Premier répertoire des opérateurs culturels contemporains palestiniens
Publié par l’Institut Culturel Franco-Palestinien, ce répertoire est le fruit d’une recherche initiée en décembre 2014 par l’Institut Culturel Franco-Palestinien en coopération avec le Ministère de la culture palestinien et le Consulat général de France à Jérusalem avec le soutien du Conseil régional d’Ile-de-France.
L’Institut Culturel Franco-Palestinien créé en 2012 à Paris, œuvre pour la promotion des artistes contemporains palestiniens sur la scène culturelle française. Il est donc apparu essentiel de cartographier les partenaires culturels palestiniens susceptibles d’engager des échanges avec leurs homologues en France notamment.
Confronter son art à d’autres publics est essentiel pour le développement de la recherche artistique. Dans le contexte de confinement des artistes palestiniens, qu’ils résident en Palestine ou en Israël, ce répertoire est capital pour la diffusion de leurs activités auprès des institutions culturelles en France et à l’étranger. Il présente un panorama des opérateurs palestiniens en art contemporain et est appelé à une mise à jour régulière pour respecter l’évolution de la réalité artistique palestinienne et des acteurs de la société civile œuvrant dans ce domaine, principaux acteurs du changement en Palestine.
En 2014, le Bureau central palestinien des statistiques palestinien recense 666 centres culturels opérationnels dont 83 à Gaza.
La sélection des 73 entités représentées dans ce répertoire parmi ces institutions est basée sur les critères suivants : toute institution œuvrant pour la promotion des arts contemporains palestiniens, associations à but non lucratif, fondations, centres culturels étrangers et musées. La première édition de ce répertoire contient une sélection d’organisations basées à Jérusalem, Ramallah, Gaza, Jéricho, Hébron, Bethléem et Jénine.
La parution de cette première édition est l’occasion de rendre hommage aux acteurs de la société civile, largement majoritaires dans le domaine du développement artistique en Palestine, mais aussi pour le travail primordial de cohésion sociale que ces organisations culturelles entreprennent. Elles accompagnent la mise en œuvre de la stratégie culturelle élaborée par le Ministère de la culture palestinien dont la vision s’exprime ainsi : « Une culture arabe nationale, démocratique, créative et innovatrice qui respecte et protège le pluralisme intellectuel, politique, religieux et esthétique, ouvert aux autres cultures et qui s’oppose à l’oppression, l’exploitation, au favoritisme et à la corruption, qui renforce le tissu social et protège le patrimoine et le narratif historique du peuple palestinien, et qui génère une citoyenneté fondée sur l’égalité, la liberté, la justice sociale et la dignité humaine ».
Ces opérateurs proposent des lieux de rencontres uniques entre générations, religions, milieux socio-culturels différents où se développe la démocratie dans un contexte politique de confinement et de privation de droits fondamentaux. A l’heure où le budget de la culture représente 0,003% du budget national palestinien, ces acteurs culturels sont financés par des dons du secteur privé local, et majoritairement par des fonds issus du « marché » de la coopération étrangère. En découle une certaine projection de la société palestinienne que ces opérateurs palestiniens définissent à travers des activités souvent basées sur une « économie de gestion de projet », à court ou moyen terme. Leur équilibre, leur pérennité et leurs choix artistiques sont souvent tributaires de ces subventions extranationales et des orientations programmatiques ou esthétiques qui s’en suivent. Leur travail continu de défense des libertés et des formes d’expression dans le respect et en cohérence avec l’évolution de la société palestinienne en est d’autant plus remarquable.