Palestine, territoire en Images au Mucem

vendredi 17 mars 2017 : 14h30

Vendredi 17 mars 2017

[*14h30 - [Palestine] Rond-point Chatila*]

52 min - Liban - 2004 - de Maher Abi Samra

Chatila : le lieu évoque les massacres et les morts. Ce film s’intéresse à ceux qui y vivent.
À travers deux rencontres, le réalisateur révèle les tensions qui hantent le camp et ses habitants. Native de Chatila, ancienne du Fatah, Halime, 38 ans, est animée par la revendication. Abu Kamal, 75 ans, réfugié depuis 1965, vit reclus dans son appartement. Ils sont tous deux tiraillés entre exil forcé et intégration impossible, entre histoire et présent, entre rejet de Chatila et attachement au camp. « Rond-Point Chatila », c’est un des centres névralgiques du camp, au croisement de plusieurs axes routiers. « Rond-Point Chatila », c’est aussi le lieu où se trouve le principal cimetière des Palestiniens. Rond-point Chatila, c’est l’histoire d’un affrontement entre passé et présent.

Né à Beyrouth en 1965, Maher Abi Samra a étudié les arts dramatiques à l’Université libanaise de Beyrouth avant d’intégrer l’Institut national de l’image et du son de Paris. Il a été photojournaliste pour des quotidiens libanais et des agences internationales. Il a par la suite réalisé de nombreux documentaires, parmi lesquels Le Syndrome du retour (1994), Bâtir sur des vagues (1995), Femmes du Hezbollah (2000)… De 1998 à 2001, il travaille sur le documentaire Les Habitants de l’hôpital de Chatila, puis réalise Rond-point Chatila en 2004 (Ulysse Award du meilleur documentaire au Cinemed). En 2007, il réalise Merely A Smell, puis le long-métrage Nous étions communistes en 2010 (présenté en compétition à la Biennale de Venise). Son dernier film, Chacun sa bonne (2016), a été présenté en avant-première à la Berlinale.

16h30 - [Palestine] Dans un jardin je suis entré

1h38 - Israël/France - 2012 - d’Avi Mograbi
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Tout commence par le rêve d’une impossible rencontre entre Avi Mograbi et son grand-père, Ibrahim, devant leur maison de Damas, en 1920. Quelle langue parlaient-ils ? L’arabe d’Avi est rudimentaire, et son grand-père n’a pas encore appris l’hébreu. Dans ce rêve, le grand-père d’Avi l’informe que sa famille a décidé de quitter la Syrie pour la Palestine, Damas pour Tel-Aviv. Dans ce rêve, Avi décide de rester. « Vous partez pour la Palestine, dit-il à son grand-père, je resterai et garderai la maison. »
Pour déplacer le rêve dans le réel, Avi se tourne vers son professeur d’arabe, Ali Al-Azhari, et lui propose une association : faire un film ensemble, d’un bout à l’autre.
Dans ce jardin je suis entré fantasme un « ancien » Moyen-Orient dans lequel les communautés n’étaient pas séparées par des frontières ethniques et religieuses, un Moyen-Orient dans lequel même les frontières métaphoriques n’avaient pas leur place.

Né en 1956 à Tel-Aviv, Avi Mograbi est réalisateur et artiste vidéo. Il enseigne à l’Université de Tel-Aviv et à l’École des beaux-arts de Bezalel de Jérusalem. Cinéaste engagé, il n’a de cesse, dans ses documentaires, de remettre en question les grands mythes fondateurs de son pays. Il s’implique activement dans « Breaking the Silence », projet dédié à la collecte de témoignages de soldats israéliens ayant servi dans les territoires palestiniens occupés.
Depuis son premier film en 1989, il a signé plusieurs courts et longs-métrages, notamment Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon (1997), Août, avant l’explosion (2002), Pour un seul de mes deux yeux (2005), Z32 (2008), et Dans un jardin je suis entré (2012).

[*19h - [Palestine] Ce jour-là*]
Rencontre avec Mohanad Yaqubi (producteur et réalisateur) et Salim Tamari (historien et sociologue)

L’entrée à Jérusalem du général de l’armée britannique Allenby fut un moment clé dans l’histoire de cette ville, marquant la fin de la domination ottomane et la mise en place du mandat colonial. À travers les Mémoires de Wasif Jawhariyyeh, le sociologue Salim Tamari évoque les transformations urbaines, sociales et religieuses des années 1880-1920. Une période dans laquelle nous plongera le court-métrage de Mohanad Yaqubi, réalisé à partir d’archives photographiques et de modélisations 3D.

* Salim Tamari est professeur de sociologie à l’Université de Beir Zeit et professeur adjoint au Center for Contemporary Arab Studies de l’Université de Georgetown à Washington. Il a signé de nombreux travaux sur les cultures urbaines, la sociologie politique et l’histoire sociale. Son ouvrage La Montagne contre la mer (2011) a été édité en France par Actes Sud.
Parmi ses récentes publications : Year of the Locust : Palestine and Syria during WWI (2010) ; Ihsan’s War : The Intimate Life of an Ottoman Soldier (2008) ; Biography and Social History of Bilad al Sham (2007) ; Pilgrims, Lepers, and Stuffed Cabbage : Essays on Jerusalem’s Cultural History (2005) et Essays on the Cultural History of Ottoman and Mandate Jerusalem (2005).
Salim Tamari a notamment enseigné à l’Université de Berkeley, à l’Université de Cambridge, et à l’Université de Venise. Il est Senior Fellow à l’Institut des études palestiniennes.

* Producteur et réalisateur, Mohanad Yaqubi a cofondé la société de production Idioms Film à Ramallah. Membre du collectif Subversive Film, il enseigne le cinéma à l’Académie internationale des arts de Palestine.
Il a notamment produit Pink Bullet (de Ramzi Hazboun, 2014), et coproduit Habibi (de Susan Youssef, 2010), Though I Know the River is Dry (de Omar R. Hamilton, 2012), ou encore Infiltrators (de Khaled Jarrar, 2013). En 2013, Yaqubi a initié et produit Suspended Time, qui interroge le regard de neuf réalisateurs vingt ans après les accords d’Oslo.
Son film No Exit (écrit avec Omar Kheiry) a été présenté en avant-première au Festival international du film de Dubaï en 2015. Le long-métrage Off Frame a été présenté en première mondiale au Festival international du film de Toronto à l’automne 2016.

[*21h [Palestine] A World Not Ours*]

1h33 - Palestine/Danemark - 2012 - De Mahdi Fleifel

Le quotidien de trois générations d’exilés dans le camp de réfugiés d’Ain el-Helweh, dans le sud du Liban. À travers archives familiales et séquences historiques, le film interroge les notions d’appartenance, d’amitié et de famille, chez ceux pour qui la dépossession est la norme.
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Le réalisateur Mahdi Fleifel, qui a vécu dans ce camp avant d’avoir eu la chance de pouvoir le quitter, revient y retrouver ses amis, avec qui il partage encore bien des passions, notamment pour le football et la politique. Avec ce film, il propose une incursion à la fois crue et sensible dans le quotidien du camp, à la rencontre de ceux qui ont été privés de leurs droits civiques les plus élémentaires depuis plusieurs générations.
Né à Dubaï, Mahdi Fleifel a grandi dans le camp de réfugiés palestiniens d’Ain el-Helweh, au Sud-Liban. Il a étudié le cinéma à la British National Film and Television School avant de réaliser plusieurs courts-métrages, projetés dans de nombreux festivals internationaux. A World not Ours est son premier long-métrage.


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