TROIS FRAPPES AÉRIENNES ISRAÉLIENNES ONT TUÉ 32 ENFANTS À GAZA EN AVRIL : NOUS DEMANDONS L’OUVERTURE D’UNE ENQUÊTE POUR CRIMES DE GUERRE

samedi 1er juin 2024

La Cour pénale internationale (CPI) doit ouvrir une enquête pour crimes de guerre sur trois frappes aériennes israéliennes qui ont tué 44 civil·es palestiniens, dont 32 enfants, dans la bande de Gaza occupée le mois dernier.

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Ces frappes – la première sur al Maghazi le 16 avril et les deux autres sur Rafah les 19 et 20 avril – ont tué 44 civil·es dont 32 enfants et fait au moins 20 blessés, et viennent attester d’un ensemble plus vaste de crimes de guerre commis par l’armée israélienne dans la bande de Gaza occupée au cours des sept derniers mois.

Ces frappes dévastatrices ont décimé des familles et ôté la vie à 32 enfants
Erika Guevara-Rosas, directrice générale des recherches à Amnesty International

Nos conclusions apportent des éléments de preuve essentiels pointant des attaques illégales imputables à l’armée israélienne, à un moment où le procureur de la Cour pénale internationale https://www.amnesty.org/fr/latest/n...demande des mandats d’arrêt à l’encontre de hauts responsables israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Nétanyahou, et de dirigeants du Hamas. Alors que l’armée israélienne intensifie son incursion terrestre dans Rafah, ces cas illustrent la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat.

Malgré les nombreux appels à stopper les transferts d’armes vers Israël, la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies ordonnant un cessez-le-feu et les mises en garde des dirigeants du monde contre l’incursion terrestre israélienne à Rafah, l’armée israélienne intensifie ses opérations, dont ces attaques répétées contre des civils font partie.

Les cas recensés ici s’inscrivent dans la campagne d’attaques menées depuis sept mois par l’armée israélienne, qui a bafoué le droit international, tuant des civils palestiniens en toute impunité et faisant preuve de mépris à l’égard de la vie humaine.

Erika Guevara-Rosas, directrice générale des recherches à Amnesty International
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Les visages d’enfants tués lors des trois frappes aériennes israéliennes que nous avons documenté dans la bande de Gaza occupée le mois dernier.

Comment avons-nous enquêté ?

Depuis octobre 2023, Amnesty International a mené des investigations approfondies sur 16 frappes aériennes israéliennes ayant fait 370 morts parmi les civil·e·s, dont 159 enfants, et des centaines de blessés. Elle a recueilli des preuves de crimes de guerre commis par les forces israéliennes, notamment des attaques menées directement ou sans discernement contre des civils, ainsi que d’autres attaques illégales et des sanctions collectives contre la population civile.

Pour les besoins de cette enquête, Amnesty International a interrogé 17 rescapés et témoins, étudié les sites des frappes, visité un hôpital où les blessés sont soignés, photographié les fragments des munitions utilisées lors des attaques afin de les faire identifier par des experts, examiné des vidéos et des photos obtenues auprès de sources locales et disponibles sur les réseaux sociaux, et examiné des images satellite des lieux.

Aucune preuve de la présence de cibles militaires dans ou autour des lieux ciblés
Dans ces trois cas, l’organisation n’a trouvé aucune preuve de la présence de cibles militaires dans ou autour des lieux ciblés par l’armée israélienne, ce qui fait craindre que ces frappes ne s’apparentent à des attaques directes contre des civils et des biens de caractère civil, qui constituent des crimes de guerre. Israël n’a fourni aucune précision sur les attaques à Rafah et n’a fourni que des informations générales au sujet de l’attaque sur al Maghazi, avant de les contredire.

Même si le but des forces israéliennes était de cibler des objectifs militaires légitimes à proximité de ces trois frappes, les éléments indiquent que ces attaques n’ont pas opéré de distinction entre objectifs militaires et biens de caractère civil et, à ce titre, auraient été menées sans discernement. Ce type d’attaques qui tuent ou blessent des civil·es, ou détruisent ou endommagent des biens de caractère civil, constituent des crimes de guerre.

Les éléments de preuve recueillis indiquent également que l’armée israélienne n’a pas donné d’avertissement, tout au moins aux personnes vivant dans les endroits touchés, avant de lancer les attaques.

Le 7 mai, Amnesty International a adressé des questions aux autorités israéliennes au sujet de ces frappes. Au moment de la publication du présent document, elle n’avait pas encore reçu de réponse.

Pour lire la suite de l’article : https://www.amnesty.fr/actualites/t...

Source  : AMNESTY INTERNATIIONAL