Que reste-t-il du Bund aujourd’hui dans le monde ? Que signifiait être bundiste en Israël ?
Le réalisateur israélien Eran Torbiner a enregistré les dernières scènes de militantisme de bundistes vivant en Israël. Ces bundistes n’ont jamais fait une aliya sioniste ; ils sont des émigrés, chassés de leurs pays d’origine, appartenant à la classe ouvrière. Ils n’ont pas eu d’autre choix, mais ils ont tenté d’adapter leur combat politique d’origine à leur nouveau pays de résidence, Israël.
De ces images et entretiens, Eran Torbiner a réalisé un documentaire très émouvant sur ce qui fut l’un des principaux mouvements politiques juifs de la Pologne des années 1930, rendant ainsi hommage aux derniers activistes bundistes en Israël. Depuis Tel-Aviv, ces khaverim n’ont jamais cessé d’appartenir à la famille du Bund et d’œuvrer pour leur combat socialiste et yiddishiste.
Ces juifs antisionistes du Bund, vivant en Israël, sont catégoriques :
De par leur comportement les israéliens ne sont plus des juifs
Les différents gouvernements israéliens ne veulent pas la paix
Le comportement de tous les gouvernements d’Israël, de droite comme de gauche compromet l’existence du peuple juif, en Israël certainement et peut-être dans le monde entier
Israël doit appartenir à chacun de ses citoyens et pas seulement aux sionistes
Le seul combat, c’est le socialisme et l’égalité des droits pour tous.
Depuis Tel-Aviv, ils n’ont jamais cessé d’appartenir à la famille du Bund et d’œuvrer pour leur combat socialiste et yiddishiste. Y a-t-il une place en Israël pour un mouvement juif diasporiste, qui récuse la centralité de cet Etat pour les Juifs du monde entier et défend l’égalité entre Juifs et Arabes sur la terre d’Israël-Palestine ?
Dans ce documentaire, on voit que leurs combats sont encore les nôtres et que traiter les juifs antisionistes ainsi que tous les antisionistes politiques, -c’est-à-dire engagés dans un combat antiraciste et donc pour l’égalité des droits en Israël-Palestine-, d’antisémites, c’est comme effacer l’histoire d’un revers de la main.
Le documentaire :
(Bunda’im, 2012, 48 minutes avec des sous-titres en français et en anglais).
Eran Torbiner est un cinéaste israélien qui a réalisé entre autres : Matzpen (2003), Madrid before Hanita (2006) et Hebron in my heart (Haïm Hanegbi) (2010)
source : site de l’UJFP