZA
C’est d’abord l’opération « Plomb durci » lancée fin 2008 qui, en quelques semaines, tue 1 300 Gazaouis et en jette près de 100 000 à la rue. 1 300 morts, c’est cent fois plus que les pertes israéliennes.
Alors que la population ne s’en relève qu’à peine, la suivante bataille est déclenchée au mois de novembre 2012. Bilan : plus de 160 morts palestiniens (6, du côté sraélien) à mettre au crédit de l’opération « Pilier de défense ». Ces opérations semblent n’avoir été qu’une introduction à la bataille la plus féroce qu’a connue Gaza, l’opération « Bordure protectrice » qui se déroule à l’été 2014. 2 250 Palestiniens vont périr dans les bombardements, dont uniquement 13 % sont reconnus comme combattants par l’ONU. Du côté israélien, 6 civils et 66 soldats y laissent la vie.
Bordure protectrice anéantit toute perspective de normalisation de la vie à Gaza. Dans l’ombre d’un Printemps arabe qui vit sa contre-révolution, le sort de la Palestine s’efface devant l’horreur en cours au Yémen, en Syrie ou en Libye.
Abandonnés, enfermés, privés de leurs droits les plus élémentaires, les Gazaouis font du sumud (la persévérance) un art. Gaza devient véritable camp où sont détenus près de deux millions de personnes, une terre d’affrontement entre deux gouvernements
palestiniens dont la rivalité n’a pas l’élégance de s’effacer devant l’urgence politique, un laboratoire pour l’industrie militaire israélienne.
Extrait de la préface de Xavier Guignard
Parution le 22 octobre 2020
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