Comment la "milice privée" de Ben Gvir menace les Palestiniens et la sécurité d’Israël

mardi 11 avril 2023

D’après les critiques, le ministre de la Sécurité nationale risque d’utiliser la garde nationale pour réprimer davantage les opposants et les Palestiniens.

Photo JPEG - 190.7 ko  : Itamar Ben Gvir protestant contre un cessez-le-feu entre Israéliens et Palestiniens en juillet 2104 (Wikipedia)

Un récent projet de création d’une garde nationale israélienne sous le commandement du ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, a suscité des craintes quant aux risques encourus par les Palestiniens et à l’avenir de la sécurité dans le pays.

Ce plan faisait partie d’un accord entre Benjamin Netanyahu et M. Ben-Gvir, qui avait menacé de démissionner après que le premier ministre eut mis en pause un projet controversé de réforme du système judiciaire, à la suite de semaines de manifestations massives qui ont paralysé le pays lundi dernier.

M. Ben-Gvir a accepté ce report en échange de la création d’une garde nationale fidèle à son ministère.

"Il est clair que la position politique de M. Netanyahou est extrêmement faible", a déclaré Yonatan Touval, analyste à l’Institut israélien pour les politiques étrangères régionales (Mitvim), à la suite de la décision concernant la garde nationale.

"Ses sondages sont à un niveau historiquement bas et son propre parti lui en veut énormément", a ajouté M. Touval en s’adressant à Middle East Eye.

Selon un sondage publié mardi, si des élections devaient avoir lieu aujourd’hui en Israël, M. Netanyahou et sa coalition perdraient probablement. Son parti, le Likoud, le Sionisme religieux, le Shas et le Judaïsme uni de la Torah n’obtiendraient pas les 61 sièges nécessaires pour obtenir la majorité au Parlement, qui en compte 120.

Les critiques craignent que la décision de créer une garde nationale sous le contrôle direct de M. Ben-Gvir, déjà puissant, ne compromette la sécurité dans le pays.

À la suite de cette décision, l’ancien chef de la police israélienne Moshe Karadi a déclaré que M. Ben-Gvir "a formé une milice privée pour ses besoins politiques. Il est en train de démanteler la démocratie israélienne".

En juin 2021, le précédent gouvernement israélien a approuvé un plan visant à créer une garde nationale composée d’officiers d’active et de réserve et de volontaires formés par la police des frontières.

Ce projet avait été élaboré à la suite d’émeutes entre Juifs et Palestiniens en Israël en mai de la même année, mais il n’a jamais été mis en œuvre.

M. Ben-Gvir soutient depuis longtemps la création d’une garde nationale et souhaite "disposer d’une force paramilitaire directement sous son commandement qu’il pourrait déployer dans les villes mixtes israélo-arabes à l’intérieur d’Israël", a déclaré M. Touval.

"Il va sans dire que cette force s’attacherait à faire respecter la loi et l’ordre aux résidents arabes lorsque des tensions et des violences éclatent", a ajouté M. Touval.

M. Ben-Gvir a déjà demandé à la police de réprimer plus sévèrement les manifestations antigouvernementales qui secouent le pays depuis janvier.

Un programme anti-palestinien

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