Rentrée scolaire dans la douleur à Gaza
Une rentrée scolaire dans la douleur en Palestine
Ziad Medoukh
Samedi 29 août 2015 -
La rentrée scolaire 2015/2016 dans les territoires palestiniens a été marquée par la volonté des familles d’envoyer leurs enfants à l’école en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, en dépit d’une situation très difficile à tous les niveaux.
Plus d’un million deux cent mille élèves ont repris le chemin de l’école cette semaine, parmi eux 700 mille en Cisjordanie et 500 mille dans la bande de Gaza.
On compte presque 800.000 élèves inscrits dans les écoles publiques, 300.000 dans les écoles de l’UNRWA pour les réfugiés, et 100.000 dans les écoles privées.
Le taux de scolarisation cette année dépasse les 90%, malgré toutes les difficultés sur place affrontées par toute une population civile en souffrance permanente sous occupation israélienne.
Cette volonté montre que l’éducation est un enjeu pour les Palestiniens qui continuent à croire en un avenir meilleur pour eux et pour leurs enfants.
En Cisjordanie, la rentrée scolaire est reprise dans la douleur, à la mémoire de ce bébé brulé vif avec son père, par des colons israéliens, dans leur maison, dans le village de Doma près de Naplouse, début août 2015 , sa mère enseignante qui devait être dans son école est toujours entre la vie et la mort dans l’hôpital.
Les élèves affrontent de nombreuses difficultés devant le mur, les barrages militaires israéliens et les check-points afin de joindre leurs écoles.
L’armée de l’occupation israélienne a détruit, à la veille de cette rentrée scolaire , une école de cinq classes située dans le nord de la Vallée du Jourdain, et essaie de rendre l’accès aux écoles et aux universités une tâche complexe pour les élèves et les étudiants palestiniens.
Dans la bande de Gaza, la rentrée scolaire est reprise dans la souffrance et les difficultés économiques, un an après la fin de l’offensive militaire de 50 jours en été 2014, qui a causé la destruction de 30 écoles et de nombreuses classes qui ne sont pas reconstruites jusqu’à maintenant à cause de l’interdiction israélienne de faire entrer les matériaux de construction dans cette région sous blocus.
Une rentrée scolaire dans les larmes et les ruines, mais avec une volonté remarquable de nos élèves à poursuivre leur scolarité même dans des écoles et classes endommagées par les bombardements israéliens, même dans des classes nombreuses avec 60 élèves par classe.
Cette rentrée des classes est reprise dans la douleur, à la mémoire de ces 300 élèves et 40 professeurs, tués il y a un an par les forces de l’occupation israéliennes.
Une nouvelle rentrée scolaire sous blocus israélien inhumain dans cette région de plus en plus isolée et enfermée, avec des conséquences sur la disposition des livres et manuels scolaires pour ces milliers d’élèves.
La particularité de cette rentrée scolaire dans la bande de Gaza est que les écoles de l’UNRWA- l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens- qui accueillent les élèves palestiniens dans les camps des réfugiés - n’ont pas repris les cours à cause des restrictions budgétaires qui touchent cette organisation internationale, ce qui a privé plus de 200.000 élèves de leurs écoles , mais les cours vont reprendre la semaine prochaine.
Malgré le mur de la honte, les check-points, les mesures atroces de cette occupation aveugle, et les difficultés économiques, les élèves en Cisjordanie insistaient pour rejoindre leurs écoles.
Malgré le blocus israélien inhumain, la fermeture des frontières, le chômage , la non reconstruction des écoles et classes détruites, et les coupures d’électricité, les élèves de Gaza étaient nombreux dans les salles de cours.
C’est la volonté d’apprendre en Palestine malgré tout !
C’est la continuité de la vie dans notre Palestine !
L’éducation est la lumière de la Palestine !
L’éducation est sacrée en Palestine !
L’éducation est une forme de résistance en Palestine !
C’est un signe d’espoir pour l’avenir !
Un avenir de liberté, de paix et de justice !
suite...30 août.
En Palestine, les écoliers ont cours dans la rue pour protester contre la baisse de leurs aides
Photo : MUSA AL-SHAER / AFP
Un professeur donne un cours dans la rue, au camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh, près de Bethléem.
La manifestation, menée par les enfants et leurs professeurs, vise à protester contre la réduction des aides des programmes éducatifs décidée par les Nations Unies. Photo : MUSA AL-SHAER / AFP
Donner un cours, dans la rue, en plein cagnard… Non, ce professeur ne prend pas un malin plaisir à torturer ses élèves. La scène se déroule en fait ce dimanche, dans le camp de réfugiés palestiniens de Dheisheh, près de Bethléem, en Cisjordanie.