A Gaza : la ferme al-Nisr défie les balles de l’occupation sioniste
Désormais, le fermier Riyad an-Nisr doit encore plus se pencher pour s’approcher de ses plantes. Ses plantes sont petites ou mortes. Ses plantes souffrent de ce gaz lacrymogène lancé chaque vendredi sur les jeunes palestiniens sortis protester contre l’occupation sioniste et ses agissements, à Gaza.
Depuis le déclenchement de l’Intifada d’al-Quds, au mois d’octobre de l’année dernière, le lieu d’al-Madrasa, d’où les snipers de l’occupation sioniste ont tué ou blessé des dizaines de jeunes palestiniens avec leurs balles, est lié au nom du fermier Riyad an-Nisr dont la terre n’est qu’à quelques dizaines de mètres.
photo CPI
En effet, la ferme d’an-Nisr est riche en persil, aubergines et poivrons et elle est bien proche du portail militaire d’al-Madrasa. Ce portail, on l’appelle le portail de la mort, un portail où les snipers sionistes tuent et blessent des jeunes palestiniens, le portail le plus connu sur toutes les frontières.
La ferme de la mort
Un peu avant midi, le fermier Riyad an-Nisr, appelé Abou Adham, a donné l’ordre à ses ouvriers de terminer le ramassage de légumes, avant qu’une heure de l’après-midi n’arrive.
La ferme est de 4 hectares et n’est qu’à 300 mètres du portail d’al-Madrasa, confirme an-Nisr. Lui, ses enfants et ses neveux y travaillent, dans un climat très dangereux, sous les balles et le gaz lacrymogène.
Son fils et son neveu ont été blessés, il y a quelques semaines de cela, par le gaz lacrymogène lancé par les soldats sionistes de façon intense. Le gaz a aussi endommagé de vastes terrains riches en persil et poivrons.
« En dépit de tous les dangers, ma vie est liée à celle de ma ferme. Parfois, je pars à dix heures du soir et même à minuit, pour arroser les plantes, lorsque l’électricité décide d’arriver à la ferme », dit-il au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information.
Auparavant, il y a quelques années, les bulldozers de l’occupation sioniste avaient rasé 1,5 hectare riche en oliviers.
Les occupants sionistes font tout pour vider la zone de toute vie palestinienne. Ils ouvrent le feu non loin de lui pour l’obliger à quitter sa terre.
Dangers et difficultés
Sans les agissements de l’occupation sioniste, le fermier Riyad souffre de beaucoup de difficultés. Il doit parcourir trois kilomètres pour atteindre sa ferme. La coupure du courant, nécessaire pour l’irrigation, n’est pas là pour arranger l’affaire.
Le fermier Riyad parle de ses problèmes :
« Le prix d’une caisse d’aubergines est d’un shekel ; le coût est supérieur. Malgré cela, je ne pourrais pas la laisser par terre. Je suis le seul fermier de la zone. J’achète l’eau à un prix élevé. La commercialisation est difficile ; la situation économique des gens est très mauvaise ».
La ferme est un bon témoin des crimes de l’occupation. Les frontières sont sous une forte tension, chaque fois que les occupants sionistes entament des manœuvres. Souvent, les patrouilles sionistes arrêtent tout Palestinien sur leur route, dit pour sa part Aymen, le frère de Riyad.
Il n’oublie pas comment une balle israélienne a tué le jeune Ahmed as-Sarhi qui se reposait sous un arbre, à côté de la ferme d’an-Nisr.
Enfin, n’ayant pas d’autre moyen pour survivre, Aymen et ses frères continuent à travailler avec Riyad, défiant le chemin de six heures à parcourir, défiant tous les dangers, défiant les occupants sionistes qui pourront leur tirer dessus à tout moment et leur ôter la vie.