À l’Assemblée nationale, les couleurs de la Palestine déclenchent un nouveau tollé
Afin de protester contre la sanction du député LFI qui avait déployé un drapeau palestinien dans l’hémicycle, les députés insoumis, écologistes et communistes ont revêtu des habits aux couleurs dudit drapeau. En guise de réponse, la droite LR et l’extrême droite ont arboré leur écharpe tricolore.
Pauline Graulle, 4 juin 2024 à 18h44
Plus une semaine ne passe sans que le conflit au Proche-Orient vienne percuter les débats parlementaires. Huit jours après que le député La France insoumise (LFI) Sébastien Delogu a écopé de la plus haute sanction de l’Assemblée nationale pour avoir brandi un drapeau palestinien dans l’hémicycle, la gauche a décidé, mardi 4 juin, de protester contre cette sanction, tout en réitérant son soutien aux populations de Gaza.
En début d’après-midi, juste avant le début de la séance des questions au gouvernement, les députés insoumis, écologistes et communistes – à l’exception d’André Chassaigne, président du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), et de l’ancien candidat à la présidentielle Fabien Roussel – se sont installés sagement, sur leur siège, vêtus de blanc, de vert, de rouge ou de noir, pour former ensemble le drapeau de la Palestine.
Le tout, sous les risées des bancs Les Républicains (LR) et Rassemblement national (RN) : « Et pourquoi pas en short tant qu’on y est ? Et en pyjama la prochaine fois ? », a lancé le député LR Maxime Minot, qui avait enfilé à dessein une cravate rouge sur une chemise blanche et une veste bleue. « Viva Italia ! », s’est moquée Marine Le Pen en référence aux couleurs du drapeau italien.
L’opération vestimentaire avait été minutieusement préparée pendant plusieurs jours, chaque député se voyant attribuer une couleur en fonction de sa place dans l’hémicycle par trois « gentils organisateurs » des groupes de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) concernés.
Alertée plus tôt dans la journée de ce qui se tramait, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, qui avait au préalable échangé avec les troupes de la majorité relative sur la manière de gérer l’incident à venir, a choisi de conserver le sang-froid qui lui avait manqué la semaine passé.
« Je vois l’habillement des uns et des autres, je crois qu’il est nécessaire de rappeler que nous sommes dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale », a-t-elle énoncé juste après avoir pris place au perchoir. « L’hémicycle est le lieu du débat et les parlementaires s’expriment uniquement à l’oral », a-t-elle ajouté sobrement, dans l’espoir de contenir l’ambiance potentiellement explosive.
Un nouveau drapeau palestinien, un nouveau rappel à l’ordre
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