Rafah sur le précipice

jeudi 15 février 2024

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De nombreux Palestiniens déplacés à Gaza ont déjà été contraints de fuir à plusieurs reprises depuis le 7 octobre - Photo : Abdelhakim Abu Riash / Al Jazeera

Les Palestiniens de Rafah redoutent l’invasion imminente d’Israël, mais nous ne pouvons rien faire pour assurer notre sécurité. Si l’armée nous encercle, nous n’aurons nulle part où aller. Nous serons obligés d’endurer le feu et de regarder la mort en face.

Où que l’on aille à Rafah, il y a une terrible surpopulation. La misère et l’épuisement sont ce qui revient le plus courant ici, dans la ville la plus au sud de la bande de Gaza. S’y mêlent l’amertume face au manque de produits de première nécessité et le silence du monde.

En passant à travers la foule, il est facile d’entendre les conversations des gens, et leurs craintes et préoccupations reflètent toutes la même peur : l’invasion imminente de Rafah par Israël.

« Où irons-nous ? » Cette question est la plus fréquente, alors que l’on espérait un cessez-le-feu après la réponse positive du Hamas à la proposition de cessez-le-feu de Paris.

Ces espoirs ont été anéantis lorsque Benjamin Netanyahu a décidé de poursuivre la guerre « jusqu’au bout », et il semble que le monde continue de permettre à Israël de poursuivre sa guerre génocidaire.

La plupart des 1,5 million de Palestiniens qui se trouvent aujourd’hui à Rafah sont venus d’un autre endroit de la bande de Gaza.

La plupart d’entre eux ont vu ce qui se passe lors d’une invasion terrestre israélienne. Ils peuvent déjà voir le schéma se répéter au cours des quatre derniers jours à Rafah.

Le premier signe de l’invasion imminente s’est manifesté par les dizaines de frappes aériennes qui ont ravagé la ville, entraînant la mort de centaines de personnes au cours des derniers jours, dont de nombreux enfants.

Mais si les événements se poursuivent cette fois-ci sur le même modèle que lors des précédentes invasions terrestres du nord et du centre de Gaza, l’ampleur de la mort humaine à Rafah fera pâlir les mois d’extermination précédents.

Ibrahim Barda’, père de six enfants, a fui la ville de Gaza avec sa famille et s’est réfugié à l’hôpital européen, entre Khan Younis et Rafah.

À l’entrée de sa tente, lui et sa femme tentent d’allumer un feu pour préparer un repas pour leurs enfants. L’hôpital européen est le seul hôpital de Khan Younis qui n’a pas encore été envahi par les forces israéliennes.

On s’attend à ce qu’il finisse lui aussi par être investi et vidé de ses patients, de ses réfugiés et de son personnel médical.

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Source  : CHRONIQUE DE PALESTINE (Par Tareq S. Hajjaj)