Ahed Tamimi : "Je sortirai de prison la tête haute"
"Je sortirai de prison la tête haute" telle est la déclaration d’Ahed Tamimi. Elle exprime chez la jeune lycéenne une conscience qu’elle est victime d’une injustice contre laquelle elle est déterminée à résister de toutes ses forces.
"La tête haute" est une posture de fierté. Ahed Tamimi signifie à ses bourreaux qu’elle ne regrette pas ses actes de résilience. Elle leur dit qu’ils ne réussiront pas à l’humilier.
Pour garder "la tête haute" il faut être debout... position de l’humain qui regarde loin, prêt à avancer... "à sortir de prison", précise la jeune résistante.
Pas seulement "sortir" des quatre murs entre lesquels l’oppresseur veut la confiner pour la démolir... mais aussi d’une terre occupée de laquelle l’État sioniste veut la déraciner.
"Je sortirai de prison la tête haute" comme l’olivier sort d’une terre libre et monte vers le soleil.
"En prison, j’ai forgé la liberté nécessaire pour vous résister"
Le tribunal militaire l’a très bien comprise et a refusé sa libération anticipée. Ahed restera donc en prison.
Signe pour elle, et pour nous tous, d’une victoire assurée sur la bête immonde !
Al Faraby,
Jeudi, 07 juin 2018
22 MARS 2018 -
8 MOIS DE PRISON FERME POUR AHED TAMIMI ...
Ahed Tamimi passera 8 mois en prison. C’est le résultat d’un accord passé avec sa défense pour lui éviter une lourde peine.
8 mois de prison pour cet enfant qui a donné une claque à un soldat de l’occupation israélienne qui s’est introduit dans sa maison après l’avoir aspergée de gaz lacrymogène ... 8 mois, c’est SEULEMENT un mois de moins que ce que passera le soldat franco-israélien Elor Azria qui avait achevé un Palestinien blessé qui gisait à même le sol. Ce message est destiné prioritairement aux imbéciles qui prétendent qu’Israël est une démocratie.
Source : page Facebook Taoufik Tahani - président Honoraire AFPS
14 FÉVR. 2018 — 13 février. La justice militaire Israélienne a donc décidé de repousser une troisième fois le procès d’Ahed qui restera donc incarcérée.
La justice militaire Israélienne a décidé hier le huis clos avant de repousser le procès la présence de la presse et des observateurs de l’Union Européenne.
Ahed Tamimi reste incarcérée au mépris de la convention internationale des droits de l’enfant, qui stipule que l’emprisonnement d’un mineur doit être une mesure de « dernier ressort aussi brève que possible ».
Parier sur la lassitude de l’opinion publique en repoussant une énième fois le procès est une erreur.
La prise de conscience sur cette injustice gagne du terrain partout. La presse s’intéresse maintenant de plus en plus en plus à ce déni. Les organisations internationales des droits de l’homme sont vent debout. L’Union européenne envoie des observateurs.
Pour le moment le gouvernement français reste honteusement silencieux !
Interpelons le encore et encore (adresses ci-dessous)
Après une séance à huis clos, sur décision du juge et contre l’avis d’Ahed Tamimi, de ses parents et de son avocate, le procès a été renvoyé au mois prochain. Les représentants de l’UE ET DE CERTAINS PAYS EUROPÉENS AINSI QUE LA PRESSE avaient été chassés de la salle et n’ont pu assister à la séance de ce matin.
mardi 13 février 2018 : Le procès de Ahed Al-Tamimi a repris ce matin à huis clos
RAMALLAH, Ma’an - Le juge militaire israélien a décidé ce mardi matin de juger la détenue Tamimi lors d’une séance à huis clos.
Le juge a demandé à la sécurité de la cour d’expulser les journalistes de la salle sans fournir de raisons. Les forces de sécurité ont immédiatement expulsé les journalistes avant de faire rentrer Ahed dans la salle d’audience.
Traduit par : Moncef Chahed
http://www.maannews.net/Content.aspx?id=939222
Le jour de l’anniversaire d’Ahed, des jeunes se sont mobilisés en grand nombre pour la soutenir. Protestant contre ces arrestations, des lycéens juifs de tous les États-Unis sont descendus dans les rues le 31 janvier, manifestant leur solidarité avec Ahed et leurs homologues palestiniens. Selon IfNotNow — l’organisation grâce à laquelle les manifestations ont eu lieu— c’est la première fois que de jeunes juifs américains se sont rassemblés en faveur des Palestiniens de leur âge. Ariela, une des jeunes menant l’action mercredi, a déclaré à Teen Vogue que la manifestation montre que les jeunes juifs américains veulent la paix pour tout le monde, y compris les Palestiniens.
Emily Glick, If Not Now Boston « Nous voulons envoyer à Ahed le message que nous sommes avec elle ».
« Il y a un changement qui s’opère dans notre communauté, et notre génération est à l’avant-garde, prête à faire entendre sa voix sur l’injustice de l’occupation israélienne », a déclaré Ariela à Teen Vogue. « Les jeunes juifs américains appliquent les valeurs juives que nous avons apprises à l’école hébraïque et aux dîners de Shabbat : nous devons respecter, protéger et honorer non seulement les Juifs, mais aussi les Palestiniens. Nous voulons envoyer un message à Ahed pour lui dire que nous sommes avec elle, que nous sommes inspirés par elle et que nous luttons pour sa liberté ».
Les Israéliens occupent des parties de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza, des zones sur lesquelles les Palestiniens disent avoir un droit historique. Alors qu’Israël ne reconnaît pas la Palestine comme une nation (pas plus que ses alliés, y compris les États-Unis), et affirme que ses colonies sont légales, les Palestiniens ne sont pas d’accord, d’où le conflit, souvent violent, en cours. IfNotNow est un groupe de jeunes Juifs américains rassemblés contre l’occupation israélienne de la Palestine.
Des manifestations en soutien à Ahed ont eu lieu à Washington D.C., à New York, à Boston, et dans la région de la baie de San Francisco le 31 janvier, a déclaré IfNotNow dans un communiqué de presse. À côté de ces manifestations, l’organisation a aussi rassemblé près de 1000 messages d’anniversaire à envoyer à Ahed en détention.
En plus d’adresser ainsi son soutien à Ahed et à d’autres jeunes Palestiniens, Ariela dit qu’elle espère que d’autres jeunes juifs comprendront mieux comment les jeunes palestiniens sont traités.
« Je veux que les gens sachent que les jeunes juifs dans la rue [pour ces manifestations] sont la voix morale de notre communauté, que nous nous lèverons pour défendre ce qui est juste et qu’en faisant cela nous transformerons notre communauté », dit-elle. « Nous aimons notre communauté — et nous serons la génération qui mettra fin au soutien de la communauté juive américaine à l’occupation ».
Par Brittney McNamara, 1er février 2018 - Teenvogue.com
Traduction : Catherine G. pour l’Agence Média Palestine
L’une a fêté son 17e anniversaire en prison pour avoir giflé le soldat israélien qui avait défiguré son cousin et sera jugée ce 13 février. L’autre est un jeune avocat Franco-Palestinien arrêté au lendemain de l’obtention de son diplôme d’avocat.
Pierre Barbancey, grand reporter de l’Humanité, analyse dans notre interview la situation de 7 000 prisonniers palestiniens et 350 enfants (de moins de 18 ans). Devant l’absence de résultats des luttes précédentes, armées comme diplomatiques, cette jeunesse palestinienne penche pour un combat démocratique et pacifique, ce qui semble faire peur à l’État d’Israël... Réalisation : Abrahim Saravaki
Bassem Tamimi – Bassem Tamimi, le père de la militante palestinienne emprisonnée Ahed Tamimi (et l’époux de Nariman Tamimi, emprisonnée aux côtés de leur fille) a déposé un très émouvant message sur son compte Facebook pour sa fille qui vient d’avoir 17 ans.
Les Palestiniens et les initiateurs du mouvement de solidarité à travers le monde ont organisé des manifestations et des rassemblements pour réclamer la liberté d’Ahed ainsi que celle de ses compagnons palestiniens – et de la Palestine elle-même. D’autres événements et actions sont prévus dans les prochains jours.
Bassem Tamimi a passé des années en prison – notamment en tant que prisonnier d’opinion reconnu par Amnesty International – pour son rôle dans le mouvement de défense des terres indigènes du village palestinien de Nabi Saleh, visé par la répression et la confiscation des terres et des ressources en eaux par le sionisme colonisateur.
Voici son émouvant message d’anniversaire à Ahed, sa fille emprisonnée.
Bonjour mes amis
Jour anniversaire … et de procès.
Pour pouvoir t’écrire dans un moment comme celui-ci, j’ai dû m’allonger sur ton lit. Puis, quand je reposais ma tête sur ton petit oreiller, tu rechargeais mon âme lourde de peine de gratitude au souvenir de ta générosité. Comment mon esprit ne peut-il pas être levé quand tu étais celle qui a poussé le monde dans une tempête, comme un ouragan, quand tu l’as fait naître comme un volcan ?
Ma courageuse, belle, timide et audacieuse petite fille – la victoire est faite pour toi autant que la joie. Ma fille, je suis tellement désolé de ne pouvoir te protéger de la laideur de l’occupation. Je suis en peine, j’ai laissé les oranges de Yafa tristes et non pelées, attendant ton contact. Tu es maintenant entourée de barreaux de fer, dans un endroit où le temps est mort et la liberté et l’amour inexistants. Pourtant, c’est dans cette cellule que mon espoir d’un avenir meilleur et la certitude que nous y parviendrons sont maintenant placés. Toi, mon rayon d’espoir, tu es enfermée dans une prison qui est construite sur les ruines d’Imm Khaled, près du rivage de notre mer. Ce même village d’Imm Khaled qui a été nettoyé ethniquement par l’armée que tu as giflée.
Ahed, ta cellule, à mi-chemin de Haïfa, où nous reviendrons un jour. Là, je m’imagine avec toi, le son de ma voix résonnant derrière les murs – Ahed … Ahed … Ahed … Ma fille, les cordes de mon âme – puisse chaque année voir briller plus fort la vérité que tu possèdes en toi. Puisse chaque année te voir plus forte, plus joyeuse et aussi solide que les rochers qui retiennent la rage des océans.
Bon anniversaire.
Lorsque les parents célèbrent les anniversaires de leurs enfants, nous essayons de les rendre particuliers et inoubliables – dignes de cette occasion merveilleuse. En tant que parents, ces jours apportent à nos cœurs une joie douce et remplie de grâce.
Aujourd’hui, c’est ton anniversaire, mais je me suis réveillé au milieu de la nuit. Pas d’excitation, mais plutôt de malaise et manquant d’air. Ton anniversaire est si différent de celui qui a précédé. Oui, c’est le jour où tu es né, mais tu es forcée de rester plus loin que je ne puis le supporter. Pourtant, tu es plus près de mon cœur que tu ne peux l’imaginer.
Aujourd’hui, ma fille, tu es d’une année plus sage, une année remplie d’un amour encore plus profond pour ta patrie. Aujourd’hui, tu entres dans une année qui sera plus difficile que celles qui l’ont précédée. Je redoute la pensée de tes nuits de prison, du froid qui y règne.
Les nuits de prison ne sont pas comme chez nous, avec nous. L’agitation des fêtes d’anniversaire est un contraste frappant avec la solitude de la cellule dans laquelle tu es. Je suis tellement désolé. Tout ce que je veux, c’est caresser doucement ta chevelure dorée, ma petite fille, comme je l’ai fait depuis que tu étais bébé ; t’embrasser tendrement après avoir soufflé les 17 bougies sur ton gâteau d’anniversaire, comme je l’ai fait depuis que tu as eu un an. Mais comment mon désir peut-il franchir ces barreaux d’acier qui sont maintenant placés entre nous ?
Ne t’inquiète pas Ahed, nous verrons à nouveau la joie et célébrerons comme nous l’avons toujours fait. Je te promets que tes frères et moi serons aux portes de la prison et chanterons pour toi et la liberté de ta maman. Nous exigerons la liberté de tous ceux qui sont emprisonnés injustement ; nous exigerons la liberté pour tous les esprits libres. Et toi et ta mère chanterez avec nous, et frapperez les murs de la prison de votre force inébranlable.
Ce soir, nous célébrerons ton anniversaire en montrant au monde que quoi qu’il arrive, nous célébrons la vie. Nous enseignons la vie. Nous aimons la vie et ne laisserons pas cet amour être piétiné. Jamais.
Mais jusqu’à ce que ce soir arrive, quand nous célébrons à nouveau ensemble en famille, je te souhaite de rester forte et résiliente. Je sais que les soldats peuvent venir à minuit, t’enchaîner et t’entraîner vers une autre séance d’interrogatoire. Si tu peux t’habiller plus chaudement, mets alors une chemise supplémentaire, car ils feront de leur mieux pour te priver de chaleur. Chaque pièce dans laquelle ils t’emmèneront, tous les véhicules militaires, seront intentionnellement glacés. Mais je sais que je n’ai pas à m’inquiéter. Je sais à quel point ton âme est courageuse. Cela ne devrait vraiment pas être, ma petite fille, mais je sais que tu peux résister à toutes les ténèbres et au froid avec lesquels ils essayent de te torturer.
Quelle que soit la décision qu’il prendra, le tribunal militaire israélien devant lequel tu seras jugée ne te rendra pas justice. Ces juges ne désirent pas la justice, ces tribunaux n’ont pas été mis en place pour apporter la justice mais ont été construits dans un royaume en dehors de l’humanité. Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de ceux qui se tiennent devant eux sont reconnus coupables. Mais ce ne sont là que les symptômes de la maladie – même si tu étais acquittée, ces tribunaux ne pourront jamais être un outil de justice, puisqu’ils ne sont qu’un autre rouage de la machine de l’occupation militaire. Le colonialisme et les valeurs fondamentales de l’humanité ne se croiseront jamais. L’occupation ne peut jamais croiser la liberté, la justice et la dignité.
L’humanité est belle. Elle peint la vie avec un pinceau de grâce et la dote de beauté. L’occupation est laide, et elle est faite pour défigurer le visage de l’humanité. Ma fille, les gens libres ne se perdent pas dans la contemplation d’eux-mêmes, car aucun d’entre nous n’est rien s’il n’épouse pas un but plus profond et ne se consacre pas à l’action positive. C’est à travers nos liens les plus profonds, par notre but et notre action que nous passons de la solitude de notre naissance au sens et à la valeur réels que le monde a à nous offrir. C’est cette conscience qui permet à l’humanité une conscience collective. Toi, ma petite fille, tu as su te servir de cette conscience de toute l’humanité.
Ils te soumettent aux épreuves parce qu’ils veulent tuer ce sens de l’humanité qui est en toi ; ils veulent détruire ton sens de la lutte collective pour un monde meilleur. C’est trop dangereux pour eux. Crois-le ou non, ils essaient même de te priver de ta jeunesse en disant que, à l’âge de 17 ans, tu n’es plus une enfant. Et je demande, ton enfance a-t-elle pris un chemin différent du tien le jour de tes 17 ans, ou ton enfance a-t-elle eu un peu plus de temps pour jouer dans les vergers de la jeunesse et profiter en paix de tes derniers jours d’école ?
Les experts israéliens en droit immoral peuvent librement délibérer sur l’illégalité de la gifle donnée à leur soldat lourdement armé par une jeune fille, qui aurait ainsi brisé leur virilité militaire et mis leurs fragiles institutions en grand danger. Ne t’occupe pas d’eux. Ne te soucie pas de leurs lois militaires immorales, car ces lois sont hors des frontières de ce qui est humain.
Mon petit ange … Ne t’encombre pas avec les mots de ceux qui commercent dans la politique et la religion comme des marchands devant leurs étals. Les hommes religieux, pieux à leurs propres yeux, veulent porter la discussion sur tes cheveux afin de détourner l’attention de ton combat et de sa légitimité. Les endoctrinés – qui s’imaginent purs – ne reconnaissent pas l’humanité et la vérité à qui ne plaide pas aveuglément la loyauté à leurs dogmes.
Puis il y a ceux qui sont toujours absents ; ceux qui refusent de prendre position pour ce qui est juste, qui frissonnent à l’idée de se tenir debout face à l’oppression. Ils refusent de se confronter à la force brutale et ceux qui luttent pour la liberté, comme vous, arrachent leurs masques pour exposer ce qu’ils sont.
Ne t’inquiète pas pour ceux qui te critiquent aujourd’hui, ma petite fille. Ta bravoure a fait de toi une protection contre la foudre, et ceux qui craignent leur propre hypocrisie ont révélé qu’ils voulaient se dissimuler en te blessant. Toute leurs critiques à ton égard ont pour but de leur permettre de continuer à se cacher derrière leurs peurs. Ils savent que c’est ton courage qui a servi de révélateur. L’empereur n’a plus de vêtements.
Tu te tiens devant le monde – comme ces jours-ci et les jours à venir – pleine de vérité parce que tu as été élevée pour être honnête avec toi-même et avec les autres, et tu as appris de notre terre et de notre histoire que la liberté ne se gagne qu’en étant prêt maintes et maintes fois à défier la peur, en refusant d’abandonner ta dignité.
Maintenant, ta si petite gifle a ébranlé leur puissante armée assoiffée de sang et brisé leur dissuasion. Ta propre vérité est notre vérité, la vérité de notre lutte historique et humaine pour rester sur cette terre. Elle défie tous les mensonges à propos de nous et d’eux-mêmes.
Ta vérité porte maintenant avec elle toute une génération qui a refusé de se soumettre à l’oppression, une génération qui continuera à se battre pour sa liberté. Ta vérité transparaît parce que tu as défendu ta communauté et ta patrie et ceux que tu aimes. Tu as refusé d’appartenir à autre chose qu’à toi-même et à la Palestine.
Ta vérité est plus pure que jamais, car de nos jours, en Palestine, les purs se trouvent à deux endroits, soit en tant que prisonniers politiques privés de liberté, soit en tant que martyrs qui nous ont été enlevés et qui du ciel nous contemplent aujourd’hui. Ta vérité est maintenant une lueur d’espoir pour les gens du monde entier qui, au lieu de succomber, ont choisi de résister à l’oppression.
Ne t’inquiète pas, ma petite fille – ta liberté, comme la fin de l’occupation est proche, et ceux qui se sont opposés à notre liberté – les hypocrites, les extrémistes et les lâches – seront abandonnés à leur déception lorsque l’histoire sera écrite.
Quand je rentrerai chez moi ce soir, j’irai dans ta chambre avec tes frères et nous allumerons une bougie pour toi, et nous sentirons ta présence avec nous, nous répétant que tu es notre « Ahed », notre promesse d’un monde meilleur. Comme un olivier enraciné dans la terre.
Ta mère t’attend en prison. Si tu arrives à la voir, s’il te plaît, prends-la dans tes bras pour moi et célébrez ton anniversaire avec nous dans vos cœurs. Et si tu es seule jusqu’à l’aube dans leurs boîtes métalliques, prends place sur la selle de l’espoir, enfourche le cheval du courage comme tu l’as toujours fait depuis ton enfance, ne fais pas attention à ceux qui veulent te tromper et te faire du mal. Regarde le soleil se lever à travers la lucarne de ta cellule et resplendis avec ton sourire, car c’est ton sourire qui nous amènera vers un avenir meilleur.
Tu me manques Ahed, mais je te dis joyeux anniversaire. Que chaque année à venir te rende plus forte. Puisses-tu toujours être pleine d’amour et pleine de vérité.
Ton père qui t’aime.
2 février 2018 – Samidoun – Traduction : Chronique de Palestine
notre article du 3 février
"Mort aux Arabes... les Tamimi dehors !"
C’est avec ces mots que les habitants du village de Nabi Saleh au nord-est de Ramallah se sont réveillés au matin du vendredi 02 février 2018.
Ce sont des colons qui les ont écrits, tard dans la nuit, sur les murs du village.
Des colons, et donc des juifs de toutes nationalités, venus d’ailleurs pour s’installer sur une terre qui leur est promise car ils appartiennent au peuple élu.
Ceux qui les contredisent doivent donc mourir ou partir. C’est ce que signifient très clairement ces mots. En attendant, Ahed Tamimi et sa mère sont en prison. Elles comptent bien un jour retrouver la liberté et revenir à Nabi Saleh où elles ont toujours vécu, quoiqu’en disent les mots écrits sur les murs par des colons venus d’ailleurs.
Les deux Palestiniennes trouveront bien le chemin du village malgré la brume épaisse qui tombe.
Al Faraby
Samedi, 03 février 2018
Envoyons une carte postale (sous enveloppe, timbrée à 1,30 euros) à Ahed (Ahed Tamini - HaSharon prison - Ben Yehudi - P.O. box 7 -40 330 Israël)
Encore une fois, signons, faisons signer
Signons l’Appel aux élue.s de la République française
L’information est tombée en fin de journée du lundi 29 janvier.
Encore une fois... et encore une fois... l’autorité d’occupation a décidé de reporter l’audience de son tribunal qui doit statuer sur le sort d’Ahed Tamimi, la jeune Palestinienne qui a osé gifler un soldat dans la cour de sa maison familiale à Bani Saleh en Cisjordanie occupée.
Prévue le mardi 30 janvier 2018, elle a été fixée au mardi 06 février.
Comme l’affirme le titre d’un refrain devenu slogan populaire : "Nous ne lâchons rien !"
Nous poursuivons la campagne de solidarité avec Ahed Tamimi et à travers elle, avec l’ensemble de détenus Palestiniens dans les prisons de l’occupant, notamment les enfants.
"Nous ne lâchons rien !"
Nous continuerons à brandir son portrait dans les marches, les protestation et les rassemblements.
"Nous ne lâchons rien !"
Nous sommes, en ce début de cette journée du 30 janvier, plus de 37.600 signataires exigeant sa libération immédiate.
"Ne lâchons rien !"
... et que chacune de nos signatures soit un acte d’accusation contre l’occupation de la Palestine
... une gifle qui claque au visage hideux de ce colonialisme d’un temps révolu.
Encore une fois, signez, faites signer
Signez l’Appel aux élue.s de la République française
écrivez à Ahed
La carte que Jacques, adhérent à Palestine13, a envoyée à Ahed. Il y en a eu beaucoup d’autres, mais celle là est notre coup de cœur !
Nous vous invitons à adresser à Ahed Tamimi - à l’occasion de son anniversaire, le 31 janvier prochain, une carte postale de solidarité avec juste cette phrase :
"Pour ton anniversaire, ta libération sans condition".
Cette cartes à adresser à :
Ahed Tamimi
HaSharon prison
Ben Yehudi
P.O. box 7
40 330 Israël
Ou lui écrire en anglais ou en arabe, par exemple :
Dear Ahed,
The 31st of January is your birthday : a special day that you should be spending with your family and friends.
But the occupiers decided otherwise : they are keeping you in prison and have chosen that day to bring you before the military court.
We are disgusted by what is being inflicted upon you, your family, Palestinian children, and all the Palestinian political prisoners who are fighting the occupation.
In solidarity with your fight for freedom,
Free Palestine !
Signature
٣١ يناير سيكون عيد ميلادك. تاريخ كان من المفروض أن تحتفلي به مع والديك وأصدقائك.
لكن المحتل قرر خلاف ذلك : فهو يحتفظ بك في السجن ويدعوك في ذلك اليوم إلى المثول أمام المحكمة العسكرية.
إننا نشعر بالغضب إزاء ما فرض عليك أنت و عائلتك وأطفال فلسطين وجميع السجناء السياسيين الفلسطينيين الذين يقاومون الاحتلال.
معكم في معركتكم من أجل الحرية،
فلسطين الحرة !
et rejoindre la semaine internationale d’action lancée par Samidoun
en écrivant à notre gouvernement pour demander qu’il exige la libération d’Ahed !
* Ministère des affaires étrangères : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/mentions-legales-infos-pratiques/nous-ecrire/
(En remplissant le formulaire avec comme objet « Français de l’étranger »)
* Présidence de la République : http://www.elysee.fr/ecrire-au-president-de-la-republique/
Modèle de message :
Monsieur le Président / Monsieur le Ministre des affaires étrangères,
Vous connaissez la situation de Ahed Tamimi.
Voilà un mois que cette mineure est enfermée dans les prisons israéliennes au mépris du droit international.
Je vous demande de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour exiger de l’État israélien qu’il libère Ahed Tamimi et tous les enfants palestiniens détenus dans leurs prisons au mépris du droit international.
Signature
[*Dernières nouvelles, mercredi 17 janvier 2018*]
La détention de Ahed Tamimi a été prolongée pour la cinquième fois. Cette fois c’est pour une durée de deux semaines et c’est à la demande du procureur militaire. Elle comparaîtra le 31 Janvier devant le tribunal militaire d’Ofer en Cisjordanie
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L’artiste-affichiste Angela Sept a réalisé ce portrait d’Ahed Tamini
Amplifions nos efforts, nos contacts. Ahed Tamimi ainsi que tous les enfants emprisonné.e.s pour délit d’opinion doivent être libéré.e.s. Partagez, relancez vos ami.e.s, demandez leur qu’ils "like" mais surtout qu’ils signent la pétition
Et soyons nombreux à la manifestation vendredi 19 janvier à 17h30 sur le Vieux port
Le père d’Ahed Tamimi est fier de sa fille. Il dit qu’elle est une combattante de la liberté qui, dans les années qui viennent, conduira la résistance au régime israélien
Cette nuit aussi, comme toutes les nuits depuis que des dizaines de soldats ont envahi notre maison au milieu de la nuit, mon épouse Nariman, ma fille de 16 ans Ahed, et Nur, la cousine d’Ahed, vont la passer derrière les barreaux. Même si c’est la première arrestation d’Ahed, vos prisons ne lui sont pas inconnues. Ma fille a passé sa vie entière sous l’ombre pesante de la prison israélienne - depuis mes longues incarcérations pendant son enfance, aux arrestations répétées de sa mère, à celles de son frère et de ses amis, en passant par la menace implicite que représente la présence permanente de vos soldats dans nos vies. Son arrestation était donc juste une question de temps. Une tragédie inévitable qui nous guettait.
Il y a plusieurs mois, lors d’un voyage en Afrique du Sud, nous avons projeté en public une vidéo documentant la lutte de notre village, Nabi Saleh, contre la domination d’Israël qui nous est imposée. Quand la lumière est revenue, Ahed s’est levée pour remercier les gens de leur soutien. Après avoir remarqué que certains dans l’assistance avaient les larmes aux yeux, elle leur a dit ceci : « Nous sommes peut-être victimes du régime israélien, mais nous sommes aussi fiers de notre choix de lutter pour notre cause, malgré le coût que l’on sait. Nous savions où ce chemin nous conduirait, mais notre identité, en tant que peuple et en tant que personnes, est ancrée dans la lutte, et elle en tire son inspiration. Au-delà de la souffrance et de l’oppression quotidiennes des prisonniers, des blessés et des tués, nous connaissons aussi le pouvoir immense qui nous vient de notre appartenance à un mouvement de résistance ; le dévouement, l’amour, les petits moments sublimes qui viennent de notre choix de briser les murs invisibles de la passivité.
« Je ne veux pas être perçue comme une victime, et je n’accorderai pas à leurs actions le pouvoir de définir qui je suis, et ce que je serai. J’ai choisi de décider par moi-même comment vous me verrez. Nous ne voulons pas que vous nous souteniez à cause de quelques larmes photogéniques, mais parce que nous avons fait le choix de la lutte et que notre lutte est juste. C’est la seule façon de pouvoir arrêter de pleurer un jour ».
Des mois après ces faits en Afrique du Sud, quand elle a défié ces soldats armés de la tête aux pieds, ce n’était pas une colère soudaine devant les graves blessures que Mohammed Tamimi, 15 ans, avait reçues juste avant, à seulement quelques mètres, qui l’aurait motivée. Ce n’était pas davantage la provocation de ces soldats pénétrant dans notre maison. Non. Ces soldats, ou d’autres, identiques dans leur action et leur rôle, sont des indésirables et des intrus dans notre maison depuis qu’Ahed est née. Non. Elle s’est tenue là, devant eux, parce que c’est notre chemin, parce que la liberté n’est pas donnée comme une aumône, et parce qu’en dépit de son coût élevé, nous sommes prêts à la payer.
Ma fille a juste 16 ans. Dans un autre monde, dans votre monde, sa vie serait complètement différente. Dans notre monde, Ahed est une représentante d’une nouvelle génération de notre peuple, de jeunes combattants pour la liberté. Cette génération doit mener sa lutte sur deux fronts. D’un côté, ils ont le devoir, bien sûr, de poursuivre le défi et le combat contre le colonialisme israélien dans lequel ils sont nés, jusqu’au jour de son effondrement. De l’autre, ils doivent affronter avec hardiesse la stagnation et la dégradation politiques qui se sont répandues parmi nous. Ils doivent devenir l’artère vivante qui fera revivre notre révolution, et qui la sortira de la mort entraînée par une culture croissante d’une passivité inhérente à des décennies d’inactivité politique.
Ahed est l’une de ces nombreuses jeunes femmes qui, dans les années qui viennent, conduiront la résistance à la domination israélienne. Elle n’est pas intéressée par les projecteurs actuellement braqués sur elle à cause de son arrestation, mais par un véritable changement. Elle n’est pas le produit de l’un des vieux partis ou mouvements, et dans ses actions, elle envoie un message : pour survivre, nous devons faire face franchement à notre faiblesse et vaincre nos peurs.
Dans cette situation, notre plus grand devoir, à moi et à ma génération, est de la soutenir et de laisser la place ; de nous maîtriser et ne pas essayer d’altérer et emprisonner cette génération nouvelle dans la vieille culture et les vieilles idéologies dans lesquelles nous avons grandi.
Ahed, aucun parent au monde ne désire voir sa fille passer ses jours en cellule de détention. Cependant, Ahed, aucun ne peut être plus fier que moi je le suis de toi. Toi et ta génération, vous avez assez de courage, finalement, pour gagner. Vos actions et votre courage me remplissent d’une crainte mêlée d’admiration et me font venir les larmes aux yeux. Mais, conformément à ta demande, ce ne sont pas des larmes de tristesse ni de regret, mais plutôt des larmes de lutte.
Source : Bassem Tamimi pour Haaretz
Les cheminots CGT de Versailles réunis en Congrès ont tenu à participer à la campagne internationale pour la libération de Ahed Tamini et de l ensemble des prisonniers politiques palestiniens
Notre article du 25 décembre 2017
Mardi dernier, les Forces de défense d’Israël ont abattu Hamed al-Masri, 15 ans, d’une balle dans la tête, blessant grièvement l’adolescent de Salfit qui, par ailleurs, ne portait pas d’arme. Vendredi, les militaires ont fait de même avec Mohammed Tamimi, de Nabi Saleh, sans arme lui aussi, le blessant tout aussi grièvement à la tête. Vendredi encore, les militaires ont tué – toujours d’une balle dans la tête – Ibrahim Abu Thuraya, amputé des deux jambes. Et, le même jour, Ahed Tamimi était dans la cour de sa maison avec une amie et a giflé un homme des FDI qui avait fait irruption chez elle.
Du coup, Israël est sorti de sa colère vasouilleuse : Mais comment ose-t-elle ? Les trois victimes de cette fusillade barbare n’intéressent pas les Israéliens et les médias ne prennent même pas la peine d’en parler. Mais la gifle – et le coup de pied – d’Ahed Tamimi ont déclenché une colère furieuse. Comment peut-on oser gifler un soldat des FDI ? Un soldat dont les amis giflent, tabassent, kidnappent et – bien sûr – abattent presque quotidiennement des Palestiniens ?
Vraiment, elle a tous les toupets, la Tamimi. Elle a violé les règles. Gifler n’est permis que de la part des soldats. C’est elle, la véritable provocation, et non pas le soldat qui a fait irruption dans sa maison. Elle, qui a eu trois proches parents tués par l’occupation, elle dont les parents ont été arrêtés d’innombrables fois et dont le père a été condamné à quatre mois de prison pour avoir participé à une manifestation à l’entrée d’une épicerie – et c’est elle qui a osé résister à un soldat ! Voilà le culot des Palestiniens. Tamimi était censée tomber amoureuse du soldat qui avait forcé la porte de sa maison et, ingrate qu’elle a été, elle l’a récompensé d’une gifle. Tout cela, à cause de « l’incitation à la violence ». Sans quoi, elle n’aurait certainement pas manifesté cette haine à l’égard de son conquérant.
Mais cette pulsion de revanche à l’égard de Tamimi a d’autres sources (Le ministre de l’Éducation, Naftali Bennett a déclaré : « Elle devrait finir ses jours en prison. »). La fille de Nabi Saleh a fait éclater plusieurs mythes chers aux Israéliens. Le pire de tout, elle a osé détériorer le mythe israélien de la masculinité. Brusquement, il se fait que le soldat héroïque, qui veille sur nous jour et nuit avec audace et courage, se fait vilainement contrer par une fille aux mains nues. Que va-t-il advenir de notre machisme, si Hamimi le met en pièces si facilement, et de notre testostérone ?
Tout d’un coup, les Israéliens ont vu l’ennemi cruel et dangereux auquel ils sont confrontés : une gamine bouclée de 16 ans. Toute la diabolisation et la déshumanisation des médias flagorneurs ont volé en éclats d’un seul coup en étant brusquement confrontées à une gamine vêtue d’un sweater bleu.
Les Israéliens ont perdu la tête. Ce n’est pas ce qu’on leur a raconté. Ils sont habitués à entendre parler de terroristes et de terrorisme et de comportement criminel. Il est difficile d’accuser Ahed Tamimi de tout cela ; elle n’avait même pas de ciseaux en main. Où est la cruauté des Palestiniens ? Où est le danger ? Où est le mal ? On en perdrait la tête. Brusquement, toutes les cartes ont été rebattues : Pendant un rare instant, l’ennemi avait l’air si humain. Bien sûr, on peut compter sur la machine israélienne de propagande et de lavage de cerveau, si efficace, pour assassiner sans attendre le personnage de Tamimi. Elle aussi se verra coller l’étiquette de terroriste née pour tuer ; on dira alors qu’elle n’avait pas de motifs justifiables et qu’il n’y a pas de contexte pour expliquer son comportement.
Ahed Tamimi est une héroïne, une héroïne palestinienne. Elle est parvenue à rendre dingues les Israéliens. Que diront les correspondants militaires, les incitateurs de droite et les experts de la sécurité ? Quelle est l’efficience de 8200, Oketz, Duvdevan, Kfir et toutes ces autres unités spéciales si, à la fin de la journée, les FDI sont confrontées à une population civile désemparée, fatiguée de l’occupation et incarnée par une jeune fille portant un keffieh sur l’épaule ?
Si seulement il y en avait bien davantage comme elle ! Peut-être des filles comme elle seraient-elles en mesure de secouer les Israéliens. Peut-être l’intifada des gifles réussira-t-elle là où toutes les autres méthodes de résistance, violente ou non violente, ont échoué.
Dans l’intervalle, Israël a réagi de la seule façon qu’il connaît : un enlèvement nocturne de son domicile et son arrestation ainsi que celle de sa mère. Mais, dans le fond de son cœur, tout Israélien décent sait sans doute non seulement qui a raison ou qui n’a pas raison, mais aussi qui est fort et qui est faible. Le soldat armé de pied en cap qui fait irruption dans une maison qui ne lui appartient pas, ou la gamine sans armes qui défend sa maison et son honneur perdu à mains nues, par une gifle.
Publié le 20/12/2017 sur Haaretz sous le titre : A Girl’s Chutzpah : Three Reasons a Palestinian Teenage Girl Is Driving Israel Insane. Traduction : Jean-Marie Flémal
Source : Pour la Palestine
signons la pétition pour libérer Ahed Tamimi
[*notre article du 32 décembre 2017*]
Mardi à 3 h du matin, les forces israéliennes ont fait irruption chez moi et ont arrêté ma fille. Ils ont tiré Ahed du lit, l’ont menottée et l’ont mise à l’arrière de leur jeep militaire. Elle est âgée de 16 ans.
Le matin suivant, ma femme est allée au commissariat de police pour être avec notre fille alors qu’elle était interrogée. Mais Israël l’a mise également en détention. Le jour suivant, ils ont arrêté ma nièce Nour âgée de 21 ans.
C’en est trop ! Ils doivent libérer immédiatement les femmes de la famille Tamimi ! Ils doivent arrêter la persécution de ma famille.
Tout ceci a commencé vendredi dernier quand des soldats ont dans mon village tiré directement en plein visage sur Mohammed Tamimi, âgé de 15 ans avec une balle d’acier enrobée de caoutchouc. Après opération , Mohammad a dû être placé en coma médicalement provoqué. Puis les soldats sont venus chez nous. Ahed et Nour ont giflé les soldats et les ont repoussé, en hurlant qu’ils ne pouvaient pas entrer chez nous.
L’armée israélienne se sent menacée par nos manifestations régulières, par notre refus de vivre sous occupation.
Ahed a comparu hier devant le tribunal. Sa détention a été prolongée parce qu’elle refuse de parler. Pas de coopération avec l’occupation ! Nour et mon épouse, Nariman, ont comparu aujourd’hui devant le tribunal militaire. Leur détention a aussi été prolongée au moins jusqu’à lundi. Ahed, Nariman et Nour sont détenues à la prison d’Hasharon. Ahed est détenue avec les prisonnières israéliennes et Nariman et Nour sont détenues avec les prisonnières palestiniennes. Même si Ahed n’est pas dans la même section de la prison que sa mère et sa cousine, elle demeure forte et déterminée.
Dites à l’armée israélienne de libérer ma famille et de mettre fin à leur occupation longue de 50 ans de notre pays.
Il est de notre responsabilité de résister aux soldats qui entrent dans notre village et aux colons qui occupent nos terres et prennent nos ressources. En raison du travail de notre famille, j’ai été reconnu Défenseur des Droits de l’Homme par l’Union Européenne. A l’âge de 13 ans, ma fille a remporté en Turquie le Prix Handala du Courage. Amnesty International, pendant un de mes emprisonnements, m’a déclaré prisonnier de conscience. Chaque semaine, ma femme aide à diriger notre manifestation contre l’occupation. Maintenant sa résistance se déroule de l’intérieur d’une prison israélienne.
Dites à l’armée israélienne de libérer ma famille et de mettre fin à leur occupation longue de 50 ans de notre pays.
Des gens et des organisations dans le monde entier des Jeunes Contre les Colonies à la Voix Juive pour la Paix, CODEPINK et d’autres aux USA nous soutiennent. Ils rédigent des communiqués de presse, lancent des appels téléphoniques et se tiennent à nos côtés. Je remercie chacun pour son soutien everyone et j’espère que ma famille sera bientôt libre.
Vers la liberté,
Bassem Tamimi, Défenseur des Droits de l’Homme
Source : « Working for Peace and Justice » -United States
(traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers)
Envoyez un message :
« Je vous demande de libérer sans délai Ahed, Nariman et Nour TAMIMI qui ont été arrêtées dans leur village de Nabi Saleh en Palestine et dont le seul crime est de défendre pacifiquement les droits légitimes du peuple palestinien »
à consul-sec@paris.mfa.gov.il et info@amb-israel.fr
adresse postale et téléphone : 3 rue Rabelais 75008 PARIS 01 40 76 55 55
Signez la pétition internationale
[*notre article du 18 décembre 2017*]
Libérez Ahed Tamimi !
Ahed Tamimi, âgée de 16 ans et militante célèbre du village palestinien occupé de Nabi Saleh, dont le courage ainsi que celui de sa famille, dans la résistance aux soldats israéliens en armes, aux confiscations de terres et à la construction de colonies volant les ressources et même le puits de leur village, a acquis une célébrité mondiale, a été capturée par les soldats d’occupation qui ont fait irruption dans la maison de la famille Tamimi au matin du 19 décembre 2017.
Le père de Ahed, Bassem, a publié sur Facebook que Ahed était menacée d’arrestation après qu’elle ait été l’objet d’attaques des médias israéliens pour avoir protesté conte la présence des soldats d’occupation à Nabi Saleh. Tamimi a rapporté que les soldats ont violemment fait irruption dans la maison, en frappant la mère d’Ahed, Nariman Tamimi, et ses frère et soeurs, et en confisquant les téléphones, les appareils photo, les portables et les autres appareils électroniques. Ahed a été emmenée par les soldats d’occupation vers un lieu inconnu.
Ahed est devenue mondialement connue pour sa défense des droits des Palestiniens sous occupation, y compris pour le fait qu’elle ait défendu son plus jeune frère lorsqu’il a été arrêté par un soldat d’occupation, et pour ses manifestations habituelles contre les confiscations de terres visant Nabi Saleh et d’autres villages autour de Ramallah. Elle a pris la parole au niveau international, y compris en Turquie, en Afrique du Sud, et au Parlement Européen dans une conférence dans le courant de cette année sur les femmes dans la résistance palestinienne, où elle a pris la parole en même temps que Leila Khaled, Sahar Francis et plusieurs députés européens.
Le visa d’Ahed pour aller aux Etats-Unis au début de 2017 a été l’objet d’un "contrôle administratif », alors qu’elle devait participer à une tournée à travers les U.S.A. avec l’écrivain et militante Nadya Tannons et la militante de la libération des Noirs et pasteur Amanda Weatherspoon au sujet de la solidarité entre Palestiniens et Noirs et de leur lutte commune. Le long délai et le refus effectif de visa ont fait que Ahed n’a pas pu se joindre à la tournée en cours.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens dénonce l’arrestation de Ahed Tamimi, la dernière de celles des plus de 450 Palestiniens arrêtés par les forces d’occupation israéliennes après la déclaration du Président des U.S.A., Donald Trump, de reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d’Israël. Issa Qaraqe, du Comité des Affaires des Prisonniers Palestiniens a déclaré que, environ la moitié de ceux qui ont été arrêtés, comme Ahed, Abdul-Khalik Burnat et Fawzi al-Junaidi, sont des enfants. Il y a des centaines d’enfants palestiniens emprisonnés par Israël et qui sont souvent l’objet de coups, de violences, et d’interrogatoires sans la présence des parents ou d’avocats en violation du droit. Nous exhortons les gens de conscience partout dans le monde à agir pour exiger la libération d’Ahed et des autres enfants palestiniens arrêtés et emprisonnés dans les centres de détention, les centres d’interrogatoire et les prisons de l’occupant.
La résistance du peuple palestinien n’a jamais été étouffée par les arrestations ou la répression, et il doit être clair que nous, partout dans le monde, sommes aux côtés des Palestiniens alors qu’ils défendent Jérusalem, leur pays entier et leur peuple attaqué. Cela implique d’être aux côtés des prisonniers palestiniens arrêtés et emprisonnés en lutte pour leur libération, celle de leur peuple et celle de leur patrie occupée.
Ahed Tamimi au parlement européen le 26 septembre 2017 : Le monde doit reconnaître la cause palestinienne. L’occupation, ce n’est pas seulement la prise des terres. Nous nous opposons au racisme, au sionisme, au système entier d’occupation, pas seulement aux colonies. Nous ne voulons pas de votre pitié : nous voulons la liberté ! (Photo : Pour la Palestine)
source : Samidoun