Le sionisme alimente une guerre de religion autour de la mosquée al-Aqsa
Les tentatives de prise de contrôle des lieux saints musulmans, que ce soit à Jérusalem, Hébron ou Naplouse, se poursuivent à un rythme soutenu, tandis que la vaillante résistance palestinienne à ces manœuvres ne faiblit pas.
L’organisation israélienne de colons fondamentalistes juifs « Retour au mont », qui prône la construction d’un « Troisième Temple juif » au Haram al-Charif (esplanade des Mosquées) – troisième lieu le plus sacré de l’islam – et qui est associé au groupe raciste Kach, a annoncé la semaine dernière son intention de sacrifier des animaux sur le site dans le cadre des rituels de la Pâque juive organisés vendredi dernier.
En réponse, le Hamas a déclaré qu’il ne permettrait pas la tenue de tels rituels et qu’il les empêcherait « quoi qu’il en coûte ». L’Autorité palestinienne et le gouvernement jordanien ont également condamné ce projet. En février dernier, des membres du groupe se sont fait passer pour des musulmans et se sont introduits dans le site pour y prier.
Après l’annonce des sacrifices d’animaux, le directeur de la mosquée, nommé par la Jordanie, a pris la décision d’interdire aux fidèles musulmans de rester isolés dans la mosquée – une pratique de dévotion courante pour ces derniers pendant le Ramadan –, jusqu’aux dix derniers jours du Ramadan, soit après la fin de la Pâque.
Les fidèles palestiniens ont toutefois tenu à rester dans la mosquée dans la nuit de jeudi à vendredi afin d’empêcher le groupe extrémiste d’accéder au Haram al-Charif. Vendredi matin, ils ont été attaqués par les forces de sécurité israéliennes, qui ont blessé plus de cent fidèles. Les attaques israéliennes se sont répétées les jours suivant.
Une interdiction religieuse
Après la conquête de Jérusalem-Est par les Israéliens en 1967, le ministre israélien de la Défense de l’époque, Moshe Dayan, a décidé d’autoriser le Waqf palestinien (autorité des dotations religieuses), désormais jordanien et depuis toujours en charge de l’administration du Haram al-Charif – ou ce que les juifs appellent « mont du Temple » –, à continuer de l’administrer.