Le 7 octobre : un massacre antisémite ?

lundi 19 février 2024

Les narratifs autour des crimes perpétrés le 7 octobre par le Hamas ne font plus débat : de l’extrême droite à une partie non négligeable de la gauche, ils seraient le produit de l’antisémitisme.
TSEDEK, 12 février 2024

Par Maxime Benatouil et Nadav Joffe
“Le plus grand massacre antisémite de notre siècle”. C’est ainsi qu’Emmanuel Macron définit les attaques du 7 octobre menées par le Hamas contre les kibboutz du sud d’Israël, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes françaises de l’attaque organisée le 7 février dernier.
Cette lecture des événements constitue un pas de plus dans l’institutionnalisation de la théorie du nouvel antisémitisme, et a depuis déjà permis au Ministère des affaires étrangères d’attaquer l’ONU ou à des islamophobes de promouvoir leur agenda raciste.
Avant d’être officialisée par le président en personne, cette interprétation des faits avait été validée par une multitude d’acteurs politiques. Dimanche 28 janvier, sur BFM TV et à une heure de grande écoute, le journaliste Benjamin Duhamel affirme face à Jean-Luc Melenchon que l’antisémitisme aurait motivé l’opération du Hamas.

Quelques semaines auparavant, le 3 janvier, la professeure de droit international Rafaëlle Maison est confrontée sur France Culture aux questions de Guillaume Erner. Alors qu’elle essaie d’expliquer pourquoi, d’après elle, la notion de génocide n’est pas pertinente pour caractériser les actes du Hamas, le journaliste lui reproche d’être “biaisée”, considérant “qu’il y a déjà suffisamment d’éléments pour considérer que c’étaient les Juif·ves qui étaient visé·es”.

Enfin, dans un entretien accordé à K La Revue, Tal Bruttmann, historien spécialiste de la Shoah affirme que le 7 octobre “des Juifs sont attaqués en tant que Juifs” et explique que les objectifs de cette opération étaient “de tuer des Juifs, d’en capturer pour en faire des otages et les ramener dans la bande de Gaza comme monnaie d’échange, moyen de pression et de marchandage”.

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