Lutter contre l’antisémitisme : comment ?
Nous avons comme toute la France été secoués par les conditions atroces de l’assassinat d’Ilan Halimi il y a quinze ans. Les préjugés antisémites des assassins revendiqués par le chef du gang des barbares ont marqué les esprits.
Tout comme les assassinats devant l’école Ozar Hatorah de Toulouse, d’une petite fille de huit ans, et d’un enseignant, après ceux de deux militaires arabe et noir et de l’hyper cacher de la porte de Vincennes en même temps que la rédaction de Charlie Hebdo était décimée, nous ont éprouvés comme ils ont éprouvé la France en prise aux attentats .
Puis il y a eu l’assassinat de Sara Halimi tuée par un psychotique en plein délire, et celui de Mireille Knoll par deux délinquants. Pour ces deux dernières victimes, il est à noter que des pressions intenses ont été exercées sur les familles, puis le Parquet notamment par le CRIF, afin que la qualification aggravante d’antisémitisme soit retenue, malgré les réticences de la justice et des enquêteurs. Mais le crime contre deux femmes innocentes, antisémite ou non, demeure tragique et appelle de toutes façons notre solidarité et notre dénonciation. Dans ces crimes il faut distinguer ceux qui relèvent de la politique terroriste de groupes comme Daesh, Al Kaïda.., et ceux, crapuleux, d’individus isolés et parfois malades mentaux.
Pleurer, mais aussi comprendre : l’antisémitisme n’est pas en France aujourd’hui un racisme fait de discriminations à l’emploi, au logement, dans l’accès aux services, comme le démontrent les rapports annuels de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH). C’est aussi le racisme qui soulève le plus de répréhension dans la société française. Mais il reste très présent dans les crimes de haine. Par contre c’est sans aucun doute le racisme le plus instrumentalisé – notamment par l’État depuis une vingtaine d’années – au service d’autres causes politiques.
Analyser le contexte politique aussi dans lequel ces meurtres ont été commis, et surtout utilisés, nous semble indispensable pour pouvoir combattre l’antisémitisme.
L’indignation face aux crimes racistes contre des Juifs est grande aujourd’hui dans notre société. Auschwitz et Vichy se sont inscrits dans notre histoire et dans nos mémoires. Et ces crimes de haine raniment en nous la perte irrémédiable de ceux des nôtres disparus dans le génocide. Leur absence hante encore nos familles. Cela rend l’instrumentalisation des crimes antisémites particulièrement odieuse à nos yeux.
Notre engagement contre le racisme relève de l’universel.