La reconnaissance d’un « État palestinien » n’est pas la panacée que l’on imagine

mercredi 1er mai 2024

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8 juin 2018 : Une fillette palestinienne dans la foule des fidèles qui passent le barrage militaire de Qalandia, le dernier vendredi du Ramadan - Photo : Anne Paq/ActiveStills.org

Un acte politique symbolique ne peut pas mettre fin aux crimes israéliens ni accorder la souveraineté aux Palestiniens.

Alors que le génocide à Gaza fait rage, plusieurs pays européens, dont l’Espagne et l’Irlande, ont annoncé qu’ils s’apprêtaient à reconnaître l’État de Palestine.

Le nouveau premier ministre irlandais, Simon Harris, a déclaré qu’un groupe de pays partageant les mêmes idées et reconnaissant officiellement un État palestinien « donnerait du poids à la décision et […] enverrait le message le plus fort ».

De leur côté, les responsables espagnols ont fait valoir que cela pourrait inciter d’autres pays à faire de même. Actuellement, la plupart des pays du Sud, mais très peu de pays occidentaux, reconnaissent l’État de Palestine.

Dans l’état actuel des choses, la reconnaissance de l’État de Palestine est une démarche politique et symbolique : elle marque la reconnaissance du droit des Palestiniens à la souveraineté sur la Cisjordanie et la bande de Gaza.

En réalité, cette souveraineté n’existe pas : en tant que force d’occupation, le régime israélien maintient un contrôle de facto sur les deux territoires et contrôle effectivement tout ce qui y entre et en sort, y compris les personnes.

https://www.chroniquepalestine.com/...

Récemment, des mesures ont été prises pour accorder à la Palestine le statut de membre à part entière des Nations unies et reconnaître ainsi son statut d’État au niveau de l’ONU.

À la mi-avril, une résolution a été présentée au Conseil de sécurité des Nations unies, qui aurait ouvert la voie à l’adhésion pleine et entière de la Palestine. Douze membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de cette résolution mais, sans surprise, les États-Unis ont bloqué l’initiative en utilisant leur droit de veto.

Comme on pouvait s’y attendre, le Royaume-Uni et la Suisse se sont abstenus. Avant le vote, l’administration Biden a proposé au président palestinien Mahmoud Abbas une rencontre à la Maison Blanche en échange de la suspension de la candidature.

Abbas a décliné l’offre, probablement encore sous le choc de l’année dernière, lorsqu’il aurait accepté une offre similaire et n’a jamais reçu l’invitation à la Maison Blanche.

En effet, il est arrivé à de nombreuses reprises que l’Autorité palestinienne suspende son action aux Nations unies à la demande des Américains en échange d’un retour dérisoire, ou d’aucun retour du tout.

Certains Palestiniens et certaines organisations internationales de défense des droits de l’homme affirment que la reconnaissance est une étape cruciale pour garantir les droits fondamentaux des Palestiniens et qu’elle offre davantage de possibilités juridiques pour demander des comptes au régime israélien.

Pourtant, il est difficile d’imaginer comment la reconnaissance d’un État qui n’existe pas pourrait changer la réalité sur le terrain pour les Palestiniens confrontés à un effacement systématique.

En fait, il convient de se demander si certains États n’encouragent pas ce geste politique symbolique dans le contexte d’un génocide en cours pour éviter de prendre des mesures beaucoup plus tangibles, telles que des embargos sur les armes et le commerce et des sanctions contre le régime israélien, afin de soutenir les Palestiniens et de réaffirmer leur droit à la souveraineté.

Par exemple, l’Espagne – l’une des principales voix appelant à la reconnaissance – a exporté en novembre pour un million de dollars de munitions vers le régime israélien, qui avait déjà tué des milliers de personnes à Gaza.

Dans le même temps, les exportations irlandaises de biens à « double usage » soumis à des restrictions et susceptibles d’être utilisés à des fins militaires ont presque été multipliées par sept en 2023, passant de 11 millions d’euros (11,8 millions de dollars) à plus de 70 millions d’euros (75 millions de dollars).

À la mi-avril, une résolution a été présentée au Conseil de sécurité des Nations unies, qui aurait ouvert la voie à l’adhésion pleine et entière de la Palestine. Douze membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de cette résolution mais, sans surprise, les États-Unis ont bloqué l’initiative en utilisant leur droit de veto.

Comme on pouvait s’y attendre, le Royaume-Uni et la Suisse se sont abstenus. Avant le vote, l’administration Biden a proposé au président palestinien Mahmoud Abbas une rencontre à la Maison Blanche en échange de la suspension de la candidature.

Abbas a décliné l’offre, probablement encore sous le choc de l’année dernière, lorsqu’il aurait accepté une offre similaire et n’a jamais reçu l’invitation à la Maison Blanche.

En effet, il est arrivé à de nombreuses reprises que l’Autorité palestinienne suspende son action aux Nations unies à la demande des Américains en échange d’un retour dérisoire, ou d’aucun retour du tout.

Certains Palestiniens et certaines organisations internationales de défense des droits de l’homme affirment que la reconnaissance est une étape cruciale pour garantir les droits fondamentaux des Palestiniens et qu’elle offre davantage de possibilités juridiques pour demander des comptes au régime israélien.

Pourtant, il est difficile d’imaginer comment la reconnaissance d’un État qui n’existe pas pourrait changer la réalité sur le terrain pour les Palestiniens confrontés à un effacement systématique.

En fait, il convient de se demander si certains États n’encouragent pas ce geste politique symbolique dans le contexte d’un génocide en cours pour éviter de prendre des mesures beaucoup plus tangibles, telles que des embargos sur les armes et le commerce et des sanctions contre le régime israélien, afin de soutenir les Palestiniens et de réaffirmer leur droit à la souveraineté.

Par exemple, l’Espagne – l’une des principales voix appelant à la reconnaissance – a exporté en novembre pour un million de dollars de munitions vers le régime israélien, qui avait déjà tué des milliers de personnes à Gaza.

Dans le même temps, les exportations irlandaises de biens à « double usage  » soumis à des restrictions et susceptibles d’être utilisés à des fins militaires ont presque été multipliées par sept en 2023, passant de 11 millions d’euros (11,8 millions de dollars) à plus de 70 millions d’euros (75 millions de dollars).]

Source : Chronique de Palestine (auteur : Auteur : Yara Hawari)
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