La voix de mon père

dimanche 13 mars 2022

Par Walaa Ashraf Abu-Abdou

J’étais à la fois excitée et inquiète. Un nouveau chapitre de ma vie allait s’ouvrir dans mon pays natal et ce repas serait le dernier repas en famille avec papa, avant longtemps.

JPEG - 70.9 ko Par Walaa Ashraf Abu-Abdou

J’étais à la fois excitée et inquiète. Un nouveau chapitre de ma vie allait s’ouvrir dans mon pays natal et ce repas serait le dernier repas en famille avec papa, avant longtemps.

Maman avait préparé un délicieux petit-déjeuner composé de Z’atar et de houmous, d’œufs durs et de pain maison. Nous nous sommes assis autour de la table et avons évoqué les beaux souvenirs que nous avions de Riyad et de papa, et combien il allait nous manquer, tout comme nos amis et notre famille.

J’adorais tout chez mon père, mais c’est sa voix qui m’a toujours apaisée et réconfortée. C’est sa voix qui me manquerait le plus.

Comme d’habitude en été, la chaleur était poisseuse et étouffante, malgré l’heure matinale, lorsque je suis allée dans ma chambre pour me préparer. C’était la première fois que je mettais le hijab. Je souriais, sous mon foulard, en pensant à la réaction de mon père. Quand il m’a vue, il s’est étonné que sa petite princesse ait grandi aussi vite et il m’a serrée très fort dans ses bras.

Sa joie était contagieuse et je me suis remise à sourire. Il me serrait de toutes ses forces, tellement il était heureux.

Nos bagages étaient prêts et il était temps de nous rendre à l’aéroport. Là, j’ai serré papa encore plus fort dans mes bras. Je savais que je ne le reverrais que dans un an.

Nous avons pleuré, nous nous sommes fait des signes d’adieu et nous sommes rendus dans la salle d’attente. Au fond de moi, c’était la tourmente. Je n’arrêtais pas de me demander comment serait la vie à Gaza, loin de papa, et comment nous allions la gérer.
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La décision de couper la famille en deux a été difficile à prendre pour mes parents. Nous sommes rapidement arrivés à Gaza et nous nous sommes installés dans l’appartement de mes grands-parents, où vivaient également mes oncles et tantes.

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