Tribunal Russell pour la Palestine : bilan de l’opération israélienne
Communiqué du Tribunal Russell sur la Palestine, mercredi 17 septembre 2014
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La session extraordinaire du Tribunal Russell portant sur Gaza va examiner les attaques contre les civils et les infrastructures civiles durant l’opération “Bordure protectrice”, menée en juillet et en aout de cette année par l’armée israélienne.
Human Rights Watch vient tout juste d’accuser Israël d’avoir commis des crimes de guerre dans des attaques contre trois écoles de Gaza au cours desquelles 45 personnes, dont 17 enfants, ont perdu la vie.
Ce n’est pas la première accusation du genre à l’encontre de l’armée israélienne : les Nations Unies et Amnesty International avaient déjà conclu que des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité avaient été commis par l’armée lors d’opérations antérieures.
Au cours des 50 jours de « Bordure protectrice », 2 131 Palestiniens, dont 501 enfants (ayant majoritairement moins de 12 ans) ont perdu la vie. Quelques 10 918 personnes ont été blessées, dont 3 312 enfants et 2 120 femmes (ministère de la Santé à Gaza). 244 écoles ont été bombardées. Une d’elles a été utilisée comme base militaire par l’armée israélienne (Nations Unies). Plus de 10 000 maisons ont été endommagées ou détruites. 98 écoles, 161 mosquées, 8 hôpitaux, 46 bureaux d’ONG, 50 bateaux de pêche et 244 véhicules ont également été touchés (Al Mezan).
Selon John Dugard, professeur de droit international et ancien Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés : « dans le bombardement de maisons et d’appartements qu’ils pensaient être occupés par des militants du Hamas, l’armée israélienne a fait preuve de mépris flagrant pour ce qu’elle appelle des dommages collatéraux, mais ces dommages collatéraux ont souvent pris la forme de civils tués ou blessés ou de destruction de leur propriété. L’échec à distinguer les cibles militaires des civils constitue indubitablement un crime de guerre ».
Raji Sourani, directeur du Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme, basé à Gaza, ajoute : « les civils ont été dans l’œil du cyclone durant cette offensive. Israël a suivi la loi de la jungle. Ceci a été rendu possible par l’impunité qui a suivi les guerres précédentes, les opérations Plomb durci et Pilier de défense. Nous avons besoin que le droit international soit respecté et que des comptes soient rendus, afin de mettre fin à l’occupation, qui est un acte criminel par nature ».
Ivan Karakashian, de l’ONG Defence for Children International-Palestine reviendra sur l’utilisation d’enfants comme boucliers humains par l’armée israélienne.
Le Tribunal entendra également les témoignages des experts et témoins qui étaient sur le terrain durant l’opération israélienne et notamment ceux de Paul Mason, journaliste de Channel 4, qui interviendra sur les tirs de l’armée israélienne sur des écoles utilisées comme abris ; de Raji Sourani, sur les attaques contre les civils ; des chirurgiens Mads Gilbert et Mohammed Abou-Arab sur les attaques contre les infrastructures et équipes médicales ; du journaliste Martin Lejeune sur les attaques contre les zones industrielle et les usines ; et d’Ashraf Mashrarawi sur les attaques contre les infrastructures des eaux usées et de l’énergie.