L’Organisation mondiale de la santé appelle à l’aide pour Gaza

jeudi 14 décembre 2023

Publié le 11/12/2023

L’Organisation mondiale de la santé a confirmé qu’il sera presque impossible d’améliorer la situation sanitaire catastrophique à Gaza, même si davantage de fournitures médicales et de personnel médical étaient amenés dans la bande.

À son tour, le directeur général de l’organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que les besoins médicaux à Gaza ont augmenté et que le risque de maladies s’est aggravé, tandis que le niveau de couverture du système de santé a diminué d’un tiers par rapport à la situation précédente avant la guerre.

Ghebreyesus a ajouté que les rapports indiquent que "plus de 17 000 personnes sont mortes à Gaza, dont 7 000 enfants, et nous ne savons pas combien ont été enterrées sous les décombres de leurs maisons, tandis que plus de 46 000 blessés ont été signalés".

Il a ajouté : « près de 1,9 million de personnes ont été déplacées et cherchent un abri partout où elles peuvent le trouver, soulignant qu’il n’y a pas d’endroit sûr et que personne n’est en sécurité à Gaza ».

Il a précisé, « alors que de plus en plus d’habitants s’installent dans une petite zone, la surpopulation, associée au manque de nourriture, d’eau, d’abris et d’assainissement adéquat, crée des conditions idéales pour la propagation des maladies épidémiques, a-t-il déclaré, notant qu’il n’y a qu’une douche pour 700 personnes, et une toilette pour 150 personnes ».

Pour sa part, le bureau des médias du gouvernement à Gaza a mis en garde contre la propagation de la famine dans toute la bande de Gaza, et le porte-parole du bureau a tenu les organisations internationales et l’occupation israélienne pour responsables de la détérioration de la situation humanitaire et de la perte de sécurité alimentaire et hydrique.

Mustafa Barghouti, président de l’Union des comités palestiniens de secours médicaux, a déclaré que la moitié de la population de Gaza meurt de faim, ajoutant que 350 000 personnes ont été infectées, dont 115 000 souffrent d’infections respiratoires graves et n’ont pas de vêtements chauds, ni de couvertures, ou des moyens de protection contre la pluie.

Il a ajouté que de nombreuses personnes se plaignent de problèmes d’estomac dus au manque d’eau potable et au manque de combustible pour les faire bouillir, ce qui menace la propagation de la dysenterie, qui est une diarrhée qui provoque des saignements, en plus de la typhoïde et du choléra.

Aide urgente

L’Organisation mondiale de la santé a adopté une résolution appelant à autoriser l’accès immédiat et sans entrave des secours humanitaires à la bande de Gaza, y compris l’arrivée du personnel médical, du matériel médical, des transports et des fournitures.

La résolution présentée par l’Afghanistan, le Maroc, le Qatar et le Yémen appelle également à accorder des autorisations de sortie aux patients.

La résolution vise à fournir des médicaments et du matériel médical à la population civile et à permettre à toutes les personnes privées de liberté d’obtenir des soins médicaux.

Les États-Unis ne se sont pas opposés à cette décision, mais ils ont émis des réserves, estimant que l’appel au cessez-le-feu permet au Mouvement de la résistance islamique (Hamas) de répéter ce qui s’est passé le 7 octobre.

Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a souligné son soutien à l’appel du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, en faveur d’un cessez-le-feu permanent et urgent pour des raisons humanitaires, afin d’assurer l’acheminement d’une aide vitale à ceux qui en ont un besoin urgent dans la bande de Gaza.

Ghebreyesus a déclaré qu’il serait difficile de répondre aux demandes du Conseil exécutif compte tenu de la situation sécuritaire sur le terrain, et a ajouté qu’il regrettait profondément que le Conseil de sécurité des Nations Unies n’ait pas pu se mettre d’accord sur une résolution de cessez-le-feu après que les États-Unis ont utilisé son pouvoir de veto.

Pour sa part, la ministre palestinienne de la Santé, Mai Al-Kaila, a appelé à l’arrêt immédiat de la « guerre brutale à Gaza » et à l’entrée immédiate et inconditionnelle du carburant, de l’eau, de l’aide et des fournitures médicales dans la bande.

Ciblage des établissements de santé

Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé a confirmé que plus de 449 attaques israéliennes ont eu lieu contre des services de santé dans la bande de Gaza et en Cisjordanie depuis le 7 octobre dernier.

Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, Ashraf Al-Qudra, a déclaré que l’occupation israélienne a délibérément ciblé 132 établissements de santé et mis 22 hôpitaux et 46 centres de santé hors service, et que 295 personnels de santé ont été tués.

Il a expliqué que les hôpitaux du sud de Gaza ont perdu leur capacité et sont impuissants face au nombre considérable de blessés, soulignant que des dizaines de blessés perdent la vie.

Il a ajouté que l’occupation détenait toujours 36 membres du personnel de santé, dirigés par le Dr Muhammad Abu Salamiya, directeur général du complexe médical d’Al-Shifa, dans des conditions inhumaines.

Il a déclaré que les atrocités quotidiennes commises dans la bande de Gaza « défient le droit international et brisent le noyau de notre humanité commune ».

Depuis le 7 octobre dernier, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice à Gaza qui a fait 17 700 tués, et plus de 48 000 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, en plus des destructions massives d’infrastructures et une catastrophe humanitaire sans précédent.

Source : Al-Jazeera

Traduction : Moncef Chahed



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