Les Palestiniens ont un droit absolu à se défendre

mardi 23 août 2022

Quand l’Occident approuvera-t-il publiquement le droit des Palestiniens à se défendre ? interroge Ilan Pappe.

JPEG - 59 ko Les Palestiniens pleurent leurs proches tués lors d’une attaque israélienne contre le camp de réfugiés de Jabalia le 6 août 2022, au cours de laquelle au moins six Palestiniens auraient été tués, dont des enfants. Le nombre de morts de l’assaut israélien sur Gaza s’élève à au moins 43, dont 15 enfants. Les habitants de la bande de Gaza, dont 73 % sont des réfugiés de villes ethniquement nettoyées du sud de la Palestine, vivent sous un siège israélien strict depuis 2006. Depuis 1948, le droit de retour des réfugiés dans leurs villes d’origine a été refusé par l’État israélien en faveur des colons israéliens. Photo : Mohammed Zaanoun / Activestills

Le dernier assaut brutal israélien sur la bande de Gaza a révélé une fois de plus la réponse hypocrite et immorale de l’Occident à la politique génocidaire appliquée par Israël dans les territoires occupés.

La poursuite des politiques impitoyables et les réponses des gouvernements occidentaux, en particulier américains et britanniques, peuvent naturellement pousser au désespoir et à l’inaction.

Cependant, le désespoir et l’inaction sont un luxe que les Palestiniens vivant sous l’apartheid, le blocus et l’occupation ne peuvent se permettre … Par conséquent, le mouvement de solidarité devrait également faire de son mieux pour ne pas céder à un sentiment d’impuissance ou de désespoir.

Il est important de prendre note du manque de sincérité permanent de l’Occident, tel qu’il s’est manifesté une fois de plus cette fois-ci, de condamner cette duplicité et de la contrer en exposant les mensonges et les distorsions sur lesquelles elle est basée.

Le président américain, le département d’État et l’envoyé américain aux Nations unies ont « soutenu le droit d’Israël à se défendre » en réaction à l’assaut israélien, tout comme la ministre britannique des Affaires étrangères, qui sera probablement la prochaine Première ministre en septembre.

C’est assez inimaginable d’entendre ces déclarations… A une époque où toutes les grandes organisations de défense des droits de l’homme et des droits civiques dans le monde définissent Israël comme un État d’apartheid, les élites politiques occidentales ont choisi de soutenir son prétendu droit à l’autodéfense.

Nous ne devons pas nous lasser. Nous devons rappeler au monde que le peuple qui a le droit de se défendre, ce sont les Palestiniens et qu’ils disposent de moyens très limités pour le faire, que ce soit par la lutte armée ou en faisant appel au droit et aux institutions internationales.

Dans de nombreux cas, ils n’ont pas été en mesure de se défendre, ni à Gaza ce mois-ci, ni nulle part ailleurs dans la Palestine historique depuis 1948. Lorsqu’ils y parviennent, ils sont accusés d’être des terroristes.

Les gouvernements occidentaux semblent se soucier très peu du droit des Palestiniens à la vie, à la dignité et à la propriété. L’ONU s’est engagée à le faire dans la résolution 181 du 29 novembre 1947 et n’a rien fait lorsque tous ces droits ont été violés lors du nettoyage ethnique de la Palestine.

Depuis lors, et en particulier depuis 1967, aucun des gouvernements occidentaux n’a jamais tenté de protéger les Palestiniens lorsque l’armée israélienne les a pris pour cible, tués ou blessés – avec des armes fournies par l’Occident ou développées avec son aide. Il n’a rien fait non plus lorsque leurs maisons ont été démolies, leurs moyens de subsistance détruits ou lorsqu’ils ont été chassés de force, expulsés.

Il suffit de référer au mois de juillet 2022 et identifier certaines des victimes palestiniennes dont le droit à l’autodéfense n’a pas été reconnu par le président des États-Unis ou le ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne.

Ces responsables politiques sont restés silencieux lorsque, au cours de ce mois, Saadia Faragallah-Mattar, âgée de 64 ans, une mère de 8 enfants et une grand-mère de 28, est décédée à la prison de Damon où elle avait déjà passé 6 mois détenue sans procès. Personne n’a défendu ou reconnu le droit à la vie, ce même mois, d’Amjad Abu Aliya, un garçon de 16 ans qui a été abattu par des soldats israéliens.

La liste des personnes assassinées ce mois-ci est longue…

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