Qais Assali Lauréat du Prix du Festival Palest’In & Out 2016 catégorie arts plastiques
“L’année 1948 marque l’année du traumatisme dans la mémoire collective car les Palestiniens ont été exiles par la force. Dans cette installation vidéo, 1948 apparait à plusieurs reprises sur fond d’écran noir, suivis de clips issus de divers matériaux d’archives de l’année 1948 comme, entre autres, les Jeux olympiques de Londres, des concours de beauté au Canada, une parade de Noël, des publicités. Le contexte de ces clips est totalement différent de la perception collective palestinienne de cette année. Ces clips montrent tout sauf ce qui est déjà su et attendu de voir dans une rétrospective sur cette année spécifique. Le spectateur est assis entre les écrans et regarde ces clips qui défilent de façon aléatoire ; le positionnement des sièges suit le protocole utilisé pour le traitement des traumatismes, où l’esprit est forcé de repenser le traumatisme, de se remémorer les détails que la mémoire a effacée pour se protéger. Le fond sonore « Dream Melody » est composé et joué par John Cage.
Ce travail vise à explorer l’attendu et l’inattendu, à créer un autre espace, alternatif, pour contempler l’année 1948 où les clichés sont explorés et scrutés.
Le deuxième volet de cette installation se focalise sur le lendemain de la « Nakba » (catastrophe) ou le jour de la naissance de l’Etat d’Israel, événement crucial et inoubliable dans la mémoire collective palestinienne car exilés par la force de leur pays d’origine. Ce travail est composé de couvertures de journaux quotidiens de plusieurs pays du monde. Cette installation revient sur l’après Nakba (catastrophe) et explore le poids et l’espace, les réactions du reste du monde face à cet événement”, Qais Assali.
Né en 1987, Qais Assali débute tout d’abord ses études d’art à l’Université de Najah à Naplouse, et les poursuit à l’Académie Internationale des Arts de Palestine à Ramallah (IAAP). Il explore la problématique des relations délicates entre les Palestiniens et le reste du monde arabe :
« Mon approche est de créer un voyage, une traversée qui commence avec ce qui peut être lu au premier abord, comme des clichés attendus. Au fur et à mesure que le spectateur observe mon travail, se déploie l’inattendu qui défie les références pré-conçues. Mes recherches incluent l’étude de plusieurs symboles palestiniens, tels que la clé, les Accords d’Oslo, l’année 1948. Mon travail questionne aussi les « axiomes » nationaux que j’ai adoptés en tant qu’enfant palestinien ayant grandi dans un pays du Golfe ».
source : institut culturel franco-palestinien
sur le site de Palestine 13
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