La saison de l’olive : espoir au goût amer avec tous les risques

dimanche 16 octobre 2016

La saison de l’olive représente un lien fort entre le Palestinien et sa terre ; elle représente son identité nationale, et elle représente sa résistance contre l’occupation.

Pour les Palestiniens, le terme olivier est un synonyme de Palestine, depuis la nuit des temps. Pour les Palestiniens, l’olivier est l’arbre de lumière. Le terme olivier est présent d’une façon ou d’une autre dans le quotidien des Palestiniens, dit un écrivain palestinien.
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Pour les Palestiniens, la saison de l’olivier est une fête nationale, héritée d’une génération à l’autre, beaucoup avant la Nakba (la catastrophe de 1948). C’est un tableau historiquement artistique. Sa beauté se renforce avec la participation à la cueillette de tout le monde, surtout les enfants et les personnes âgées.

La Palestine produit parmi les meilleurs huiles d’olive du monde, avec ses neuf millions d’oliviers, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, selon les chiffres de l’organisation Oxfam.

Le problème, c’est que les occupants sionistes et leurs colons ne peuvent guère voir les Palestiniens travailler, en joie, profiter de leur terre, de leurs oliviers. Avant et pendant la saison de la cueillette, ils mènent leurs agressions, avec une assistance de bêtes sauvages. Ils coupent ou brûlent les oliviers et volent leurs fruits ; ils empêchent les fermiers d’atteindre leurs terres.
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Les occupants sionistes ont déjà déraciné, depuis 1967, plus d’un million et demi d’oliviers, une façon de déraciner cet arbre millénaire de la terre et de la culture palestinienne.

L’ingénieur Fares al-Jabi, directeur du Centre palestinien des recherches et du développement agricoles, confie au correspondant de notre Centre Palestinien d’Information que les Palestiniens avaient produit, l’année dernière 2015, plus de 20 mille tonnes d’huile d’olive, et 26 mille tonnes en 2014. On s’attend à 16 mille tonnes seulement cette année. La première raison de ces baisses serait la chaleur, selon al-Jabi.

Selon le Bureau palestinien des statistiques, l’olive constitue quelque 15% de la production agricole palestinienne, qui est d’un milliard de dollars, annuellement.

Puis la valeur de l’olive n’est pas uniquement économique. L’olive a ses dimensions symboliques, nationales, identitaires. L’olive est un axe important du conflit avec les occupants sionistes quant à la terre et l’identité.
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Craintes

La peur gagne les fermiers palestiniens, en voyant la saison de l’olive approcher. Approchent avec elle les agressions des occupants sionistes et leurs colons qui vont jusqu’à mettre le feu aux terrains riches en oliviers ; tout est permis pour appauvrir les Palestiniens.

Toutefois, les Palestiniens défient toutes les agressions, tous les affrontements, toutes les mesures sionistes. Ils y font face, avec leurs poitrines nues, et continuent à cueillir leurs olives, dit le fermier Nimr Zahdi.

Zahdi souligne que durant les saisons de l’olive, les colons lâchent souvent leurs chiens et leurs sangliers pour faire peur aux fermiers palestiniens. Ils volent les produits ou les endommagent. Les soldats israéliens sont là non pour protéger les victimes, mais pour leur rendre la vie encore plus difficile. Ils les chassent souvent de leurs terres !

Il appelle les autorités palestiniennes à assumer leur devoir pour mettre fin à de tels agissements. Il appelle également les organisations locales et internationales à venir à leur rescousse.

Campagnes de solidarité

Pour faire face à ces colons et leurs agressions, le Bureau du secours agricole du département de Naplouse fait appel à des volontaires, dit Dirar Abou Omar, directeur du Bureau.

Abou Omar informe notre correspondant que l’armée de l’occupation sioniste interdit aux Palestiniens d’atteindre leurs terres, sous prétexte que ce sont des zones militaires fermées.

Les agressions sont en augmentation, surtout dans la saison de l’olivier et surtout dans les zones de Bourine, Qariot, Beit Forik, Yanoun et Qoussin.
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Il appelle enfin la société civile, les universités, les écoles, les mairies, les solidaires étrangers, tout le monde, à venir aider les fermiers à ramasser leur récolte.
source : http://www.palestine-solidarite.org
photo Abed Qusini(sauf logo et cueillette)

[**Palestine13 vend chaque année de l’huile d’olive de Palestine*]
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Cette huile provient de coopératives de Cisjordanie, regroupées dans « l’Union des coopératives oléicoles », qui ont signé une convention avec l’AFPS (association France Palestine Solidarité) et la Scoop Andines, qui se charge de l’importation. Actuellement, environ 1000 producteurs, concernant une population agricole de quelques 10 000 personnes sont concernés.

Ce programme repose sur les principes suivants :
• le lien direct avec le mouvement coopératif agricole palestinien
• le commerce équitable, les prix faisant l’objet chaque année d’une négociation collective assurant aux producteurs une juste rémunération de leur travail,
• la promotion de la qualité avec :
- un cahier des charges concernant les pratiques agricoles
- la mise en place d’un conseil agricole auprès des agriculteurs
- une certification des coopératives par le PSI (Palestinian Standard Institut, Institut Palestinien des Normes)
- un jury national de dégustation procédant à la classification des huiles
- un contrôle de la qualité des produits du producteur au transformateur garantissant la conformité des produits avec les normes européennes

Le Palestinian Farmers Union (PFU syndicat de producteurs agricoles palestiniens) a été l’un des piliers de la mise en œuvre de ce programme.
La convention a été renouvelée pour trois ans en 2014, signée sous le haut patronage du Consul de France de Jérusalem qui soutient et encourage cette coopération.

La qualité de cette huile est en amélioration constante grâce au concours de l’Union européenne. Le Conseil régional PACA a également financé des échanges entre des oléiculteurs des Alpes de Haute Provence et des paysans de Cisjordanie.
L’olive est la première production de Palestine. Elle rencontre des difficultés majeures à sa commercialisation du fait, essentiellement, de l’occupation toujours plus importante de la Cisjordanie par Israël : des paysans n’ont plus accès à leurs terres du fait du mur de 8m de haut, ou des barrages, ils ne peuvent souvent pas procéder à la récolte, du fait des actions des colons, les exportations n’interviennent que selon le bon vouloir d’Israël, sans parler des milliers d’oliviers qui ont été arrachés…Tout ceci explique que l’huile produite soit plus chère que celle de Jordanie ou de Syrie.
Andines fait venir chaque année un container de 20.000 bouteilles, que les groupes adhérents à l’AFPS, comme « Palestine13 », revendent pour manifester leur solidarité avec le peuple palestinien.

[**Vous pouvez vous procurer cette huile en nous contactant : asso.palestine13@gmail.com*]