51 prisonnières palestiniennes sont détenues dans des conditions dramatiques

mercredi 8 mars 2017

Le centre d’études pour les prisonniers de Palestine a déclaré mercredi que 51 prisonnières palestiniennes détenues dans les prisons israéliennes vivent dans des conditions dramatiques.

Riyad Al-Ashqar, chercheur et porte parole du centre a indiqué que les autorités de l’occupation maintiennent les prisonnières palestiniennes dans l’isolement total, dans les prisons de "Hasharon et Damoun" où elles sont soumises à toutes les formes d’abus et de tortures, en précisant que les juges de l’occupation ont récemment prononcé à leur encontre plusieurs condamnations à la prison ferme.
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Il précise que 9 prisonnières sont détenues dans deux cellules dans la prison de Damoun, 45 autres sont détenues dans la prison de Hasharon et que plus de la moitié d’entre elles ont été condamnées au cours des deux derniers mois pa les tribunaux militaires à des peines allant de 1 à 17 ans de prison.

La prisonnière Shouruq Ibrahim Dwayyat, 19 ans, de Jérusalem, détenue depuis le 7/10/2015, a été condamnée à 17 ans de prison ; Shatila Souleiman Abu-Ayadeh, 22 ans, de la ville de Kafr Kassem, a été condamnée à 16 ans de prison ferme, sur des accusations d’attaque au couteau ; ainsi que la prisonnière Maysoun Moussa, de Bethléem, détenue depuis juin 2015, et qui a été condamnée à 15 ans pour les mêmes raisons.

Al-Ashkar rappelle qu’au cours de l’interrogatoire, les agents de renseignement déploient toutes les techniques d’interrogatoire psychologiques et physiques tels que les passages à tabac, la privation de sommeil, l’intimidation et le "shabah" qui consiste à suspendre la prévenue pieds et mains liés pendant de longues heures dans une position inconfortable, sans aucun égard à leur spécificité en tant que femme. Mais leurs souffrances ne s’arrêtent pas là, au contraire elles continuent pendant et après leur transfert dans les prisons où les services pénitentiaires s’y emploient pour les humilier et les accabler.

Et la pire des souffrances ressentie par les prisonnières est le transfert vers les tribunaux à bord de véhicules appelés "Al-Bostah", une opération qualifiée de désastre, de punition et de torture délibérée, que l’occupation renouvelle délibérément au gré des comparutions fréquentes devant les tribunaux, mais le comble de la souffrance c’est en hiver très tôt le matin où la température est basse et le plus souvent les gardiens interdisent aux détenues de prendre des couvertures ou des vêtements chauds, ce qui multiplie leurs souffrances.

Parmi les prisonnières se trouvent 13 jeunes filles mineures. 7 d’entre elles ont été blessées par balles lors de leur arrestation et malgré les premiers soins elles souffrent et se plaignent encore de douleurs insupportables et de complications mais aucun soin ni traitement adéquat ne leur a été fourni.

Istebriq Ahmed Nour, 15 ans, de Naplouse est considérée comme la plus jeune prisonnière palestinienne. Elle a été arrêtée par des soldats israéliens le 21/10/2015 après lui avoir tiré dessus à bout portant à la main et à la jambe alors qu’elle rentrait de l’école, parce qu’elle avait "l’intention" de commettre une attaque au couteau.

Le centre d’études pour les prisonniers de Palestine a appelé les institutions internationales pour les droits des femmes à intervenir pour soutenir et défendre les droits des femmes palestiniennes et appliquer les dispositions des accords que les autorités d’occupation violent au quotidien.

Ma’an News, lundi 20 février 2017 - Traduction : Moncef Chahed
Groupe de Travail Prisonniers AFPS

Nous vous appelons à parrainer un prisonnier ou une prisonnière politique
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* Rencontre avec Malaak al-Khatib, jeune palestinienne emprisonnée à l’âge de 14 ans
* Montée en flèche du nombre de prisonnières palestiniennes : profils et informations - première partie
* Montée en flèche du nombre de prisonnières palestiniennes : profils et informations - 2e partie
* et bien sûr à aller voir le film 3000 nuits au Gyptis le 3 mars 2017


[**notre article de novembre 2015*]
"Faites appliquer la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU en Palestine" :
une pétition du COLLECTIF PALESTINE FEMMES PAIX ET SÉCURITÉ adressée à M. Ban Ki-Moon, Secrétaire Général de l’ONU

Depuis 1967, la Palestine vit sous occupation militaire israélienne. Cette occupation illégale est contraire au droit international.

Les premières victimes sont les femmes et les enfants palestiniens qui subissent une situation particulièrement alarmante. Or, 15 ans après son adoption, la Résolution 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies en octobre 2000, n’est toujours pas appliquée en Palestine.

Cette Résolution constate l’impact démesuré des conflits armés sur les femmes et les enfants en particulier, en tant que civils, réfugiés ou personnes déplacées que les combattants prennent de plus en plus souvent pour cibles. Elle affirme la nécessité de respecter scrupuleusement les dispositions du droit international humanitaire qui protègent les femmes et les petites filles pendant et après les conflits.

Or, en Cisjordanie et à Gaza, les femmes palestiniennes sont exténuées par un conflit qui dure depuis des décennies sans aboutir à une paix dans la région ; le peuple palestinien a assez payé, et les femmes palestiniennes encore davantage :
- femmes décédées dans les barrages parce que les forces d’occupation leur interdisent l’accès aux villes où se trouvent les cliniques et les hôpitaux.

- bébés morts des suites d’accouchements dans des conditions extrêmement difficiles aux abords des check points,

- maltraitance physique, psychologique et médicale des prisonnières politiques palestiniennes dans les prisons israéliennes

- alors que l’ONU avait décrété 2014, « année de la Palestine », les bombardements durant l’été de cette même année dans la bande de Gaza ont entraîné la mort de 2 143 civils palestiniens, dont 340 femmes, de 11 100 blessés, le déplacement de 500 000 gazaouis, la destruction complète de près de 50 000 logements, d’hôpitaux, d’écoles sous protection de l’ONU et brisé les rêves de milliers d’enfants. La crise humanitaire due à cette violence a un impact désastreux sur les populations, notamment les femmes et les enfants dont 200 000, selon l’ONU, ont besoin d’un suivi psychologique…

La Résolution 1325 souligne également le rôle essentiel des femmes dans la prévention et le règlement des conflits, les processus de paix et de reconstruction. Elle vise à intégrer la dimension de genre dans tous les aspects de la sécurité et stipule une plus grande représentation des femmes aux prises de décisions dans les institutions nationales, régionales et internationales, ainsi que la consultation avec des groupements locaux et internationaux de femmes.

En signant cette pétition, je demande au Secrétaire Général de l’ONU de faire appliquer la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité de l’ONU

- en imposant à Israël de respecter pleinement le droit international applicable aux droits et à laprotection des femmes et petites filles, en particulier en tant que personnes civiles,

- en prenant toutes les dispositions et aides nécessaires pour que les associations de femmes palestiniennes puissent assumer pleinement leur rôle dans la construction de la paix.