la BD du Lundi : Revivre de Ugo Bertotti
Une belle ode à la vie dans la bande dessinée "Revivre" aux éditions La Boîte à Bulles.
4 personnages qui ne se connaissent pas, 4 destins qui se révèlent devant les yeux du lecteur, Revivre offre une plongée passionnante dans une histoire aux forts accents de réalité. Une migrante syrienne, d’origine palestinienne, est victime d’un accident aux conséquences dramatiques pendant la traversée de la Méditerranée vers l’Europe et 3 malades en attente de greffe sont enfin contactés pour recevoir les organes tant désirés. Les principaux protagonistes ont accepté de partager leurs témoignages à l’auteur Ugo Bertotti pour un bouleversant surplus d’authenticité. Les 4 histoires personnelles sont contées avec pudeur et délicatesse pour un moment de lecture puissant et émouvant.
Mourir et survivre
La BD Revivre se déroule dans un noir et blanc qui rajoute à la pudeur et n’empêche pas l’explosion des sentiments. L’histoire réelle racontée par Ugo Bertotti rappelle le livre et le film dont est adapté Réparer les vivants. Quand la vie cesse brutalement par la faute d’un destin cruel, elle peut en même temps repartir pour d’autres grâce à la décision des proches survivants d’accepter de partager les organes tant espérés.
Les existences de Don Vito, Mimmo et Maria sont abordées sous l’angle anthropologique, les soucis de santé foudroient les personnages et les mettent en stand by. Le jour où un coup de téléphone salvateur peut changer leurs vies, ils ne savent pas d’où provient cet organe, ni qui est celui ou celle qui a du mourir pour leur permettre de continuer à vivre. Le lecteur découvre tous ces détails avec sensibilité en même temps que les détails du drame de la guerre en Syrie avec cette population nombreuse de palestiniens parquée dans des camps devenus permanents dans un pays qui n’hésite pas à les prendre pour cibles durant le conflit actuel. La nostalgie des temps de paix anciens, l’espoir de revenir chez eux et l’existence qui continue malgré les errements rajoutent à la densité du récit. Le ton choisi par Ugo Bertotti privilégie l’intimité et la description du quotidien contrarié des personnages stigmatisés par la vie. Mais l’accent est surtout mis sur l’espoir et la volonté de vivre malgré tout. Une belle maxime de vie !
Revivre est une BD qui ne peut pas laisser indifférent tant le sujet touche à l’universel, de quoi donner envie de signer tout de suite le papier de consentement pour le don d’organes en prévision de la journée mondiale du don d’organes et de la greffe du 22 juin prochain. Car un organe peut sauver une vie, voire plusieurs, ce qu’illustre magnifiquement cette bande dessinée à découvrir aux éditions La Boîte à Bulles !
RESUME DE L’EDITEUR, INFOS ET PLANCHES DE L’ALBUM
Septembre 2013, Selma, réfugiée palestinienne de 49 ans, quitte la Syrie avec son mari et ses deux enfants à la recherche d’une vie meilleure, loin de la guerre qui frappe le pays.
Avec 70 autres migrants, elle embarque sur un bateau direction l’Italie. Durant la traversée, elle subit un grave traumatisme à la tête. À son arrivée au port de Syracuse, elle est encore vivante, mais plus pour très longtemps. Sa famille, avec le soutien du docteur Hassan, néphrologue palestinien, décide de faire don de ses organes. Trois Italiens en attente de greffe en bénéficieront.
Pour raconter cette histoire, Ugo Bertotti a recueilli les témoignages des membres de la famille de Selma, de ceux qui l’ont connue et surtout des trois personnes qui, grâce à Selma, sont toujours en vie.
Une histoire racontée avec pudeur et sensibilité.
Date de parution : le 27 juin 2016
Scénariste(s) : Ugo Bertotti
Dessinateur(s) : Ugo Bertotti
Genre : Humour
Editeur : La Boîte à Bulles
Prix : 15 € (160 pages)
Source : Stanislas Claude - PublikArt
Stanislas Claude est rédacteur ciné, théâtre, musique, BD, expos, parisien de vie, culturaddict de coeur. Fondateur et responsable du site Culturaddict, rédacteur sur le site lifestyle Gentleman moderne. Stanislas a le statut d’érudit sur Publik’Art.
Cet article nous a été "soufflé" par la Provence, pages littéraires du dimanche 2 septembre 2018. Merci à ce quotidien régional d’avoir attiré notre attention sur cet ouvrage.