Editorial de Haaretz (20/11) sur ce qui s’est passé à hebron

lundi 21 novembre 2022

"Il n’y a pas une maison dans le quartier de Tel Rumeida qui n’ait pas été attaquée. Ce qui s’est passé aujourd’hui n’était pas normal", a déclaré un habitant d’un quartier adjacent. "Un jeune de 15 ans a été frappé au visage avec une pierre et son nez a été cassé. Les gens ont pulvérisé du gaz poivré, et l’un de mes voisins a vu sa porte défoncée et des gens sont entrés chez lui." Tout cela s’est déroulé alors que l’armée tentait de séparer les Palestiniens et les Juifs.
Tout cela serait sans doute passé inaperçu si l’un des blessés n’avait pas été une femme soldat israélienne qu’un manifestant a attaquée avec un bâton. Après tout, le public israélien est devenu complètement indifférent à l’effusion de sang palestinien et au manque de considération pour les maisons et les biens des Palestiniens, ainsi qu’à l’atteinte à la dignité des personnes vivant sous un régime militaire.
Suite à l’attaque du soldat, ces événements ont attiré l’attention du public et ont même suscité des réactions officielles. Le chef d’état-major des FDI, Aviv Kochavi, a déclaré qu’il y avait eu "un comportement criminel embarrassant et honteux". Le Premier ministre Yair Lapid a déclaré que "l’attaque contre un soldat de Tsahal est une honte nationale." Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a dénoncé les émeutes mais en a imputé la responsabilité à des extrémistes. ("Je suis certain que les émeutiers, qui ne représentent pas les colonies, seront traduits en justice").
L’amère vérité est que ni Lapid, ni Gantz, ni Kochavi n’ont le pouvoir public nécessaire pour exploiter l’énergie qui a éclaté à Hébron samedi. Et le nouveau gouvernement n’est pas seulement intéressé à arrêter cette énergie dangereuse. Il est même en train de l’exploiter.
Les incidents d’Hébron sont emblématiques de l’esprit de l’époque. Et de ce point de vue, on peut et on doit considérer ces événements comme un aperçu de ce qui risque de se produire en Israël et en Cisjordanie sous le règne de Benjamin Netanyahou, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir.

L’article ci-dessus est l’éditorial principal de Haaretz, tel que publié dans les journaux hébreux et anglais en Israël.

Taoufiq TAHANI



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