Empire britannique : une longue histoire de meurtres, de rapines et de chaos
L’histoire des souffrances, des humiliations, de l’esclavage et des divisions sous la férule de l’Empire britannique, est toujours présente dans les mémoires à travers le monde, écrivait Mustafa Fetouri à l’occasion des 70 années de règne d’Elizabeth Windsor.
L’Afrique du sud (y compris le Zimbabwe) est, avec l’Inde et l’Amérique, l’une des colonies qui a le plus enrichi la bourgeoisie anglaise, nourrissant ses banques, ses spéculateurs, des compagnies minières et commerciales - Image : archives
L’empire britannique régnait autrefois sur un quart de la population mondiale, de l’Amérique du Nord à l’Inde et de l’Afrique intérieure au Moyen-Orient. En juin prochain, le Royaume-Uni célébrera avec faste le jubilé de platine de la reine Élisabeth II, marquant ainsi le 70e anniversaire de son accession au trône en 1952, à la mort de son père, le roi George VI, et devenant ainsi le chef d’État le plus longtemps en exercice de l’histoire britannique.
Sous le règne de la reine Elizabeth, une grande partie de l’Empire britannique s’est effondrée, de nombreuses nations devenant indépendantes.
Cependant, alors que le Royaume-Uni affiche tout un faste célébrant les sept décennies de la reine sur le trône, une terrible histoire du pays qu’elle dirige se cache en arrière-plan – une histoire de souffrance, d’humiliation, d’esclavage et de divisions dont on se souvient encore dans le monde entier.
Rien ne pourra faire disparaître cette histoire et la faire oublier. Les nations qui ont payé un lourd tribut à l’Empire britannique et en subissent encore les conséquences, de l’Inde à la Jamaïque, se souviendront toujours de cet héritage.
Le Sud-Soudan est devenu la dernière ancienne colonie britannique à obtenir son indépendance en 2011 en se séparant du Soudan, qui faisait également partie de l’Empire britannique sur lequel « le soleil ne se couche jamais ».
Un examen attentif de l’histoire impériale du Soudan révélerait que sa division, des décennies après l’indépendance, trouve son origine dans l’idée impériale de le diviser administrativement en deux régions au début du 19e siècle, et que cette rupture est devenue une division menant à une partition réelle.
Les décideurs coloniaux britanniques ont sans aucun doute maîtrisé à la perfection le « diviser pour mieux régner » et en ont fait une politique standard partout où ils ont mis les pieds.
Partout où l’Empire a régné, il a marqué l’histoire et a transformé la vie de millions de personnes de façon inédite et, lorsqu’il a été temps de partir, il a créé des divisions, de l’instabilité et des guerres à travers le vaste Empire, de la Palestine au Kenya et de l’Irak à l’Amérique du Sud, laissant des millions de personnes affronter toutes les calamités les plus inimaginables.
Sir James Fitzgerald, le dernier juge en chef de la Palestine, alors qu’il s’apprêtait à partir à la fin du mandat britannique en Terre Sainte, a résumé la situation en disant : « C’est sûrement une nouvelle technique dans notre mission impériale que de partir et de laisser la marmite que nous avons placée sur le feu déborder ».
Cette marmite est toujours en train de bouillir, plus de sept décennies plus tard. Le Royaume-Uni impérial a fait en sorte que la Palestine ne connaisse pas la paix en publiant la fameuse déclaration Balfour, en promettant la Palestine au mouvement sioniste pour créer ce qui est devenu Israël en 1947, et en envoyant des millions de Palestiniens dans des camps de réfugiés où ils vivent encore aujourd’hui.