Gaza : l’injustifiable politique de la terre brûlée d’Israël

jeudi 14 mars 2024

JPEG - 178.4 ko

Cinq mois après le début de la riposte israélienne en réponse aux massacres du Hamas, le 7 octobre 2023, l’étroite bande de terre palestinienne a été rendue en bonne partie inhabitable. Il est inutile d’invoquer la solution des deux Etats si ce territoire martyrisé reste un champ de ruines.

La « doctrine de Dahiyé », autrement dit l’emploi par l’Etat hébreu d’une force armée disproportionnée, est un héritage de la guerre qui avait opposé l’armée israélienne au Hezbollah, à l’été 2006. Elle renvoyait à la destruction d’un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, bastion de la milice chiite. Cinq mois après le début de la riposte israélienne à Gaza en réponse aux massacres de civils par des miliciens du Hamas, le 7 octobre 2023, l’analyse d’images satellites témoigne de son application méthodique à la quasi-totalité des villes de l’étroite bande de terre.

Le libre cours donné à la puissance de feu a pour conséquence d’abolir la distinction entre cibles civiles et militaires. L’armée israélienne en rejette la responsabilité sur la milice du fait de l’imbrication de ses infrastructures dans le tissu urbain de Gaza, l’un des territoires dont la densité de population est la plus élevée au monde. L’argument tactique est cependant relativisé par les déclarations des responsables israéliens qui pointent ouvertement un autre objectif.

« Quiconque reviendra ici, s’ils reviennent ensuite, trouvera une terre brûlée. Pas de maisons, pas d’agriculture, rien. Ils n’ont pas d’avenir  », indiquait ainsi le 4 novembre le colonel Yogev Bar-Shesht, un responsable de l’administration civile (en fait, militaire) chargée des territoires palestiniens.

Etat de siège

Les témoignages publiés par Le Monde donnent tout son sens à la formule de la terre brûlée. Elle vise tout autant la mémoire, avec la profanation à une échelle industrielle des cimetières de Gaza, que l’avenir, justement, du fait de la destruction des universités de l’étroite bande de terre et de centaines d’écoles.

Vous souhaitez poursuivre votre lecture  : https://www.lemonde.fr/idees/articl...

Source  : LE MONDE