"« Je danserai si je Veux » film de Maysaloun Hamoud à voir le 15 mars à l’Alhambra à Marseille
Après un premier court-métrage, Maysaloun Hamoud a réalisé son premier film, qui parle d’une jeunesse palestinienne avide de liberté. « Je danserai si je veux » suit le quotidien de trois jeunes femmes en coloc’ à Tel-Aviv, loin de leur village.
[*Jeudi 15 mars 2018 à l’Alhambra - 2, rue du cinéma -13016 Marseille*]
Dans le cadre du festival des droits humains
Moins sombre que Dégradé, mais avec les mêmes intentions que Mustang et Much Loved, le cinéma s’apprête à accueillir un nouveau film sur l’émancipation de femmes qui veulent suivre les mœurs occidentales. Je danserai si je veux semble, avec ce titre, prendre le contre-pied des contes de fées, en tirant le portrait d’une génération qui ne s’excusera pas d’exister. Une histoire d’amitié entre filles électrique et pulsionnelle.
Layla, Salma et Nour, 3 jeunes femmes palestiniennes, partagent un appartement à Tel Aviv, loin du carcan de leurs villes d’origine et à l’abri des regards réprobateurs. Mais le chemin vers la liberté est jalonné d’épreuves…
Premier film de la réalisatrice palestinienne Maysaloun Hamoud, Je danserai si je veux est une œuvre engagée, drôle et poignante qui met en scène trois destins aux parcours bien différents, le portrait d’une jeune génération en quête de liberté.
Avec Mouna Hawa, Shaden Kanboura, Sana Jammelieh, Mahmoud Shalaby, Riyad Sliman
Voir la bande annonce du film :
Le Parisien (par Renaud Baronian)
"Une formidable ode à la libération des femmes musulmanes."
L’Humanité (par Dominique Widemann)
La grâce énergique de la distribution, la musique, qui est celle de leurs vies, épointent les risques de l’échantillonnage représentatif.
Le Dauphiné Libéré (par Jean Serroy)
Un film plein de vie, à l’image de ses trois héroïnes, symboliques d’une génération de femmes luttant pour se substituer aux obscurantismes de la tradition les lumières de la liberté.
20 Minutes (par Caroline Vié)
Leur courage face à la violence de leurs proches émeut quand elles finissent par faire cause commune contre ceux qui les oppressent.
Cahiers du Cinéma (par Florence Maillard)
Le film s’attache, dans un fourmillement de détails, à rendre ses personnages vivants et son univers presque luxuriant. On sent aussi par l’engagement des comédiens toute l’importance de cet enjeu de représentation – donner corps à d’autres personnages palestiniens – et ce pari est remporté.
A lire dans la Voix du Nord, un bel interview de Maysaloun Hamoud
Paris Match (par Karelle Fitoussi)
La réalisatrice palestinienne a fait tatouer sur son bras droit le titre original de son film « Bar Bahar » (« Entre-deux »), symbole de son écartèlement. « Je vis un dilemme : j’adore mon pays mais je détonne, j’étouffe, je m’y sens à l’étroit », dit-elle. Née à Budapest mais élevée en Israël, Maysaloun a grandi loin de toute religion, au sein d’une famille de communistes qui l’ont très tôt sensibilisée à la politique. « Depuis toujours, je participe à des manifs et des rassemblements. Ma découverte du cinéma vers 22 ans, grâce à un ami qui étudiait l’animation, fut une révélation. Mieux : une nouvelle virginité. J’étais alors prof, j’avais une vie normale, je consommais comme tout le monde des divertissements américains… Un gros problème de santé a été le déclic qui m’a encouragée à reprendre ma vie en main. Aujourd’hui, je n’ai pas envie d’être la fille gentille qui fait des films inoffensifs, je veux changer les choses ! »
A l’école de cinéma de Tel-Aviv, Maysaloun rencontre le réalisateur et scénariste Shlomi Elkabetz (« Le procès de Viviane Amsalem ») qui, séduit par son projet, décide de produire pour la première fois une autre que lui et sa sœur Ronit. « Une réalisatrice arabe et un producteur juif, c’est l’alliance la plus puissante qui soit ! Un manifeste ! »
Et de renchérir, mi-passionnée, mi-dramatique : « “Je danserai si je veux” n’aurait pas été possible il y a dix ans parce que la scène underground qu’il décrit n’existait pas encore… Avec le printemps arabe en 2010, ma génération a tenté une révolution mais le résultat est le même… Tant que le système en place sera patriarcal, ce seront toujours les mêmes qui en profiteront et il ne pourra y avoir de changement profond. C’est aux femmes de faire la révolution. »
La réalisatrice (deuxième en partant de la gauche) et ses trois actrices, Mouna Hawa, Sana Jammelieh et Shaden Kanboura. Claire Delfino / Paris Match