Le droit à la légitime défense

mercredi 22 novembre 2023

Par Craig Murray, le 14 novembre 2023

En n’agissant pas contre la punition collective infligée aux Palestiniens par Israël, le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Union européenne manquent à une obligation du droit international énoncée dans un arrêt de 2004 de la Cour internationale de Justice.

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Craig Murray est un ancien ambassadeur britannique

Israël a effectivement le droit à la légitime défense, mais exactement de la même manière que les autres pays. En fait, la seule particularité d’Israël est qu’il est le seul pays à avoir été reconnu par la Cour internationale de justice comme ayant abusé et outrepassé le concept de droit à la légitime défense dans sa manière de traiter les Palestiniens.

En 2004, la Cour internationale de Justice, dans un avis consultatif à l’Assemblée générale des Nations Unies, a jugé illégale la construction par Israël du mur de séparation, élément fondamental du système d’apartheid israélien. La cour a examiné l’argument d’auto-défense d’Israël et a jugé qu’il ne justifiait pas les nombreuses violations du droit international que représente le mur :

« Si Israël a le droit, et même le devoir, de répondre aux actes de violence nombreux et meurtriers dirigés contre sa population civile, afin de protéger la vie de ses citoyens, les mesures prises doivent rester conformes au droit international applicable. Israël ne peut se prévaloir d’un droit de légitime défense ou d’un état de nécessité pour écarter le caractère illicite de la construction du mur. La Cour conclut donc que la construction du mur et le régime qui y est associé sont contraires au droit international. »

Il en découle, dans la situation actuelle en Palestine, qu’Israël ne peut pas utiliser la « légitime défense » comme un atout pour violer le droit international. Le recours à des punitions collectives contre une population civile – notamment par la famine, la soif et la privation de médicaments, les tapis de bombes, l’utilisation de phosphore blanc, les attaques contre les installations médicales, les attaques contre le personnel médical, l’exécution de prisonniers, les actes manifestement génocidaires – aucun de ces crimes de guerre n’est excusable en tant que « légitime défense ».

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Source : Arrêt sur info