Salah Hamouri : un cas d’école sur l’occupation israélienne et la couardise occidentale

lundi 13 mars 2023

Le 18 décembre 2022, Salah Hammouri a atterri à l’aéroport Charles de Gaulle près de Paris, accueilli par sa femme, ses amis et tous ses soutiens. Mais l’occasion était triste. Après une longue lutte pour rester dans sa ville natale de Jérusalem, cet avocat franco-palestinien de 37 ans a été expulsé pour un prétendu manquement à la « loyauté envers le régime israélien ».

JPEG - 38.8 ko Photo : via Palestine Studies

« Je pense que la France n’a pas fait assez pour essayer d’arrêter cette décision », a déclaré Hammouri à Palestine Square près d’un mois après son expulsion. « La France avait de nombreux moyens de pression… mais le gouvernement français, une fois de plus, a décidé de traiter Israël comme un État au-dessus du droit international. »

Le dernier développement dans l’affaire Hammouri n’est pas seulement le point culminant d’une campagne de plus de vingt ans contre un seul homme et une illustration de tout ce qu’Israël est prêt à faire pour étouffer les voix palestiniennes et leur droit à l’autodétermination, mais aussi un exemple flagrant de l’indifférence des pays occidentaux face aux violations commises par l’occupation.

Un fait qui reste difficile à dissocier du refus de ces pays de faire face à la charge de leur propre passé colonial.
Des décennies de pressions croissantes

Né à Jérusalem d’une mère française et d’un père palestinien, Salah Hammouri a été arrêté pour la première fois par Israël à l’âge de 16 ans et a passé cinq mois en prison pour avoir distribué des tracts politiques.

En 2005, Hammouri, alors âgé de 19 ans, a été de nouveau emprisonné, cette fois sous le coup de la détention administrative – une politique israélienne d’incarcération sans inculpation ni procès, largement dénoncée et utilisée presque exclusivement contre les Palestiniens.

Après trois ans d’emprisonnement, il a été accusé d’avoir participé à un complot visant à assassiner Ovadia Yosef, le fondateur du parti ultra-orthodoxe Shas. Bien qu’il ait toujours nié toute implication dans ce complot présumé, Hammouri a accepté un « accord de plaidoyer » en 2008 pour éviter l’alternative qui lui était proposée : le bannissement de la Palestine pendant 15 ans.

Alors qu’il ne lui restait que quelques mois sur sa peine de sept ans de prison, il a été libéré en 2011 dans le cadre de l’échange de prisonniers Shalit – mais comme d’innombrables autres Palestiniens libérés dans le cadre de l’accord, ses malheurs ne se sont pas arrêtés là.

De 2015 à 2016, Hammouri a reçu trois interdictions consécutives de six mois d’entrer en Cisjordanie occupée, une tentative à peine déguisée d’entraver la poursuite de ses études de droit à l’université Al-Quds.

Début 2016, sa femme Elsa Lefort – alors enceinte de six mois – a été arrêtée à l’aéroport Ben Gourion et interdite d’entrée en Palestine occupée pendant dix ans, au motif qu’elle représentait un « danger » pour la sécurité d’Israël.

Ce coup tordu a eu deux conséquences majeures : empêcher la naissance de l’enfant du couple à Jérusalem, seul moyen pour un Palestinien d’obtenir une carte de résident de Jérusalem et de vivre dans la ville légalement selon la loi israélienne, et pousser Hammouri à choisir entre sa patrie et sa famille en France.

Hammouri a refusé de céder et est resté en Palestine bien qu’il ait été arraché à sa famille. Puis Israël a commencé à intensifier sa pression. Le téléphone de Salah a été piraté avec le logiciel espion Pegasus, et il a été placé en détention administrative pendant plus d’un an entre 2017 et 2018.

Lire l’article complet ICI



Agenda

<<

2024

 

<<

Février

>>

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
2930311234
567891011
12131415161718
19202122232425
26272829123